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Vu de la place Victor-Hugo - Page 842

  • LE FOOTBALL ET LES PETRODOLLARS

    LE FOOTBALL ET LES PETRODOLLARS
    La compétition sportive a-t-elle encore un sens ? Pouvons nous encore parler d’équipe nationale ou de joueurs issus d’une seule et unique nation ? En d’autres termes, ne devrions nous pas parler d’une bourse du foot ball comme on parle d’une bourse des matières premières ou d’actions en entreprises industrielles ?

    Ces réflexions me sont dictées par la récente arrivée au Paris Saint Germain d’un grand entraîneur italien dont le salaire annuel devrait se monter à près de 7 000 000 d’€, ce qui représente un peu plus d’un demi million d’€ nets par mois. Et je ne doute pas que ce salaire soit amplement mérité puisque l’homme en question est l’un des meilleurs entraîneurs au monde. Disons aussi qu’il sera le mieux payé sur la surface de la terre et sur la planète foot ball.

    Mais lorsqu’on y regarde d’un peu plus près, on constate que c’est un petit pays du golfe arabo-persique qui regorge de pétrodollars et de ressources en hydrocarbures qui s’est payé un tel luxe. Ce petit pays pratique souvent une politique d’avant-garde, abrite les télévisions arabes les plus libres, entretient même des relations avec Israël et diversifie son économie tous azimuts, vient d’acquérir l’un des plus beaux fleurons des clubs de foot balls, le PSG.

    La question qui se pose est désormais la suivante : qui est représenté par une telle équipe avec de tels joueurs et de tels managers ? La France ou la finance internationale ? Que l’on me comprenne bien : les nations font jouer leurs joueurs sous leurs couleurs nationales, elles mettent en avant un véritable effort national et vantent les mérites sportifs de leurs nationaux. En sommes nous encore là, aujourd’hui ? Lorsqu’on achète des joueurs comme des chevaux de course au marché des yearlings, et que des pays lointains s’en offrent comme on se paierait une voiture de luxe ou les services d’une escort girl, où est le sport ?

    Je ne suis pas insensible au fait que, par ailleurs, le sport permet de rapprocher les hommes de tous les pays, même les plus lointains, qu’il permet aussi le fonctionnement de l’ascenseur social, qu’il calme les banlieues, fait vibrer les foules, représente de nouvelles frontières, pose de nouveaux défis, etc… Mais je n’ai pas, pour ma part, l’impression que les aspects positifs contrebalancent vraiment les aspects négatifs.

    On doit revenir à la pureté originelle du sport et les champions doivent être d’authentiques champions. Le foot ball, comme d’ailleurs tous les sports, doit se libérer de l’étreinte étouffante, voire délétère, de l’argent.

  • L’événement de l’année 2011 : la réhabilitation de DSK en 2012

    L’événement de l’année 2011 : la réhabilitation de DSK en 2012

    Que l’on ne se méprenne pas sur le sens de mon propos : j’ai toujours écrit, dans ce journal et ailleurs, que DSK s’était mal conduit au plan des mœurs mais qu’il n’avait jamais commis d’acte pénalement répréhensible (à preuve l’abandon des charges, aucune ne fut retenue, pas une seule) et que même ainsi, il n’en était pas quitte pour autant avec la morale. Ce dont il a lui-même courageusement convenu devant près de 12. 000 000 de Français sur TF1. J’ajouterai à cela, la judicieuse remarques de l’un des meilleurs juristes français actuels, M. Robert Badinter : la plaignante n’est pas la victime. Quand on se plaint, c’est à soi qu’incombe la charge de la preuve. C’est même un principe talmudique (ha-motsi mé-havero, alaw ha-reaya).
    J’ai questionné des juristes chevronnés, très au fait des pratiques judiciaires US, tous m’ont répondu que la célérité avec laquelle les policiers et les autorités carcérales ont agi est inhabituelle, pour ne pas dire étrange et pas du tout kosher.  Je ne reviendrai pas sur toutes les conjectures développées ici et là, elles me semblent encore insuffisamment étayées, mais il est évident que maintes avaient tout intérêt à la survenue d’un tel incident qui, de l’avis unanime, a reçu une couverture médiatique encore inagalée dans l’histoire de la télévision.
    Mais le fait le plus troublant demeure celui-ci : avez vous déjà vu que l’on interroge, arrête et emprisonne en quelques heures, et un dimanche  de surcroît, une telle personnalité, sur la foi d’un seul témoignage ? On a appris qu’un accord avait été passé entre DSK et les autorités et voici que soudain l’accord est dénoncé unilatéralement par les Américains à la suite d’un mystérieux coup de fil… Mais, comme toujours, la vérité finira par éclater et nous connaîtrons les dessous de cette mystérieuse affaire…
    Mais ce qui m’intéresse ici, c’est la capacité de DSK à rebondir. Il a déjà remporté un grand succès à Pékin, il a retrouvé son allant et son punch, au point de donner de nouveau des conseils lumineux aux grands de ce monde, suscitant ainsi un certain dissentiment de la part de l’actuelle directrice générale du FMI.
    Et ce n’est pas fini. Cet homme reviendra, certes pas dans le forum politique, mais dans la gouvernance économique mondiale. Le monde politique est aussi cruel que le monde animal. DSK devrait se le tenir pour dit. Qu’il revoie simplement le spectacle de ce ceux qu’il avait promus et qui attendaient tout de lui… Qu’il les revoie aujourd’hui, tous enrôlés dans d’autres équipes, ne pensant qu’à leur propre avenir… Et qu’il ne tire les leçons qui s’imposent : la politique, pour lui, c’est fini. Il peut faire nettement mieux.
    Une seule condition à cela : c’est qu’il tire les vraies leçons de toute cette affaire. J’ai déjà eu l’occasion de citer deux passages talmudiques qui résument bien ce mini drame ;
    Lorsque le taureau est enfin à terre, les couteaux se multiplient au dessus de sa tête. Cela montre éloquemment le courage des seconds et troisièmes couteaux…
    C’est un petit membre (évér katane hu ba adam) que ce membre (le pénis) dans le corps de l’homme. Si on le rassasie, il a constamment faim, mais si on l’affame, il est enfin rassasié…
    Si DSK l’avait su tout au long de son existence, qui sait où il serait aujourd’hui ?

  • LE DELIRE ANTI-FEMMES DES ORTHODOXES D’ISRAËL

    LE DELIRE ANTI-FEMMES DES ORTHODOXES D’ISRAËL
    J’étais vraiment en train de rassembler mes idées pour un article portant sur l’événement le plus marquant de l’année, à savoir le grave accident de DSK et son spectaculaire rétablissement et reconquête de l’honorabilité, lorsque je vis soudain apparaître sur l’écran de BFM TV des images de barbus juifs déchaînés, attaquant les forces de l’ordre et s’en prenant aux journalistes accourus filmer la scène. Je vais donc vous parler ce jour du délire de ces fous qui osent donner à leurs fantasmes sexuels mal contrôlés la forme de prescriptions religieuses, eux qui sont connus pour avoir des familles très nombreuses.

    Puisque ces gens se réclament de devoirs et de prescriptions prétendument religieux, il faut donc se porter sur le même terrain qu’eux et leur montrer que leur référence majeure serait non pas la maison d’étude ou la synagogue mais le cabinet du psychanalyste ou du psychiatre.  Quand on entend une petite fille de huit ans se plaindre de maux de ventre sur le chemin de l’école parce que des religieux l’entourent en vociférant, on se demande vraiment si on adore le même Dieu qu’eux…… Objet du délit : tête découverte et jupe pas assez longue !

    Tenez, j’y pense, hier soir, j’ai vu à Deauville le film Dangerous method qui parle de l’opposition entre Carl Gustav Jung et Sigmund Freud… Remarquable, excellents décors, beaux dialogues, un peu longuet par moments et quelques scènes dont la suppression n’aurait nullement nui à l’ensemble d’un film qui reste une belle réussite cinématographique.

    D’où ces barbus tirent-ils donc l’idée que la femme est la quintessence de toutes les tentations? Aucun passage biblique, pas même celui qui attribue à Eve la cause majeure de la chute et de l’expulsion du paradis, n’est interprété dans un sens franchement hostile aux femmes. Il y a même un sage talmudique, du nom de Rab, presque l’équivalent de rabbi Akiba qui se réclame dans ses arrêtés de jurisprudence, de sa mère adoptive (amra li ém…) Si cette femme avait été la quintessence du mal, s’en serait-il si souvent prévalu ? Les Pirké Avot, la raison pratique du judaïsme rabbinique, ne c onseillent-ils pas de retenir les enseignements de notre mère, donc d’une femme (wé al tittosh torat immékha) ?

    Je pourrais multiplier à l’infini les citations que cela n’aiderait pas, il n’est de pire sourd que celui qui ne veut pas entendre.

    Dans leur infinie sagesse, les érudits des Ecritures ont expliqué que ce mauvais penchant (yétser ha-ra), les hommes ne bâtiraient pas de villes, ne planteraient pas d’arbres ni ne concevraient d’enfants car leur statut de mortels les en empêcherait. Ce serait, peut-être la sainteté pour quelques rares élus (et encore !), mais sûrement la ruine, la misère et la catastrophe pour le restant de l’humanité.

    Partant, c’est donc dans notre foi que nous puisons le courage et la détermination de donner un sens et un prolongement à notre passage sur terre, en accomplissant justement cet acte de générosité qui consiste à donner la vie : devrions nous, dans ce cas, mépriser ou confiner dans un bas étage, celles qui nous accompagnent dans cette vie ?

    Les ultra-orthodoxes causent beaucoup de problèmes à Israël, ils ont, certes, leur place dans la société israélienne mais seulement leur place, pas toute l’étendue de l’espace publique. La plupart d’entre eux bénéficient d’aides publiques et nous ne sommes pas contre cela, tant que les proportions restent sous contrôle, mais de là à entamer la liberté d’autrui, il y a un pas que les pouvoirs publics ne devraient jamais les laisser franchir.

    Il est, certes, navrant de voir des policiers israéliens arrêter des juifs religieux mais si ces derniers violent la loi, les forces de l’ordre sont là pour la faire respecter.

    Il est vraiment regrettable que quelques individus puissent compromettre dans l’opinion publique mondiale les réalisations exceptionnelles d’un petit pays en passe de devenir un modèle de puissance et de renaissance nationales.