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Vu de la place Victor-Hugo - Page 776

  • La Syrie et ses voisins: les leçons d'une guerre civile

    LE CONFLIT SYRIEN, RISQUE DE CONTAGION POUR SES VOISINS

    L’Irak et le Liban suivent avec une attention redoublées l’évolution inquiétante des émeutes en Syrie. On devrait presque dire de la guerre civile en Syrie. On ne compte plus les réfugiés qui se réfugient dans ces des pats limitrophes comme la Jordanie, la Turquie, le Liban et l’Irak. Tous n’ont pas les mêmes problèmes mais tous sont inquiets de ce qui se passe. Et, disons clairement, pour la première fois, ce n’est pas l’état d’Israël qui est en cause. Il est parfaitement étranger à tout cela car ce sont les contradictions inhérentes aux régimes arabes dictatoriaux qui signent leur perte. Voyons els choses d’un peu plus près.

    La Turquie a toujours été gouvernée par un régime fort, que ce n’était pas directement par ses forces armées. Mais il y a le problème kurde qui empoisonne sa vie politique intérieure depuis des décennies. Depuis avant-hier, voyant que les Kurdes de Syrie ont des velléités autonomistes et qu’ils pourraient réaliser leur jonction avec leurs frères d’Irak et de Turquie, les Turcs menacent de pénétrer en Syrie pour leur ramener à la raison. Donc, affaire à suivre.

    Le Liban a toujours constitué une entité très proche de son puissant voisin, aujourd’hui semblable à un champ de ruines. Ce qui se passe en Syrie a des répercussions immédiates au Liban. Les Libanais savent que l’effondrement de Bachar est une question de semaines et qu’ils devront alors se retourner contre sa milice armée sur place, le Hezbollah s’ils ne veulent pas d’une mainmise de l’Iran sur leur pays. Enfin, les chrétiens de Syrie et du Liban pourraient faire cause commune et mieux lutter contre leurs ennemis communs.

    L’Irak ne sortira pas indemne de cette guerre civile à ses portes. Son gouvernement a eu tort de laisser partir les Américains qui, eux au moins, savaient combattre le terrorisme. De plus, la mosaïque irakienne ne résistera pas aux menées centrifuges des uns et des autres. Là encore, les Kurdes vont faire parler d’eux.

    Deux pays semblent à l’abri, l’un bien plus que l’autre : Israël et la Jordanie. Le successeur de Hussein de Jordanie a su s’amarrer à l’Amérique et permet à son armée d’opérer dans son vaste désert pour espionner et surveiller les événements. Reste la masse des Palestiniens qui n’ont pas abandonné leurs visées  hégémoniques sur le royaume.

    Pendat tout ce temps, l’Etat d’Israël suit sa route et renforce la logique de son développement. Cet Etat juif, modèle de démocratie et de réussite économique et technologique pouvait être une chance pour ce monde arabo-musulman qui se déchire. Pendant des décennies, les régimes dictatoriaux des Arabes ont instrumentalisé un petit différent pour en faire un soi-disant conflit majeur entre eux et le monde juif. Funeste erreur.

    Tout observateur extérieur impartial reconnaîtra qu’il faut tourner la page de ces relations conflictuelles et œuvrer en faveur d’un développement commun. Le printemps arabe aura délivré son unique leçon= l’instrumentalisation de la lutte contre Israël est responsable de la stagnation politique et économique de tout un monde.

    Il est temps que cela cesse…


  • FACILITER L’ACQUISITION DE LA NATIONALITE FRANÇAISE ?

    FACILITER L’ACQUISITION DE LA NATIONALITE FRANÇAISE ?

    J’ai écouté ce matin sur I Télé l’interview de l’ancien ministre Bruno Le Maire qui est candidat à la présidence de l’UMP. Il saute aux yeux que ce jeune monsieur, au demeurant plutôt brillant, n’a guère la tête de l’emploi ni même l’expérience pour tenir un parti aussi turbulent et aussi difficile que l’UMP. Mais qu’importe, les hommes politiques même ceux dont  on attendait beaucoup, retombent toujours dans l’ornière lorsqu’il s’agit d e faire parler de soi et de battre les estrades pour y parvenir… Mais laissons, ce n’est pas ce point précis qui m’intéresse puisque ce sera, en tout état de cause, soit Jean-François Copé soit François Fillon qui l’emportera…

    Ce qui m’intéresse ici, ce sont les déclarations de Bruno Le Maire sur la libéralisation de l’octroi de la nationalité française à des gens qui n’y voient que le moyen d’accéder aux minima sociaux et  aux aides de toutes sortes. M. Le Maire a indiqué avec raison qu’il faut parler la langue, adhérer aux valeurs républicaines et s’identifier à l’histoire de la France. Or, cela ne semble pas toujours être le cas. Manuel Valls est sûrement un bon ministre de l’intérieur, il connaît les problèmes posés par la transplantation puisqu’il est lui-même naturalisé français, mais il commettrait une lourde erreur en touchant aux critères établis par M. Claude Guéant.

    Il faudrait être aveugle pour ne pas relever que le score en forte hausse du Front National traduit une exaspération et un ras le bol d’une frange sans cesse croissante de la population française qui se sent envahie.

    Que l’on me comprenne bien, il ne faut pas m’identifier aux propos que je rapporte, il convient simplement de tenir compte de la réalité. Si l’on libéralise de telles formalités, le parti Lepéniste frôlera les 20% aux prochaines élections, voire plus.

    Avec de bons sentiments on ne fait pas nécessairement une bonne politique. La nationalité française se mérite, elle ne s’acquiert pas automatiquement. Le pays doit avoir le temps d’absorber une immigration de même nature, notamment des pays d’Europe qui partagent sa culture et ses valeurs. Il y a, certes, d’autres gens, qui, eux aussi méritent d’être intégrés.

    A eux de faire leurs preuves. Qu’on suive le chemin de la sagesse… Le peuple français est très versatile et il lui arrive de prendre des attitudes absolument imprévisibles.

  • Les ambiguités du général Manaf Tlass…

    Les ambiguités du général Manaf Tlass…

     

    La chaîne satellitaire arabe al-Arabiya a diffusé hier une première interview du général Manaf Tlass, ancien ami d’enfance de Bachar et chef de l’une des divisions les plus importantes de l’armée syrienne. Cet officier général avait été un peu marginalisé par le cercle le plus intime du pouvoir en raison de son peu d’empressement à développer une répressions sans limites. Il a fini par aller jusqu’au bout de son raisonnement et a quitté la Syrie, probablement exfiltré par les services français et américains. Le fait qu’il se trouve aujourd’hui en France s’explique par la présence de sa propre famille sur place, mais aussi par la position de la France dans le conflit intérieur syrien.

     

    Dans cette interview, le général fait preuve d’une très grand prudence. Sans jamais s’en prendre directement à la personnalité de Bachar aux côtés duquel il a grandi et auquel le le lient de nombreux liens d’amitié, il en appelle simplement au patriotisme de ses concitoyens et les exhorte à s’unir pour bâtir une Syrie nouvelle.. Pas une fois il n’incite les soldats à déserter alors que chaque jour qui passe voit grossir les flots de désertions, y compris d’officiers généraux… Pas une fois, il ne réclame le départ immédiat de Bachar…

     

    Est-ce de la prudence, de l’attentisme ou un fin calcul politique ? En d’autres termes, se met-il en réserve de la république dans l’espoir de jouer un rôle dans l’avenir ? Rien n’est à exclure.

     

    En revanche, les leaders de l’opposition ainsi que les chefs de l’insurrection armée sur place n’ont pas oubli le pédigrée de ce général play boy. Ils rappellent volontiers qu’il est le fils du sinistre ancien ministre de la défense, Moustafa Tlass, que les Syriens nomment aussi le bourreau de Hama, l’homme qui exécuté les ordres de Hafez, le père de Bachar, et de Rifa’at, son oncle. A l’époque, au début des années quatre-vingts, on ne disposait ni d’internet ni de téléphones portables et ces messieurs ont pu massacrer leur population sans être inquiétés… Aujourd’hui le Tribunal Pénal International les mettrait en examen pour crimes contre l’humanité… On estime à 20.000, voire 30.000 morts le nombre de victimes lors de l’écrasement de la ville de Hama, foyer du soulèvement des Frères musulmans à l’époque. Il faut rappeler que ceux ci avaient attaqué une académie militaire et égorgé près de 100 jeunes cadets…

     

    Alors qu’entend faire le général Tlass ? Pour le moment, il semble qu’il soit bien au chaud sur la côte d’Azur, sous la protection des autorités françaises qui espèrent pouvoir s’en servir pour faciliter une solution du conflit. C’est une bonne idée, mais je ne suis pas sûr qu’une telle personnalité qui a passé des décennies aux côtés d’un tel régime puisse s’acheter une conduite en quelques semaines ou quelques mois…

     

    Le plus inquiétant, c’est Bachar reprend le dessus en dégarnissant le Golan pour que les troupes d’élite pacifient sa capitale et reprennent Alep après avoir repris Damas des mains des insurgés.

     

    Les insurgés vont devoir repenser leur stratégie et la développer sur une plus grande échelle et avec un nouvel armement. Notamment des armes anti-chars et des missiles stinger ou cornet. Evidemment, si on trouvait une voie pacifique pour inciter Bachar à partir, cela serait nettement mieux.

     

    Mais cela, seul Dieu ou la Russie peut le faire…