La pauvreté
C’est un phénomène aussi vieux que l’humanité : depuis que les premiers humanoïdes ont fait leur apparition sur cette terre, ils étaient accompagnés d’un frère jumeau qui n’est autre que la pauvreté. Déjà dans le livre du Deutéronome on dit clairement qu’il faut se porter au secours de son frère démuni car le miséreux ne manquera jamais sur terre…
Pourquoi cette calamité et d’où provient elle ? Nous naissons tous nus et égaux (en apparence), certains s’en tirent plutôt, d’autres moyennement et d’autres, enfin, pas du tout. Il y a, certes, des origines sociales à la pauvreté, lorsque les inégalités vont en s’accroissant et que rien, ou presque, n’est fait pour y porter remède.
De la pauvreté il est de plus en plus question dans nos sociétés et aujourd’hui même le Premier Ministre français, M. Jean-Marc Ayrault doit prononcer un discours annonçant l’augmentation de 10% sur cinq ans du RSA. Est ce la panacée ? Non point, mais c’est un pas dans la bonne direction. Car il faut s‘attaquer aux racines du mal. Et ces racines là sont si profondes et si anciennes que chaque gouvernement recule devant l’amplitude de la tâche.
L’inculture, le chômage, la maladie ne sont pas uniquement des causes génératrices de pauvreté, ce sont aussi des résultats d’une situation sociale peu enviable. Un peu comme la poule et l’œuf : qui est responsable de qui ? Qui précède qui ?
Laissons de côté l’aspect théorique et concentrons nous sur ce que vivent nos concitoyens et sur ce que nous vivons nous mêmes de près ou de loin : d’après des sondages (même si je n’aime pas les enquêtes d’opinion et que je doute fort de leur sincérité) beaucoup de Français ont peur de devenir pauvres, redoutent de sombrer dans la précarité et ne voient guère d’avenir appréciable pour leurs enfants. Et je ne parle même pas des travailleurs pauvres, c’est-à-dire ayant un emploi mais ne pouvant ni se loger ni se nourrir de manière décente.
On a alors tendance à se tourner vers les gouvernements, la plupart du temps. Rares sont les cas où l’individualisme triomphe, où quelques personnalités croyant en elles mêmes et en leurs chances, se lancent dans des projets fous mais qui finissent par être payants. Cela reste un phénomène marginal, seul l’Etat peut agir pour sortir le plus grand nombre de la misère. Et quels sont les moyens d’action de cet Etat ? La fiscalité, la levée d’impôts nouveaux, ce qui veut dire que certaines couches de la population sont appelées à faire preuve de solidarité avec d’autres couches sociales moins bienvenues… Et c’est là que les choses se compliquent car certains (et on peut les comprendre) préfèrent s’exiler plutôt que d’être ponctionnés (comme ils disent) à tort et à raison.
Je ne vois qu’une solution, renforcer l’élan de solidarité mais sans rendre les pauvres tributaires d’un assistanat permanent. Ne laisser personne sur le bord de la route tout en disant que l’aide ne sera pas pérenne mais qu’il faut se prendre en main le plus vite possible.
Il y a aussi un autre problème de nature morale : comment s’occuper de nos pauvres avant de porter assistance à ceux des autres ? Nous ne pouvons pas faire de discrimination mais il faut bien reconnaître que de plus en plus de Français sont pour l’arrête immédiat et définitif d’une émigration, attirée par les minima sociaux dans ce pays. Il faut se rendre à l’évidence : on ne peut pas tout faire. Il faut, certes, aider les pauvres étrangers chez eux, dans leurs pays. On ne peut pas les accueillir alors que les nationaux souffrent déjà tant.
Regardez les résultats du Front National aux trois élections législatives partielles en France : le FN n’a, certes, pas gagné, mais il fait de bons scores, ce qui montre qu’il s’installe dans le paysage politique. C’est un signal d’alarme et il serait sage d’en tenir compte.