Que ne ferait pas Kofi Anan pour qu’on continue de parler de lui…
Il est très difficile pour des hommes qui eurent leur heure ou leur quart d’heure de gloire de rester chez eux, d’écrire leur mémoires et de voir d’autres leur succéder.. C’est exactement ce que fait M. Kofi Anan. Alors que son mission est mort-née, alors que les morts continuer de se compter par centaines chaque semaine, notre homme veut y croire : il rencontre Bachar el Assad, se rend à Téhéran alors que l’opposition armée réaffirme son opposition totale cet dirigeant sanguinaire, d’une part, et que, d’autre part, les Occidentaux ne veulent pas de l’Iran dans ce conflit et souhaitent l’évincer. M. Anan, lui, pense pouvoir offrir un rôle au pays des Mollahs.
Que faire pour que M. Anan comprenne enfin ? Probablement voter une résolution de l’ONU lui retirant sa mission. Je l’ai vu hier tout sourires avec Bachar, parler de modération, de changement, d’entente alors que les insurgés qui ont eu plusieurs de morts ont une exigence non négligeable : le départ de Bachar. Je ne vois pas un seul parti d’opposition accepter de parler ou de siéger avec le bourreau de son peuple. Alors que des généraux de haut rang quittent le régime, M. Anan veut le ranimer et prolonger son agonie. La vieillesse, disait le général de Gaulle, est un naufrage…
Hier, en regardant al-Jazeera, j’ai entendu Bachar évoquer, devant une télévision allemande, le sort réservé à Muammar Khaddafi. Il évoquait le lynchage du leader déchu et le qualifiant de sauvage (wahshi). C’est vrai et il est vrai que ces images n’étaient pas à la gloire de l’humanité. Mais Bachar devrait comprendre que c’est le même sort qui l’attend s’il persiste à rester à Damas au lieu de prendre le premier avion pour Moscou. Même s’il y avait un accord signé, il ne sera pas respecté. La société syrienne est profondément divisée et nul ne pourra recoller les morceaux.
Tout le monde s’en est rendu compte, sauf M. Anan