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Vu de la place Victor-Hugo - Page 775

  • IL Y A SOIXANTE-DIX ANS LA RAFLE DU VEL D’HIV

    IL Y A SOIXANTE-DIX ANS LA RAFLE DU VEL D’HIV

    Dieu sait que Jacques Chirac des défauts, et même d’impardonnables, mais il est un mérite qui ne lui sera jamais dénié : avoir dit, il y a quelques années et pour la première fois que la France, avec la rafle du vel d’hiv, avait commis l’irréparable.

    Je me souviendrai toujours de ce me disaient mes vieux amis Willy Rickner et Marcel Stourdzé au sujet de cette rafle : tu ne peux pas imaginer ce que cela représentait pour nous le fait d’être arrêté par des policiers et des gendarmes français en uniforme, alors que étions des citoyens à part entière. Et on nous rappelait brutalement que nous ne l’ions pas ou que nous ne l’étions plus.

    Souvenez vous des mascarades de François Mitterrand en personne qui jouait sur les mots, niait la légitimité de Vichy pour laver la république et l’état de toute souillure. Souvenez vous de ses prédécesseurs qui se refusèrent obstinément à reconnaître cette énorme faute morale. Mais aujourd’hui, la France a reconnu sa faute. Et comme le disait le vieux prophète hébreu= celui qui dissimule ses fautes n’ira pas loin , mais celui qui les confesse et s’en détounr, sera grâcié (mekhassé pecha’aw lo yatsliyah u-modé we ozev yeruham).

    Je reviendrai plus tard sur la localisation d’un ancien criminel de guerre hongrois, repéré dans un appartement à Budapest.

  • Psychanalyse et spiritualité de Marie Balmary

    Psychanalyse et spiritualité sont-elles incompatibles ?

    A mon ami Marc Pievic, en hommage cordial

    Aux yeux de l’auteur de ce sympathique et très instructif livret écrit par Marie Balmary, joliment intitulé  Freud jusqu’à Dieu (Actes Sud, 2010), la réponse est univoque : la psychanalyse et la spiritualité sont loin de s’exclure mutuellement, elles peuvent même se rejoindre en alliant la libération à la guérison. Même si la pratique de Freud lui fit croire que le tréfonds de l’âme humaine n’était guère engageant et  les pulsions qui s’y donnent libre cours  guère recommandables. Si l’auteur a choisi ce titre si parlant, c’est pour faire écho au bonheur qui consiste en un transfert jusqu’à Dieu en personne !

    Adoptant une méthode qui revient à répondre à des questions posées lors de débats avec un auditoire de conférences, l’auteur commence par s’interroger sur la notion de luxe : la psychanalyse est-elle un luxe et , dans l’affirmative, qui pourrait vraiment se l’offrir… ? On rapproche ensuite ce luxe que serait le traitement psychanalytique de la spiritualité puisque ce terme qui dérive de l’esprit, spiritus, désigne notamment l’âme, dans sa totalité ou en partie.

    Sont citées quelques lignes de Michel Foucault selon lequel, la psychanalyse n’aurait pas su se pencher dans le tranchant historique de la spiritualité et de ses exigences… Que voulait dire le défunt professeur au Collège de France ? Probablement que les préoccupations et surtout les découvertes de la psychanalyse concernant les recoins et les replis de l’âme humaine ne laissaient que très peu de place à des problématiques plus élevées. Alors que la psychanalyse se préoccupe, comme son nom l’indique, de la psyché et du spiritus, l’âme, qui dérive de la même racine comme le terme spiritualité, en paraît bien loin. On verra infra que ce qui provoque ce paradoxe n’est autre que l’intrusion d’un élément impondérable, absolument inséparable de la matière et de la nature humaine, le mal. Or, de toutes les métamorphoses de ce mal la psychanalyse entend nous libérer et nous guérir. Nous y reviendrons infra.

    Cette question de l’origine et de la nature du mal préoccupe l’auteur qui s’est toujours signalé par sa volonté, O combien justifiée, d’opérer un rapport entre la psychanalyse et la Bible, en raison de son intérêt soutenu pour les deux : ce n’est guère le fruit du hasard, écrit-elle, si la psychanalyse a été découverte ou inventée par un juif mécréant, qui se déclarait athée.

    Pour bien étayer sa thèse en faveur de la compatibilité entre la spiritualité et la psychanalyse, Marie Balmary s’interroge sur la différence entre un directeur de conscience et un psychanalyste. L’un, dit-elle, pardonne sans guérir tandis que l’autre guérit sans pardonner.

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  • La presse fabrique-t-elle des vedettes politique artificiellement ?

    La presse fabrique-t-elle des vedettes politique artificiellement ?

    J’y pensais ce matin parcourant les journaux de la semaine. Je me suis rendu compte que des vedettes politiques qui eurent leur quart d’heure de gloire durant les derniers mois ont totalement disparu des écrans radars. Je ne remonterai aux Brice Lalonde et autres Antoine Waechter, mais à des gens comme Olivier Besancenot et Jean-Luc Mélenchon.

    Comment expliquer ce phénomène essentiellement médiatique ? La presse est en mesure de pousser sur les devants de la scène qui elle veut et quand elle veut. On n’a toujours pas compris comment un simple postier, certes jeune et présentant plutôt bien, pouvait, du jour au lendemain, devenir une vedette nationale, réclamée par des journalistes paresseux et conformistes ? Et voilà qu’une fois son successeur désigné pour être candidat à l’élection présidentielle, il est retomber dans les oubliettes de l’histoire qu’il n’aurait jamais dû quitter…

    Le cas de Jean-Luc Mélenchon est à peu près similaire, même si dans ce cas précis, on a affaire à un ancien ministre, ancien parlementaire et aujourd’hui député européen ou sénateur. On nous le présentait comme un homme capable de tournebouler tout le système, un homme dont les meetings étaient fréquentés par des centaines de milliers de personnes (voire !) et voilà que voulant forcer le succès ou le destin, il finit piteusement face à une Marine Le Pen triomphante et reconnaît sa défaite à Hénin Beaumont devant un parterre clairsemée de journalistes qui pensent à autre chose et regardent ailleurs.

    Quelles sont les motivations de la presse en agissant de la sorte ? Je ne crois qu’il ne faut pas aller chercher fort loin : la presse est une industrie qui doit vendre afin d’équilibrer ses comptes. Or, aujourd’hui, pour vendre il faut du sensationnel. Au fond, la presse nous renvoie une image peu flatteuse de nous-mêmes.

    Des auditeurs, des lecteurs sur-sollicités par une avalanche de nouvelles qui tombent sur nous à la maison, au travail, dans la voiture, sur nos téléphones portables etc…

    Comment voulez vous qu’il y ait du discernement dans tout cela ?