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Vu de la place Victor-Hugo - Page 761

  • Titre de la noteBachar finira t il par l’emporter en Syrie ?

    Bachar finira t il par l’emporter en Syrie ?

     

    C’est bien la question que l’on est conduit à se poser ces derniers jours pour deux raisons : d’abord l’exceptionnelle durée du conflit (plus de 18 mois) et l’indifférence croissante de l’opinion publique devant ce désastre humain (près de 30.000 morts).

     

    Dans de telles conditions, Bachar et son régime en sortiront affaiblis, mais bien droits dans leurs bottes. L’indifférence est particulièrement inquiétante : on s’est habitué aux annonces presque rituelles du nombre de tués en raison des bombardements. De leur côté, Russes et Chinois  ne se laissent pas démonter dans leur refus granitique de ne pas céder : leur véto est toujours là.

     

    Comment faire évoluer la situation et accélérer le mouvement historique ? Par une intervention extérieure, ou au moins par l’armement des insurgés. Ceci passe aussi par l’instauration d’une zone tampon allant de la frontière turque à la ville d’Alep. : chaque fois que les rebelles conquièrent une nouvelle position, les forces du régime la reprennent grâce à leur incomparable puissance de feu.

     

    Enfin, les désertions ont été stoppées, elles se sont taries et même les rangs politiques ne se vident plus : Bachar n’est plus aussi seul qu’on le disait.. Si les Occidentaux et la CIA n’envoient pas plus d’officiers de renseignements et ses soldats des forces spéciales, l’affaire sera irrémédiablement perdue.

     

    On ne combat pas des chars et des Migs 23 avec des AK 47.

  • Rosh ha-Shana, le Nouvel An juifRosh ha-Shana, le Nouvel An juifTitre de la noteRosh ha-Shana, le Nouvel An juif

    Rosh ha-Shana, le Nouvel An juif

    Depuis avant-hier, depuis dimanche soir, les juifs du monde entier célèbrent la nouvelle année religieuse. Elle dure quarante-huit heures et l’on y célèbre l’entrée dans une nouvelle aventure en invoquant sur Israël et sur le monde entier les bénédictions et la clémence divines. La tradition juive associe cette fête, réputée austère comme le jour du grand pardon, à une solennité où les gens ne font pas bombance, ne boivent pas plus que de raison ni ne se réjouissent trop. Au contraire, on doit passer de longues heures à suivre les offices religieux à la synagogue.

     

    Le Nouvel Aa juif est aussi centré autour de deux chapitres du livre de la Genèse, le 21 et le 22 qui parlent de la naissance miraculeuse du patriarche Isaac puisque son père avait cent ans et sa mère Sarah quatre vingt-dix ! Les chantres synagogaux ont d’ailleurs immortalisé cet événement par une magnifique composition liturgique qui commence par ces termes : ‘Et sha’aré ratson le-hippatéyah (le moment au cours duquel les portes de la Volonté [divine] s’ouvrent), c’est-à-dire l’instant propice à l’exaucement des prières..

     

    Aujourd’hui, par exemple, on lit le chapitre 22 au cours duquel est décrite la ligature d’Isaac, son père Abraham voulant montrer par là que rien , pas même l’amour paternel, ne peut se placer entre le Seigneur et son adorateur. Je vous renvoie à mon livre sur Abraham : un patriarche dans l’Histoire (Paris, Perrin, 2010) où j’expose mes réserves sur cette façon d’adorer Dieu. Mais le chapitre est composite et on peut dire qu’au fond, toute cette mise en scène n’était qu’une façon d’annoncer un tournant dans le culte divin : la substitution du culte sacrificiel au sacrifice humain. On n’immole plus les hommes à la divinité, celle-ci devient la garante suprême d’un ordre éthique universel. Et c’est Abraham, le découvreur du monothéisme éthique qui incarne ce tournant. Abraham a fait que le monothéisme soit aussi important que l’éthique. C’est l’éon (l’âge du monde) de l’universalité de la loi morale pour laquelle la vie est sacro-sainte.

     

    Par un savant mouvement de balancier dont la tradition juive semble avoir le secret, les sages du talmud ont imaginé tout un rituel (un séder) de la soirée de Rish ha-Shana au cours de laquelle tous les mets sont doux et sucrés fin de se souhaiter réellement une année de douceur…  On peut dire que ce ces deux soirs là le miel coule à flot ! On consomme même des fruits exotiques afin de pouvoir réciter les bénédictions appropriées.  Suivant une habitude hassidique, même la satisfaction de besoins primaire, se nourrir, sont élevés au rang d’une obligation d’ordre supérieur. Il s’agit de la ha’ala’a, (élévation) l’action d’exalter, de ramener les choses à leurs racines dans le monde supérieur…

     

    Hommage soit rendu à cette pédagogie d’hommes réputés sévères et austères. Dans une soirée assez grave (puisque Dieu y décide l’avenir de toute l’humanité) il ont instillé une dose de douceur et de bien-être.

     

    Mais c’est durant la journée de kippour que culmine la spiritualité juive : on y récite alors les prières concernant l’humanité messianique. Les orants implorent Dieu de nous accorder une année au cours de laquelle nulle femme ne perdra le fruit de ses entrailles et D accorder des semences au semeur et du pain au mangeur…

     

  • La question kurde et la révolution en Syrie.

    La question kurde et la révolution en Syrie.

     

    Ce matin, France 24 a diffusé un intéressant reportage au sujet d’une région kurde située en Syrie, à la frontière avec la Turquie. On sait que les relations entre la Syrie et la Turquie ont toujours été en dents de scie. Du temps du père de Bachar, Hafez el Assad, ces relations étaient exécrables et le régime syrien encourageait les militants du PKK commettre des attentats en Turquie, ce qui avait conduit au rapprochement des Turcs avec Israël. Tsahal pouvait s’entraîner dans l’espace aérien turc et ne se privait pas de s’approcher très près de la Syrie. Depuis, les choses ont changé.

     

    Mais elles sont de nouveau en train de changer, mais dans un autre sens. Même si, au plan politique, les relations sont gelées, au plan commerciale, voire militaire, tout va bien entre Israël et la Turquie. Mais on ne le dit pas trop haut pour ne gêner personne.

     

    Le reportage a montré cette région syrienne, évacuée sans tirer un coup de feu par les forces de police et de l’armée syriennes. Les Kurdes autonomistes ont donc pris la place laissée vacante, la nature ayant horreur du vide. Dans cette région tenue par des milices armées, c’est le drapeau kurde qui flotte au vent, ce qui suscite les plus vives inquiétudes chez les Turcs. On a relevé que depuis quelques semaines, les Kurdes attaquent et tuent des membres des forces armées et de la police turques. Au point que Ankara menace d’intervenir militairement en territoire syrien.

     

    Les observateurs pensent que cet activisme est encouragé en sous main par le régime de Bachar qui se venge ainsi de l’alliance d’Ankara avec l’armée syrienne libre. Ce n’est pas à exclure car il est rare que la Syrie agisse ainsi et se retire sans autre forme de procès.

     

    La question kurde n’est que l’un des problèmes dormants de la région. Le problème kurde est bien plus grave que tous les autres. Comme nous l’indiquions dans une précédente note, il concerne la Syrie, la Turquie, l’Iran et l’Irak, sans même parler d’autres états plus éloignés. Les Kurdes ont été oubliés en 1918.

     

    On voit que cette région ne connaîtra pas la paix rapidement. C’est pourquoi il faut saluer le message de paix et le courage du pape lors de sa visite au Liban.