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Vu de la place Victor-Hugo - Page 835

  • Les conséquences de la parte par la France de son triple AAA

    Les conséquences de la parte par la France de son triple AAA

    Quand on dit que nos ancêtres les Gaulois avaient peur que le ciel leur tombe sur la tête, on pense aux réactions dramatisées à l’extrême, depuis cet affreux vendredi 13 au cours duquel le coq gaulois aurait perdu l’une de ses plus belles plumes.

    Les cercles gouvernementaux ont commencé par encaisser le coup, une sorte de léthargie en résultat et c’est seulement le lendemain que le Premier Ministre français a relevé le gant, assignant à la nouvelle l’importance qui lui revenait, ni plus ni moins.

    De son côté, le candidat de l’opposition a tenté de tirer le plus de profit possible de cette affaire, tout en spécifiant que l’affaire ne l’enchantait guère, mais qu’elle plaçait son adversaire dans une posture délicate…

    Et quiconque écoutait la radio ou regardait la télévision dans l’Hexagone ou en Suisse, avait l’impression que le ciel était tombé sur la tête d es Français.

    Voyons la chose avec le sang froid qui s’impose : cela fait 30 ou 40 ans que les habitants de l’Hexagone vivent au-dessus de leurs moyens : trop de dépenses sociales, pas assez de travail, trop de vacances, trop de dettes, bref trop de vie à crédit. Et ces syndicats qui n’arrêtent de demander des augmentations et des congés… Un beau jour (ou plutôt un mauvais jour) on doit bien faire les comptes…

    Et ces comptes ne sont pas roses car ils font apparaître que la France doit dévaluer d’environ 15% si elle n’avait pas l’Euro. C’est dire.

    Allez donc demander au salarié français (quand il a du travail) de renoncer à cette somme à la fin du mois.

    On a trop souvent confondu égalité et égalitarisme. Il faut retrousser ses manches et travailler. Les vacances, cela vient après.

  • Existe-t-il un rapport entre la Syrie et la Birmanie ?

    Existe-t-il un rapport entre la Syrie et la Birmanie  ?

    Oui, c’est l’idée qui vient à l’esprit en regardant la visite du ministre français des affaires étrangères, Alain Juppé, lors de sa rencontre avec la célèbre opposante birmane, qui a décidé, après tant d’années en résidence surveillée , de saluer la libération de prisonniers de premier plan,et de participer aux prochaines élections législatives …

    Comme en Syrie, mais moins sauvagement, c’est un clan de généraux qui accapare le pouvoir depuis plusieurs décennies. Comme en Syrie, il y a eu un soulèvement conduit par des moines bouddhistes, d’où le nom de révolution safran, par allusion à la couleur de la robe des jeunes religieux qui ont sacrifié leur vie pour faire plier les généraux, sourds, des années durant à tous les appels et surtout forts du soutien d’une Chine qui semble faire sa spécialité du soutien aux régimes dictatoriaux, comme dans le cas syrien. Alors que l’autre soutien à la Syrie la Russie, semble hésiter et suit désormais un cours en zigzag : d’un côté on envisage le vote d’une résolution à l’OUNU, et de l’autre on envoie tonte une escadre faire relâche dans le port militaire de Lattaquié…

    La Birmanie reçoit un ministre français, mais bientôt ce sera le tour des Américains, même si Madame Hilary Clinton a déjà visité la célébré opposante birmane. Donc, les pressions peuvent avoir une certaine efficacité, tardive mais incontestable puisque la situation n’est plus ce qu’elle était il y a quelques mois…

    Pouvons nous à présent transférer ce raisonnement et cet espoir au cas syrien ? On cherche des éléments susceptibles de donner quelque espoir à une issue pacifique de la crise syrienne.

    Dans l’état actuel, on ne voit rien de bon , car l’optimisme naturel ne saurait confiner à la naïveté… N’oublions pas le cas de Hama au début des années quatre-vingts avec ses dizaines de milliers de morts, entouré d’un silence, à la fois pesant et criminel : Hafez el Assad est mort dans son lit et son frère Rifa’at n’a jamais été inquiété qu’il se soit trouvé à Damas, à Genève ou à Paris…

    Le clan au pouvoir en Syrie sait qu’il a tué trop de gens pour pouvoir espérer le moindre dialogue national dont les Arabes sont si généralement friands pour surmonter des crises. Les ponts sont rompus, tout dialogue est impossible : la seule chose qu‘on espère éviter, ce sont les 10.000 morts… C’est peut-être ce que recherche la remuante diplomatie qatarie qui préconise, depuis hier, d’envoyer des soldats de la Ligue arabe à défaut d’observateurs qui ont écoué dans leur mission. Ce fut une erreur d’envoyer des observateurs. Les opposants syriens l’ont dit en français sur France 24 : la présence des observateurs (morakabbin) n’a pas empêché l’accroissement vertigineux des victimes : les soldats du régime n’ont pas hésité à ouvrir le feu en direction d’observateurs, coiffés de casquettes blanches et revêtus de dossards phosphorescents…

    On doute que les membres de la L.A. suivent le petite émirat qatari dans cette voie, en revanche, on ne peut saluer le courage de l’Emir A Thani car le régime syrien n’ayant pas pour habitude de se montrer clément envers ses adversaires. Souvenez vous de l’ambassadeur français Delamare…

    La vraie solution pour empêcher la poursuite de l’effusion de sang et chasser le clan du dictateur est d’instaurer une zone d’exclusion aérienne à la frontière turque ou, mieux, à la frontière israélienne car Tsahal a les moyens militaires de la faire respecter. Ainsi, et si l’opposition syrienne, dit vrai, des divisions entières de l’armée pourraient faire défection et se diriger vers cette ligne et cette zone, assurés de ne pas être pulvérisées par l’armée de l’air loyaliste… N’oubliez pas la mémoire des peuples de la région : les Arabes se souviennent de la volte-face US du président Bush père lorsqu’il incita les Chi’ites à se révolter pour les abandonner ensuite à leur triste sort qui devint alors tragique et désespéré : ils furent massacrés par les blindés de Saddam… Les soldats syriens qui rêvent de faire de faire défection ne veulent pas subir le même sort et on les comprend.

    Dans la mesure où l’opposition syrienne est vraiment au fait de ce qui se passe au sein de l’armée syrienne que le clan Assad tien pour le moment bien en main, la proposition qatarie est peut-être la solution.

    Mais une chose est sûre et certaine : le massacre a assez duré et le régime n’a fait aucune ouverture sérieuse. Après autant de morts, surtout civils, on ne peut plus se parler. Ce serait donner une prime aux dictateurs du monde entier.

    Est ce que l’exemple birman est probant ? A d’autres, de plus experts que nous de juger..

  • La France perd son triple A

    La France perd son triple A

    A l’évidence, le gouvernement français a mal géré sa communication en envoyant le ministre de l’économie et des finances annoncer cette sombre nouvelle à la télévision. Certes, ce n’est pas de sa faute, mais il eût fallu plus de force de conviction, d’esprit d’entraînement et d’enthousiasme pour redonner aux Français un peu d’allant et de confiance ne soi. François Fillon aurait mieux fait l’affaire, mais peut-être se réserve-t-il pour une allocution ultérieure.

    Mais le plus grave se situe en amont : il fallait dire aux habitants de ce pays que depuis plus de trente ans leur pouvoir d’achat, sans cesse grandissant, n’était pas gagné, c’est-à-dire ne reflétait pas la richesse réelle de leur pays, mais qu’il était emprunté (au sens propre du terme) et artificiel. Les plus anciens parmi nous se souviennent du courageux Raymonde Barre lorsqu’il supprima l’échelle mobile des salaires, suscitant une incroyable levée de boucliers. Et plus proche de nous, le gouvernement de Nicolas Sarkozy, faisant face à d’innombrables grèves pour imposer (je dis bien imposer) une bien timide réforme des retraites.

    Qui aura le courage de dire la vérité aux Français ? Surtout en cette période de campagne électorale ? Faudra-t-il entonner une sombre élégie, un peu comme David apprenant la mort de Saül et de Jonathan sur le champ de bataille de Guilboé, ou, au contraire, agir comme un homme, prendre le taureau par les cornes, retrousser ses manches et se mettre enfin au travail, au lieu de continuer à tout attendre d’un Etat-Providence (Welfare state) que l’on transforme en Ersatz de parents, même quand on n’a plus l’âge de se comporter comme des enfants ?

    Dans l’un de ses livres, l’actuel chef de l’Etat se targuait (et je n’ai pas de raison d’en douter) de savoir transformer toutes les épreuves en forces, c’est-à-dire faire face, relever le défi, explorer de nouvelles voies et surtout dire la vérité aux Français.

    Les économistes les plus sérieux mais aussi les plus pessimistes sont d’avis que les Français vivent largement au-dessus de leurs moyens, à hauteur d’environ 15% ! Rendez vous compte : si quelqu’un gagne un salaire moyen brut de € 5000, la mesure de rétablissement le ramènerait à € 4250. Je doute que les gens acceptent, surtout s’il gagnent €2000, car cela les ramènerait à € 1700 !

    Pour un pays comme la France, le premier à avoir fait une révolution en Europe, le seul à avoir osé décapiter un roi de droit divin,, ce serait la fin de tout.

    Le problème est que le traitement économique et financier de la crise profonde que nous traversons n’est pas suffisant, il faut un accompagnement social et politique. Or, de telles mesures édulcoreront fortement le pouvoir curatif de la potion.

    Je ne voudrais pas passer pour le thuriféraire de l’Allemagne (qu’on m’accuse régulièrement d’encenser, c’est le cas de le dire, dans tous mes articles) mais il faut bien reconnaître qu’elle récolte les fruits des réformes faites par Gerhard Schröder… Un socialiste ! Mais un socialiste allemand ! Le PS, quant à lui, n’a que deux recettes : taxer les riches pour lever des fonds qu’il allouera ensuite généreusement à ses partisans afin qu’ils continuent de voter pour lui.

    Mais ne cédons pas à la sinistrose ambiante : si le pouvoir sait enfin réagir courageusement, il peut retourner la situation en sa faveur : mettre le peuple français devant ses responsabilités, lui expliquer la nécessité d’une cure, d’une meilleure gestion de la Sécurité Sociale et lui expliquer enfin qu’égalité ne signifie pas égalitarisme.

    Y parviendra-t-il ? Dans l’état actuel, il est permis d’en douter.