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Vu de la place Victor-Hugo - Page 834

  • Pauvre Syrie…

    Pauvre Syrie…

    En fin de compte, Karl Marx avait bien raison en disant que les Etats du monde sont des monstres froids qui envisagent leurs propres intérêts à l’exclusion de toute autre considération, notamment éthique. Russes et Chinois ont une nouvelle fois bloqué un projet de résolution condamnant les violences contre les populations civiles, en dépit de la modération de ce texte. Lequel n’exigeait plus vraiment le retrait immédiat de Bachar el Assad et arrondissait les contours de sorte que le régime de Damas ne paraissait plus comme le principal accusé et le responsable de cette crise sanglante. Les opposants à la résolution exigeaient que l’on mît sur un même pied d’égalité le régime et ses ennemis… On croit rêver !

    Comme on l’a maintes fois répété dans ces articles, le régime de Damas ne partira pas pacifiquement. Hier, journée d’atroces répressions, les insurgés ont eu plus de deux cents victimes. Ces chiffres paraissent à peine croyables tant ils sont élevés. Il est clair que le conflit a pris depuis hier une nouvelle dimension. Les membres de l’ASL (al-djish al-souri al-hor) vont sûrement recevoir plus d’aide, des armes et des munitions de la part des ennemis du régime de Damas, ce qui va durcir encore plus le conflit. On va donc assister à une radicalisation des deux côtés.

    Et aussi à plus de victimes, hélas ! On notera que plus personne n’évoque le moindre dialogue national, plus la moindre lueur d’espoir d’une trêve.

    Vraiment, la Russie et la Chine ont pris une responsabilité écrasante face à l’Histoire. Certes, ce ne sont pas eux qui tuent dans les rues des villes et des villages, mais les Russes, notamment, continuent leurs livraisons d’armes au régime qui réprime à tour de bras.

    C’est très triste. Pas uniquement pour les Syriens mais pour nous tous.

  • La condamnation en appel de l’église de scientologie

    La condamnation en appel de l’église de scientologie

    La justice française a eu la main lourde, hier en condamnant fermement l’église de scientologie, cette fois en tant qu’institution et personne morale, à près de 600.000€ d’amende et en infligeant à certains de ses dirigeants des amendes propres et des peines de prison avec sursis. Les chefs d’accusation sont particulièrement graves. Mais l’église en question a annoncé son intention de se pourvoir en cassation, voire même d’aller devant la cour de Strasbourg si elle n’obtenait pas cause de cause. L’affaire est donc à suivre.

    L’une des raisons qui ont mis cette église à mal est l’accusation très grave d’abus de faiblesse, accompagné de tentative de prendre l’argent de gens déboussolés, en désarroi, et auxquels, dit-on, on aurait soutiré d’importantes sous forme d’achat de produits. Il faut vérifier de telles dires, mais la cour d’appel semble être convaincue de son fait.

    En fait, il ne faudrait pas qu’une religion fût ni de près ni de loin, liée à des activités lucratives. C’est le point majeur qui a fait pencher la balance et sur ce point, les accusations émises par de nombreux anciens adeptes de l’église sont frappantes.

    Assurément, dans cette affaire, il fait obéir aux règles du débat contradictoire et écouter les deux parties. On a donné la parole hier aux avocats des victimes et aux gens qui combattent les dérives sectaires. On a aussi entendu les amis de cette église mais au lieu d’exposer les points de leur défense à venir, ils se sont contentés de dire que le verdict était injuste. In summa, les anti-scientologues étaient nettement plus convaincants que les adeptes de cette mouvance.

    Ce qui est encore plus grave, c’est que cette condamnation qui est d’une extrême gravité va encore plus porter atteinte à la réputation de cette église et ouvrir la voie, comme le disait l’avocat des plaignants hier, à une dissolution, voire une interdiction de ce mouvement.

    Attendons la suite.

  • La tragédie de Port Saïd hier…

    La tragédie de Port Saïd hier…

    En Egypte, il se passe des choses étranges, ces derniers temps. Le conseil suprême d es forces armées semble en panne de stratégie et cherche, par je ne sais quels moyens, à ménager la chèvre et le chou. Visiblement, les militaires ont renoncé à peser sur le cours électoral et permis la victoire des frères musulmans et des salafistes, deux partis islamistes qui sont les ennemis jurés du régime Moubarak et de sa politique tant vis-à-vis de l’Occident que d’Israël.

    Mais le plus large défi auquel sont confrontés l’armée égyptienne et ses généraux n’est autre que l’élection présidentielle, car là, le pouvoir actuel ne saurait se laisser déposséder de ses prérogatives. On a déjà enregistré une déflection, l’ancien directeur général de l’AIEA de Vienne qui ne se présentera pas aux élections présidentielles puisqu’il n’a pas reçu l’assurance d’indépendance de la part des forces armées.… Récemment, un journaliste, enquêtant sur l’implication des militaires dans la vie économique posait ingénument la question suivante : quel est le point commun entre votre téléviseur, l’eau que vous buvez, la chemise que vous mettez et la voiture que vous conduisez ? Tous ces produits sont manufacturés par des sociétés contrôlées par l’armée…

    Certains pensent donc, sans preuves pour l’instant, que l’armée n’est pas étrangère à ce qui s’est passé hier à Port Saïd. Pour l’instant, ce ne sont que des rumeurs et il faut se méfier de ce type de spéculations dans un pays en proie à une révolution qui continue d’accomplir son effet dévastateur. Pour les adversaires de l’armée, un tel embrasement trahit une visée préconçue : à la faveur des désordres, l’armée reprendrait tous les rênes du pouvoir et se maintiendrait ainsi, arguant de l’absence de maturité du peuple et du danger que représentent les désordres sanglants, la situation économique aggravée venant renforcer le tout.

    Qu’il s’agisse de spéculations ou de faits avérés, la situation est grave et les incidents plutôt horribles. Une révolution de quelques mois ne saurait effacer une mentalité qui dure depuis de 60 ans…