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Vu de la place Victor-Hugo - Page 831

  • La fin du régime syrien

     

     

    La fin du régime syrien

    Hier, les choses se sont accélérées à Damas, oui au centre même de Damas, car à moins de huit cents mètres du palais présidentiel (je me fonde sur le reportage de Al-Arabiya ), des dizaines de milliers de manifestants ont bouché l’artère principale de la capitale : ils enterraient les morts de la veille et exigeaient le départ du président et la chute de son régime.

    Cette fois ci, les Chinois ne pourront pas dire qu’ils ignoraient tout de la situation syrienne puisque l’un de leurs dirigeants était sur place et il est peu probable que ses aides ou son ambassadeur ne lui aient pas dit ce qui se passait dans la ville…

    On dénombrait encore le lot habituel de morts, tués par balles, même dans le centre de Damas que le pouvoir n’arrive plus à défendre comme il l’aurait souhaité. Si ce pouvoir ne réussit plus à endiguer le flot de manifestants dans sa propre capitale, c’est que la fin est proche . On notera l’extrême jeunesse des morts d’hier : entre 17 et 21 ans ! Au moins quatre jeunes gens ont péri.

    Et pour compliquer l’ensemble, le gouvernement iranien, se sentant lui aussi menacé et en sursis (même vis à vis de son propre peuple) envoie deux petits navires de guerre d’un autre âge soutenir son allié syrien et narguer les Israéliens qui prennent l’affaire très au sérieux. Et je n’oublie pas les tentatives d’attentats contre les légations israéliennes dans différents pays dont les auteurs, tous iraniens, ont été arrêtés… Ces actes ne sont pas de nature à faire baisser la tension.

    Enfin, ce jour, le conseiller du président Obama pour la sécurité est actuellement en Israël pour débattre de la crise iranienne et il n’est pas sûr que les Américains n’en profitent pas pour donner une leçon mémorable au régime iranien, surtout si celui-ci osait envoyer des vedettes rapides s’approcher d’un peu trop près du Lincoln…

    Peut-on encore parler d’un printemps arabe. Vivement l’été !

  • Le sinistre référendum de Bachar el Assad

    Le sinistre référendum de Bachar el Assad

    S’il n’était entouré d’une incroyable effusion de sang, ce référendum du 26 février serait juste une aimable plaisanterie, mais il campe un dictateur, prêt à tout, pour continuer à s’imposer. Représentez vous la chose suivante ; un président non élu mais désigné par le parti unique, le Baath, succédant à son père dans le cadre d’une monarchie républicaine un peu particulière et qui, depuis presque une année, affectée de violentes manifestations, férocement réprimées, veut montrer que son peuple l’aime et exige son maintien au pouvoir. Alors qu’en réalité, ce peuple ne rêve que d’une chose : son départ immédiat. La suite est prévue : succès écrasant du référendum, défilé de la victoire et renforcement de lé répression de ceux qui vont apparaître comme de dangereux terroristes, ennemis du peuple et des valeurs républicaines… à la Assad !

    Mais comment organiser une telle consultation populaire, pour le moins cruciale aux yeux du pays et des citoyens ? Un pays dont la plupart des villes sont à feu et à sang ? Même à Damas, il y eut hier un rassemblement absolument inattendu de milliers de protestataires… Et el Assad veut y maintenir son référendum dont il pourra, après coup, se prévaloir auprès de l’ONU et du monde entier… C’est à peine croyable !

    Un mot sur les vetos conjugués de la Russie et de la Chine : ces deux pays craignent par dessus tout une contagion du soulèvement en cours dans les pays arabo-musulmans.. M. Poutine se rend chaque jour compte que sa réélection ne sera pas une promenade de santé, même si elle est déjà acquise. Il sait, cependant, qu’elle sera largement contestée, même sil recourt à des procédés pas très kashers. Et il y a la question tchéchène qui est loin d’être réglée…

    Le gouvernement chinois, de son côté, commence à redouter les actions d’une forte minorité musulmane, plutôt sécessionniste dans certaines régions reculées de l’empire.

    Imaginez ce qui se passerait si, les troubles venant, ces deux pays se voyaient trainer devant des juridictions internationales et devant se justifier à la face du monde entier. Ce serai dramatique pour ces deux gouvernements.

    En raison de ces considérations assez sordides, le peuple syrien souffre et va souffrir encore.

  • Germanisme et hellénisme II

    Germanisme et hellénisme II

    Ce que redoutaient les diplomates allemands les plus avisés ainsi que la chancellerie de Berlin a fini par se produire : on renvoie au visage de la nouvelle Allemagne, une Allemagne réunifiée, démocratique, respectueuse des doits de l’homme les horribles crimes du régime hitlérien qu’elle a toujours condamnés. Comme l’Allemagne est le plus gros contributeur à la caisse commune d’une Europe malade et bientôt presque ruinée, les Grecs, encore eux, s’en prennent au gouvernement de Madame Merkel et rappellent le coût de l’occupation allemande de leur pays durant la seconde guerre mondiale.

    Ceux qui me connaissent et me lisent régulièrement savent que je n’ai aucune, mais alors aucune sympathie pour le régime nazi ni pour ses doctrines racistes et inhumaines. Je suis donc très sensible aux souffrance endurées par tous les peuples d’Europe, jadis martyrisés par le règne violent national-socialiste. Mais de là à exhumer opportunément je ne sais quelle facture (près de deux cents milliards d’Euros !), maquillée en dommages et réparations de guerre, aujourd’hui, il fallait vraiment y penser ! AU passahge, on relève que cela reviendrait à alléger la dette grecque de plus de 60%. Joli coup !

    Vous savez à quoi cela me fait penser ? Il y a quelques années, la Pologne a protesté lors de la pondération des voix au sein du parlement européen. Les Polonais n’étaient pas satisfaits du nombre échu de députés européens… Savez vous ce qu’ils ont dit ? Eh bien qu’ils seraient bien plus nombreux et donc auraient eu plus de députés, n’étaient la guerre et les massacres qui s’en suivirent J’accepte cette idée au plan moral mais rejette son instrumentalisation.

    Parfois, je m’interroge sur l’esprit de ceux qui conseillent les gouvernements, mais le nôtre…

    Les quelques députés ou hommes politiques qui ont cette idée de réparations allemandes ont, certes, réussi un coup médiatique, mais il n’aideront pas d’un centime leur pays à se relever. C’est une instrumentalisation assez inattendue d’un drame dont personne ne conteste la réalité. Mais cela n’aidera pas à effacer des années de laxisme et d’incurie des finances de ce pays à la dérive, la Grèce.

    Comme M. Wolfgang Schäuble, le ministre allemand des finances, réitérait avec raison ses doutes sur la solvabilité grecque et sur le sérieux du gouvernement d’Athènes, ces députés grecs ont sorti de leur chapeau cette affaire des réparations. C’est un pur argument de plaidoirie, comme disent les avocats. Et puis, l’occasion était trop belle, il nous la faut saisir, comme disait un auteur célèbre. Puisque les Allemands nous houspillent à longueur de journées, eh bien on va leur renvoyer notre cinglante réponse à la figure…

    Il n’est pas du tout sûr que cela marche. En outre, les Allemands de la nouvelle génération ne supportent plus qu’on leur prête de noires arrière-pensées qu’ils n’ont pas.

    Relisez le chapitre 18 du livre d’Ezéchiel : les fils ne paieront pas pour les péchés des pères, seuls l’âme pécheresse rendra des comptes.

    Que les Grecs d’aujourd’hui dont nous comprenons les souffrances d’hier et d’avant hier s’appliquent à assainir enfin leurs finances pour demain et après-demain. Au lieu de poursuivre des chimères.