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Vu de la place Victor-Hugo - Page 840

  • La Turquie de Monsieur T. Erdogan

    La Turquie de Monsieur T. Erdogan

     

    En d’autres temps, on aurait même pu parler de provocation. Tant l’actuel Premier Ministre turc ne recule devant rien pour faire parler de lui et surtout pour s’imposer comme le leader incontesté d’un monde arabe qu’il cherche à satelliser en en faisant un monde islamique, ce qui supprimerait la dernière différence qui le sépare de ce même monde dont il rêve de prendre la tête.

    On avait déjà relevé ici et là cette étrangeté de voir un Turc prendre la parole devant la Ligue arabe au Caire : Et pour faire quoi ? Bien entendu pour pincer les cordes les plus sensibles du nationalisme arabe en évoquant en termes virulents la Palestine. Et à dénigrer son allié d’hier, Israël. Mais M. Erdogan semble ne pas voir que les Arabes n’ont pas gardé le meilleur souvenir de la domination ottomane au XIXe siècle. Et notamment dans le territoire de l’actuel Etat d’Israël : incurie, laissez aller, corruption de l’administration, absence de corps judiciaire, pas de cadastre, etc…

    Dans sa volonté de satelliser les Arabes, la Turquie de M. Erdogan a un rival de poids, l’Iran des Mollahs. Mais les deux prétendants ont le même fonds de commerce : la rhétorique anti-israélienne. Or, les Turcs sont bien placés pour avoir qu’Israël ne disparaîtra jamais. Enfin, il y a dans ces réactions cutanées un dissentiment provoqué par le rejet de la part de l’Europe. Mais comment admettre un tel pays lorsque son gouvernement accorde son indulgen,ce et sa reconnaissance à un mouvement terroriste, dénoncé comme tel par l’UE ? Et qui, de surcroît, occupe un autre pays de l’UE, Chypre…

    Et aujourd’hui, considérant que cela ne suffisait pas, le même homme en vient à courtiser le Hamas, mouvement reconnu comme une organisation terroriste. C’est probablement le pas de trop, le Premier Ministre devrait se méfier du vibrionnisme et tenter de s’inspirer de la sérénité et de la diplomatie de son président, M. Abdullah Gûll…

    Il est évident que l’homme traverse une phase d’agitation aigüe : après les attaques violentes contre Israël, il s’en est pris à son allié d’un jour, Bachar el Assad, qu’il voue aux gémonies après l’avoir porté aux nues… Depuis peu, il entendait dicter à la France sa conduite en raison du vote d’une loi reconnaissant comme une faute la négation de tout génocide. Mais le chapitre n’est pas encore clos.

    On se demande comment réagissent certains secteurs de l’opinion et de l’Etat turcs : par exemple, ce que pense l’armée, formée aux valeurs kemalistes de laïcité et de séparation de l’église et de l’état. Et on ne parle même pas de la réaction des USA qui commencent à penser qu’il en fait vraiment trop…

  • Maintien du pouvoir d’achat ou garantie de l’emploi ? Sind das Ketzergedanken

    Zone de texte: Maintien du pouvoir d’achat ou garantie de l’emploi ? Sind das Ketzergedanken

     

    L’année vient tout juste de commencer que resurgissent déjà avec une acuité particulière tous les problèmes de l’époque précédente : crise financière, économique, de l’emploi, du pouvoir d’achat, de l’Euro, etc… Comment faire ? On s’interroge.

    Le spectacle offert par des interventions désordonnées pour régler les crises, l’incompétence de certains membres des gouvernements d’Europe, est stupéfiante : comment placer à la tête des ministères certaines personnes qui ont fait preuve d’une éclatante incompétence ? Il vous suffit de voir ce qui se passe avec cette filiale de la SNCF où les plus hautes autorités de l’Etat bousculent les décisions du gouvernement pour aller à l’encontre des règles économiques les plus élémentaires…

    C’est plutôt désolant : proposer à des salariés dont le maintien en poste est plus qu’aléatoire d’investir leurs propres indemnités par relancer une entreprise qui n’a plus de raison d’être, est littéralement impensable, à un moment où la maison mère (la SNCF) croule sous le poids d’une dette insupportable et où l’époque ne veut plus de bateaux mais des trains…

    Par delà les nécessités des campagnes électorales et du populisme, il faut bien se poser la question suivante : pouvons nous à la fois maintenir le pouvoir d’achat, c’est-à-dire admettre une progression constante des rémunérations jusqu’à l’infini ou au contraire, bloquer les salaires, voire les baisser, pour garantir l’emploi et lutter efficacement contre le chômage ?

    Oh, je vois d’ici les indignations de quelques belles âmes, écœurées par de tels propos qui vont à contre-courant de l’idéologie dominante, selon laquelle tout un chacun serait éligible pour une vie meilleure : la société européenne veut un égalitarisme introuvable où toutes les couches de la société seraient mises sur un même pied d’égalité… C’est souhaitable mais vraiment impossible ! Les choses allaient plus ou moins bien tant que l’expansion économique était là, que les matières premières coûtaient peu cher et que les pays pauvres n’étaient pas encore des pays émergents. C’est fini depuis longtemps et l’internet a aggravé la situation.

    L’Europe et les USA se retrouvent face à eux mêmes, c’est-à-dire face à la dette. Il faut absolument baisser le coût du travail, rétablir des différenciations solides entre les classes sociales et surtout cesser de vivre à crédit. Ceci nous concerne tous, je dis bien tous, sans exception.

    Le problème est que lorsqu’on aborde ce sujet de cette manière, en prenant le taureau par les cornes, on suscite aussitôt l’indignation et on se fait traiter de réactionnaire… Est-ce si saugrenu que cela ? En bon allemand : Sind das Ketzergedanken ?

  • LE JEU DANGEREUX DE L’IRAN

    LE JEU DANGEREUX DE L’IRAN

    En répliquant comme il le fait aux nouvelles et fortes sanctions américaines, bientôt suivies par un embargo sur le pétrole iranien, à venir, ce qui mettrait à mal de manière considérable, la République islamique, le régime de Téhéran excelle dans ce qu’il sait le mieux faire : la fuite en avant ! Il s’est engagé dans un étroit chemin d’où ses ennemis ne lui laisseront aucune chance de sortir. Comment menacer de bloquer le détroit d’Ormuz quand on n’a pas d’aviation de guerre, quand les radars de détection sont obsolètes et quand, face à soi, se trouvent les plus grandes puissances militaires de la planète.

    En plus de la mauvaise appréciation des forces militaires en présence (Israël, à lui seul, dispose d’un nombre considérable de chasseurs-bombardiers en excellent état de marche, sans même parler de la VIe flotte en Méditerranée), il y a, de surcroît, une grave faute de jugement politique : même les opinions publiques d’Occident, peu favorables à une intervention militaire, applaudiront des deux mains lorsque leurs armées réagiront avec force si leurs sources d’approvisionnements énergétiques étaientt menacées…

    Ce n’est pas le test apparemment réussi (et on sait que la République islamique s’y entend à truquer les photos) d’un missile d’une portée modeste qui dissuadera les puissances occidentales de défendre le libre accès à une voie d’eau internationale, par laquelle transitent plus de 40% du commerce pétrolier…

    Il est peu probable que la population iranienne suive l’aventurisme politique et militaire du régime actuel. Aujourd’hui, l’opposition est bâillonnée et le peuple très surveillé. Mais il y a l’exemple égyptien, libyen, tunisien et surtout syrien.  Que l’on se souvienne surtout de cette phrase de Nikita Kroutchev : on peut tout faire avec des baïonnettes, sauf s’asseoir dessus. Les gardiens de la révolution qui ont pris le pouvoir à Téhéran devraient s’en souvenir.