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Vu de la place Victor-Hugo - Page 918

  • M. Erdogan et son attitude face aux révolutions dans le monde arabe

    M. Erdogan et son attitude face aux révolutions dans le monde arabe

     

    Selon toute vraisemblance, la population turque va devoir s’accommoder de M. Erdogan pendant une nouvelle législature. Dans tous les commentaires publiés dans la presse écrite et audiovisuelle, l’homme de l’AKP, parti islamiste déterminé, va remporter les élections législatives et fait un peu peur en raison de son autoritarisme et de ses idées en faveur d’une islamisation de la société. Mais ce qui frappe le plus les commentateurs, ce sont les sinuosités, les contours mouvants de sa politique étrangère, et notamment son attitude variable face aux bouleversements qui ont cours chez ses voisins arabes.

    L’opportunisme de cet homme saute aux yeux des commentateurs, lorsqu’au début de 2002 il entreprend un virage violent en politique étrangère : seul pays musulman de l’OTAN, ami des USA, la Turquie avait des liens militaires et sécuritaires solides avec Israël. L’Etat-Major turc et son armée dépendaient beaucoup de l’Etat hébreu qui pouvait effectuer des vols d’entraînement dans l’espace aérien turc. Arrivé au pouvoir et constatant que l’accès à l’Union Européenne était un mirage et que les Turcs ne seraient jamais membres de la culture et de la politique européennes, M. Erdogan lance de violentes diatribes contre l’Etat juif afin de devenir le champion de la cause arabe et notamment palestinienne… ON en est alors à deux doigts de la rupture des relations diplomatiques lorsque la Turquie prépare, finance et arme au travers d’une organisation-écran toute une flottille en direction de Gaza…

    Pourquoi toute cette agitation ? Parce qu’aux yeux de M. Erdogan, une place était à prendre, une place que l’ancien empire ottoman dont il se considère l’héritier, occupait il y a plusieurs siècles : prendre la tête du monde arabe en mettant en avant l’appartenance islamique. Pour cette affaire, M. Erdogan avait un concurrent sérieux, l’Iran. Peu importe, l’homme noua une alliance avec son voisin, prit position en sa faveur dans le seul but de le neutraliser et d’avoir le camp libre. Et en matière de rhétorique anti-israélienne, M. Erdogan devenait imbattable. Mais il n’allait pas tarder à déchanter car son revirement en politique étrangère n’avait pas été assez réfléchi, ce que les diplomates de l’ancienne école lui avaient expliqué et ce qu’il n’avait pas consenti à entendre : toute alliance avec le monde arabe reposait des bases fragiles en raison de l’instabilité chronique de ces Etats et des régimes anti-démocratiques qui le composent depuis toujours. Mais M. Erdogan est impulsif et croit en le volontarisme de sa politique. Et voilà que tous ces voisins s’effondrent les uns après les autres.

    Lorsque la Tunisie renvoie son président, M. Erdogan ne sait que dire, tant il est surpris, mais il ignore encore que l’effet domino va jouer. Ce fut immédiatement après, le tour de l’Egypte et cette fois, l’homme va jusqu’à demander le premier le départ de ce pauvre Hosni Moubarak. Notre homme pense que l’incendie a été circonscrit et les fondamentaux de sa politique étrangère restent valides. Malheur ! Voici venu le tour de son ami le colonel Kadhafi avec lequel il a d’immenses intérêts économiques, ce qui explique son silence embarrassé… M. Erdogan est pratiquement muet sur la Libye. Mais le pire est encore à venir ; cette Syrie sur laquelle notre homme fondait de très grands espoirs puisqu’elle est en guerre larvée contre contre son ancien allié israélien est déchirée par des émeutes sanglantes quotidiennes, son armée ne lutte plus contre l’Etat hébreu mais contre son propre peuple, et à sa frontière nord, le pays de M. Erdogan a déjà accueilli des milliers de réfugiés… Et voilà que M. Erdogan vire de bord, une nouvelle fois ; il accuse son ami Bachar d’atrocités contre des civils et il utilise contre lui une telle rhétorique que même après l’apaisement, aucune relation ne sera plus possible entre les deux pays : j’ai entendu ce matin sur France 24 M. Erdogan dénoncer ces soldats syriens posant devant les corps de femmes qu’ils venaient de tuer…

    Alors, le premier ministre turc ignorait-il vraiment la nature des régimes auxquels il s’allie ? En fait, il est rrop occupé à préparer de nouvelles flottilles en direction de Gaza… Et que va-t-il faire lorsque son allié iranien va connaître le même sort ? On dit que depuis le début de 2011 plus de 200 pendaisons ont eu lieu en Iran… Cela devrait émouvoir un Premier Ministre qui se dit effrayé par de telles atrocités…

    Dans la mesure où la tradition d’Atta turc se maintient encore dans de nombreux secteurs de son pays, M. Erdogan devrait prendre plus de précautions car certaines fores, particulièrement sourcilleuses sur la laïcité pourraient se réveiller et réagir…

    Mais il y a toujours la position de l’intelligence et de la sagesse : revenir à l’alliance avec le seul pays développé, démocratique et prometteur de la région : Israël. Là au moins, on ne pend personne et l’opposition n’est jamais muselée. Cela montrerait que M. Erdogan renoue enfin avec l’âge d’or de la grande diplomatie ottomane.

  • Quand l’islamiste turc fait la leçon à son ex ami le dictateur syrien…

    Quand l’islamiste turc fait la leçon à son ex ami le dictateur syrien…

     

    Les USA exultent, Israël est soulagé : Damas se retrouve enfin seule, lâchée par son allié improbable turc. Un mot réusume toute cette rupture, clamée hier par Erdogan sur les télévision et les radios du monde entier : Wahchiya, en arabe atroce, horrible. Par cette épithète, le Turc qualifiait le type de répression à laquelle le gouvernement de Bachar el-Assad se livre contre son propres peuple. Les Turcs ont reçu à l’heure actuelle plusieurs milliers de réfugiés syriens qui ont tout perdu et n’ont plus que leurs yeux pour pleurer. Ils font fui leur pays en direction de la frontière septentrionale, la Turquie. Erdogan qui adore faire la leçon aux autres et se prend souvent pour Soliman le magnifique du temps où la sublime porte (el-Bab el ali) représentait vraiment quelque chose, avant que la Turquie ne sombre dans une décadence abyssale…

    Que doit penser le Premier Ministre turc depuis hier après-midi en apprenant que les Syriens ont lancé des hélicoptères de combat contre les manifestants ? Plus de 28 morts, selon des estimations très inférieures à la réalité.

    On se souvient encore des déclarations enflammées de M. Erdogan lorsque Tsahal avait intercepté la flottille turque et fait usage des armes : bilan, environ 10 ou 11 morts qu’ils faut déplorer, mais qui ne sont pas comparables aux 1500 morts causés par son ex allié syrien qui ne peut se prévaloir désormais que de deux amis restants : la dictature iranienne et les terroristes du Hezbollah. Bien entendu, le régime syrien ne reste pas muet face à ces attaques verbales et remet en cause l’attitude turque durant les émeutes : selon Damas, les armes des insurgés sont passées par la frontière turque, donc avec une certaine complicité ottomane !

    Je n’en sais rien, mais je me demande tout de même comment une telle révolte a pu prendre de court les autorités de Damas qui ont de redoutables services de sécurité, capables d’étouffer tout mouvement de contestation dans l’œuf ? Et voici que les insurgés sont soudain capables de défier l’armée syrienne qui pourrait avoir à combattre sur plusieurs fronts à la fois ; l’intérieur et peut-être à l’extérieur s’il venait à Israël l’envie de lui asséner un grand coup. Je ne le souhaite pas mais les Etats ne font pas de sentiments…

    En conclusion, Washington se réjouit de ce retrait turc, aussi brutal qu’inattendu. Mais M. Erdogan nous a habitués à cela : souvenez vous de ce que disait cet homme à propos d’Israël… Il est vrai que la situation a changé et que le Turc n’a pas obtenu des Arabes la récompense qu’il attendait. Alors, attendons, car souvent Erdogan varie, bien fou qui s’y fie.

  • la bible et sa signification aujourd’hui Quel avenir dans un monde sécularisé ?

    conférence-débat entre

    Jacques ATTALI et Maurice-Ruben HAYOUN

     

    la bible et sa signification aujourd’hui

    Quel avenir dans un monde sécularisé ?

    Introduction :

    La Bible est une vaste littérature, une véritable bibliothèque qui rassemble des pièces de longueur, d’intérêt, d’époques et de provenances très variés.

    La Bible est un document d’histoire sainte, d’histoire du salut et non pas une chronique historique fiable.

    Cependant, la foi ne saurait subsister sans un enracinement historique, faute de quoi tous les événements qui y sont relatés seraient fictifs, donc dénués de sens. Si l’on nie l’historicité de la sortie d’Egypte, de la Révélation, de l’installation en terre de Canaan, de la naissance et la mort du Christ, comment pourrait-on y croire ? Si les événements fondateurs n’ont jamais existé, comment faire pour asseoir notre foi ?

    En fait, la réponse à cette difficile question tient en une substitution : d’événements fondateurs on passe à la notion de mythes fondateurs. Mais même cette expression est un véritable oxymore : car, comment bâtir quelque chose de pérenne, de métaphysique sur des mythes ?

    C’est le paradoxe dans lequel chaque croyant est contraint de vivre. C’est le prix à payer pour sa foi. La foi n’est pas la science, l’ecclésiastique ne doit pas être un ignare, mais il ne doit pas confondre sa chaire avec une chaire d’histoire des religions au Collège de Franc

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