Exposition des œuvres d’un grand peintre à Paris le jeudi 5 juillet 2012
Jacques NESTLE (1907-1991)
A la salle des fêtes de la mairie du XVIe arrondissement
Du 5 au 21 juillet 2012
Vernissage le jeudi 5 juillet à 18h30
« Je ne suis ni un peintre ni un artiste, je suis simplement un homme qui peint… » : c’est ainsi que pourraient se résumer la vie et l’œuvre de Jacques NESTLE.
Cet homme qui voua sa vie à la peinture naquit en 1907 dans l’Allemagne wilhelmienne à Sarrebruck, en Sarre, région frontalière de la France, d’un père d’origine napolitaine et d’une mère sarroise.
Fruit d’une triple culture, italienne, allemande et française, la grande guerre et les troubles inhérents à la période mouvementée de la République de Weimar conduisent ce jeune homme à quitter sa région natale pour se rendre dans la capitale allemande où il est fasciné par la Berliner Secession. De cette époque date sa première exposition : quatre tableaux dévoilés en 1925, dont l’un retiendra durablement l’attention et aura les honneurs d’une importante revue d’art.
NESTLE ne résiste pas à l’attraction de Paris, où règne une effervescence artistique ; il y exercera toutes sortes de métiers, d’abord dans une imprimerie, ensuite en qualité de chef décorateur et d’architecte d’intérieur, ce qui lui permet d’assurer sa subsistance
Mais son unique raison d’être restera la peinture ; deux rencontres déterminantes vont enrichir son parcours et influer sur son art : Matisse qui remarque ces toiles et ses dessins, l’encourage et l’inspire durablement, tandis que Kahnweiler lui témoigne un grand intérêt et souhaite le promouvoir.
Impressionné ou inquiet, NESTLE ne donnera pas suite à son offre, scellant ainsi son destin d’artiste méconnu, gardien jaloux de ses œuvres.
C’est à nous qu’il appartient de découvrir et de faire valoir aujourd’hui son bel art abstrait des années trente et quarante, même si l’artiste a volontairement détruit une grande partie de sa production.
Peinture insolente, impertinente, parfois même inconsciente, dira le peintre d’une partie de son œuvre, marquée du sceau de l’ authenticité qui fait les plus grands peintres. Devant cette oeuvre plurielle et flamboyante, on se prend à rêver d’un autre MATISSE devant les corps de ses femmes dénudées, d’un autre PICASSO devant ses visages tortueux, ou encore d’un MIRO et d’un KANDINSKI devant ses grandes toiles, telles des feux d’artifice où dominent les bleus, les gris et des noirs lumineux.
Cette peinture forte nous absorbe et nous remplit l’œil. Son art abstrait riche de sens nous parle sans manières. Il est simplement authentique. Telle est la nature profonde de cette œuvre.
L’artiste ne peut revendiquer la propriété spirituelle de son œuvre… dit NESTLE qui ajoutait que le génie est le moment où l’œuvre se manifeste dans un instant de création. Et là, elle est de tous les temps, présent et à venir et décrit l’ être saisi de l’envie irrépressible de peindre, sans savoir pourquoi ».
C’est peut-être cela le secret de NESTLE, l’homme qui évita soigneusement de trop s’exposer de son vivant pour nous léguer une véritable peinture d’exception.