2012, L’ANNEE DE TOUTES LES SURPRISES, DE TOUS LES CHANGEMENTS…
Bonne année ; beaucoup de bonheur à tous, à toutes celles et à tous ceux qui nous font l’honneur de visiter ce blog et les autres blogs de la TDG, si fidèlement. J’espère que vous serez toujours plus nombreux à consulter les notes et à réagir si aimablement, comme le fait l’écrasante majorité d’entre vous. Tous mes bon vœux.
L’année qui commence ne nous apporte pas de très bonnes nouvelles du Proche Orient, notamment de Syrie et d’Egypte. Et surtout de Syrie où l’inspection des observateurs arabes, dirigés par un général soudanais au passé un peu opaque, laisse redouter le pire. Quant à l’Egypte, les nouvelles sont moins inquiétantes mais l’armée ne rendra jamais tout le pouvoir aux civils ( surtout pas aux salafistes ni aux Frères musulmans) pour la bonne raison que la topologie du pays l’interdit. Et ce n’est pas le procès du président Hosni Moubarak qui y changera quelque chose : faire son procès ou celui de son régime reviendrait à instruire un procès contre la main mise de l’armée sur tout le pays, depuis des décennies. Disons, sur toute l’Egypte moderne. Ce pays a surtout besoin de stabilité politique afin de rassurer les investisseurs dont les Egyptiens ont tant besoin. On ne peut pas permettre d’aspirer de trop grosses bouffées d’oxygène démocratique car toutes les forces sociales ne sont pas prêtes, et surtout pas l’armée. Je suis le premier à le déplorer mais c’est ainsi.
2012, d’un point de vue plus pacifique, doit être l’année du changement ou du renouvellement en France, aux USA et en Russie. Dans les deux premiers pays, cela se passera calmement, pour le troisième, c’est bien moins sûr. Le jeu cynique de chaises musicales de M. Poutine ne se passera pas comme il l’espère. Le peuple russe aura lui aussi son printemps qui en sera un, véritable et authentique. Pas de risque d’une conquête du pouvoir par l’armée ni par des extrémistes religieux.
Reste le grand point noir, la Syrie. Je le dis et le répète : Bachar et son armée alaouite préféreront mettre le pays à feu et à sang plutôt que de céder. Bachar lui-même craint pour sa propre sécurité personnelle et celle de sa famille. Soit il y aura une intervention étrangère ou (ce qui revient au même) une puissante aide en hommes et en armes aux insurgés, soit il y aura une partition de la Syrie entre ethnies religieuses, Bachar et les siens s’adjugeant Damas et ses environs. Les sunnites, d’une parte, les Kurdes de l’autre, mais aussi les chrétiens orientaux, se partageant le reste… Reste le pronunciamiento militaire qui se débarrasserait de la dynastie des Assad et instaurerait un régime fort, tournant dangereusement le dos aux aspirations hautement démocratiques du peuple.
Jamais le peuple syrien ne consentira à dialoguer avec son bourreau ; près de 6000 morts, civils et militaires depuis le mois de mars 2011. Même les voisins de la Syrie finiront par juger dangereusement insupportable une telle situation à leurs frontières, sans même parler des Occidentaux qui ont enfin compris que Damas était un obstacle majeur à la paix dans cette région si vitale pour le reste du monde.
Sans Bachar, plus de Hezbollah au Liban et plus de tête de pont des Mollahs au Proch Orient.
Cette région semble avoir le secret d’un étrange mouvement de balancier qui ne se rencontre nulle part ailleurs…
Vu de la place Victor-Hugo - Page 841
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2012, L’ANNEE DE TOUTES LES SURPRISES, DE TOUS LES CHANGEMENTS…
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D’UNE ANNEE A L’AUTRE :Réflexion sur le temps qui passe
D’UNE ANNEE A L’AUTRE :
Réflexion sur le temps qui passe
Qui sait vraiment ce que l’avenir nous réserve ? Qui sait vraiment ce qui nous attend ? Ces célébrations de la Saint Sylvestre m’ont toujours un peu étonné, non que je n’apprécie pas des mets fins et de très bons vins ni de belles toilettes, mais j’ai souvent pensé que ces manifestations débordantes de joie et d’allégresse masquaient, de fait, une crainte de l’avenir, un avenir que nul ne perçoit nettement car nul ne peut, sans risque d’erreur, dé chiffrer les carnets de la Providence.
Les joies, les danses, voire les beuveries de la Saint Sylvestre seraient alors une manière d’auto-suggestion, d’incantation : tout faire pour que l’année commence bien et se poursuive bien, aussi. Une façon de se forcer à y croire. C’est ce que l’on dit des rêves : il faut toujours les interpréter dans le sens d’un très bon augure… C’est ce qui fera advenir un bel avenir.
Pourtant, comme l’année précédente, que d’espoirs déçus, de joies non vécues et de projets non réalisés, remis, c’est bien le cas de le dire, à l’année prochaine. Les gens qui perdent leur travail, divorcent de leur conjoint, meurent ou sont frappés de deuils cruels, et qui, pourtant, avaient débuté l’année passée sous d’excellents auspices…
Vous connaissez tous cette belle expression, philosophiquement inconsistante, Si D- veut et que la grande théologie protestante a reformulé de la manière suivante : D- voulant (en anglais God willing et en allemand, la plus belle et la plus riche de toutes les langues : Wenn Gott so will)… J’affectionne particulièrement cette expression, même si mon concept divin ne s’accorde pas avec elle, la sainte théologie nous enseignant que la volonté divine est éternelle et immuable, elle est fixée de toute éternité et même la prière ne peut la transformer car cela impliquerait que l’inférieur (la créature) peut agir sur le créateur (D-)… Et pourtant, la grandeur inégalée de l’homme c’est qu’il peut espérer, et la prière gît au fondement de la l’espérance… C’est aussi le principe de la philosophie de l’Histoire, qui aurait alors un sens comme l’existence humaine en aurait un, elle aussi. Est-ce bien vrai ? Et si l’on se mettait en quête d’un sens qui n’existe pas ? Souvenons nous de cette phrase prémonitoire d’Ernest Renan : l’humanité est incurablement dupe…
A l’origine, la jour de la Saint Sylvestre marquait la circoncision de Jésus. Cette mention figurait sur les calendriers de la poste de mon enfance. Cette journée a aujourd’hui perdu toute son aura religieuse. Le commerce et l’esprit mercantile lui ont donné le coup de grâce…
J’avoue préférer la fête de Rosh ha-shana, avec ses pommes trempées dans le miel, ses bénédictions, sa joie austère et ses suppliques afin de figurer dans le livre des vivants. Elle est suivie, dix jours plus tard, par le jeûne de Kippour, avec ses longues litanies et ses actes de contrition. Cette fête a su se prémunir contre les invasions des réjouissances païennes… Mais il faut aussi se garder des excès dans cette direction : un peu de joie de vivre et plaisir ne nuisent point.
D’une année à l’autre, c’est notre vie qui se consume comme une chandelle qui brûle. Et ceci rappelle le cri désabusé de l’Ecclésiaste: ce qui a été, c’est ce qui sera (ma shéhaya hou shé yhyé…)
Ne vous laissez pas décourager et fêter comme il se doit ce nouvel an en espérant qu’il nous apportera enfin la paix et la sérénité et qu’il éloignera de nous les envieux, les méchants et les pervers…
A moins que la providence ne parvienne à les doter d’un cœur nouveau et d’une âme régénérée, comme le prédit le prophète Isaïe… -
L’EURO PASSERA-T-IL L’HIVER ?
L’EURO PASSERA-T-IL L’HIVER ?
Je reviens sur cette question ici dans notre journal, mais j’ai rédigé une réponse à l’article de mon collègue munichois Ulrich Beck, paru dans le journal Le Monde du 27 décembre. Ma réponse paraître en exclusivité dans Le Monde.fr du 3 janvier 2012.
L’Euro est-il une monnaie d’avenir ? Nous a-t-il rendu des services ? Est-il viable ? A ces trois questions de fond, le non spécialiste que je suis, répond par l’affirmative. La seule erreur, et elle est de taille, fut, hélas, d’admettre au sein de la zone Euro des Etats manifestement impréparés et totalement inaptes à suivre le rythme.
Je ne voudrais pas être excessif mais je me souviens des propos (qui avaient fait scandale) d’un homme politique allemand, le défunt chef du parti libéral, le comte Otto von Lambsdorf, qui avait comparé les Italiens à des cueilleurs d’olives alors que ses compatriotes seraient, eux, de grands ingénieurs… Ce n’est pas entièrement faux, mais ce genre de déclarations compliquent les choses plus qu’elles ne les arrangent.
Dit en passant : la Suisse serait très bien inspirée à conserver son franc suisse, tout en resserrant ses liens économiques avec l’UE. Elle s’éviterait bien des désagréments, notamment le fait de payer pour les fautes (irréparables ?) des autres.
Que se passerait-il si l’Euro tombait ? Pour un pays comme la France ce serait catastrophique : les dévaluations se succéderaient, la facture énergétique serait insupportable, on reviendrait à une sorte de protectionnisme qui ne dirait pas son nom et le chômage, dû à l’inactivité économique, atteindrait des sommets. Ce qui nous fait redouter des troubles sociaux extrêmement graves, les Français n’étant pas habitués à se tirer d’affaire tout seul et attendant tout ou presque de l’Etat… La paix sociale disparaîtrait avec la disparition de l’Etat-providence.
Des dix-sept pays de la zone Euro, seuls l’Allemagne, l’Autriche, la Hollande, le Luxembourg se tireraient d’affaire sans grand dommage. Les pays du sud européen ne s’en remettraient pas, et vous savez lesquels, les fameux PIGS dont parlait Angela Merkel.
Comme je l’écrivais dans l’article à paraître le 3 janvier dans Le Monde, la chancelière fédérale a bien agi et a pris les bonnes décisions. Il ne sert à rien de reprocher aux Allemands leurs vertus de discipline, d’obéissance et de rigueur. Ce qui suscite l’inquiétude de certains observateurs d’outre-Rhin, c’est le réveil, au sein de la population, d’un nationalisme, aujourd’hui monétaire, mais, demain, pourrait virer vers d’autres horizons, plus inquiétants.
AU lieu d’instruire des procès imaginaires à l’Allemagne, il faudrait plutôt tenter de cultiver ces vertus de stabilité et de rigueur chez soi…