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Vu de la place Victor-Hugo - Page 915

  • L’ARABIE SAOUDITE MENACE LES USA EN CAS DE VETO A L’ONU CONTRE UN ETAT PALESTINIEN…

    L’ARABIE SAOUDITE MENACE LES USA EN CAS DE VETO A L’ONU CONTRE UN ETAT PALESTINIEN…

    L’affaire n’a pas fait grand bruit, pourtant elle est d’importance.  La semaine passée,  Turki al Faycal, le fils de l’actuel roi d’Arabie saoudite, ancien ambassadeur à Washington et surtout chef des services secrets du royaume, a publié dans le Washington Post une tribune libre où il menace en termes à peine voilés les USA de représailles si ces derniers mettaient à exécution leur projet d’opposer un veto à la proclamation d’un Etat palestinien.
    Récemment, le président Obama a indiqué que la méthode préconisée par les Arabes pour imposer un Etat palestinien à l’ONU était inadéquate et devait être remplacée par la négociation. Le président US a même ajouté que son pays s’y opposerait par un veto si les Palestiniens, les Arabes et leurs alliés de par le monde tentaient de passer en force…
    Ce qui est nouveau dans cet article, ce n’est pas que l’on reprenne une vieille antienne, véritable serpent de mer, c’est que ce prince menace d’user de la puissance diplomatique du royaume pour parvenir à ses fins. En d’autres termes, le royaume monnayera l’appui d’autres états et fera usage de l’arme du pétrole. Il va jusqu’à dire que si le président considère Israël comme un allié indispensable des USA, il pourrait bien se rendre compte que d’autres alliés aussi valables, autres que l’Etat juif, existent dans la région…
    Turki al-Fayçal adresse en fait une mise en garde aux USA. Lesquels insistent sur les problèmes qui naîtraient d’une proclamation unilatérale d’un Etat par l’ONU. Selon le Saoudien, Israël fut lui-même proclamé à la suite d’un vote de l’ONU en 1947. Pourquoi pas les Palestiniens ?
    Il conclut en termes très inattendus : les Arabes, dit-il, ont dit non à la paix en juin 1967 et ils ont eu ce qu’ils méritaient… Et si Israël dit non à son tour, le prince préfère ne plus être là quand il aura ce qu’il mérite.
    L’allusion est transparente à l’embrasement du monde arabe. Mais ce que le prince oublie de dire -et on le comprend- c’est que l’Arabie Saoudite risque de ne plus être là… car elle n’est pas sûre d’échapper à la rue arabe ni au printemps qui s’est abattu sur ses voisins du nord au sud, alors que la rue juive ne menace nullement Israël, seul Etat démocratique de la région, comme le rappelait il y a trois jours le général Ehoud Barack sur FR3.
    Le prince devrait méditer le cas de Ben Ali qui a fui dans le royaume, du jour au lendemain. Il n’était plus qu’un fugitif, jugé et probablement condamné par contumace par la justice de son pays…

  • IL NE FAUT PAS DEPENALISER LE CANNABIS…

    IL NE FAUT PAS DEPENALISER LE CANNABIS…

    Passant en revue la presse de la semaine que je lis ou relis durant le week end, mon regard s’arrête sur l’excellente tribune publiée par M. Claude GUEANT dans Le Monde en date  du jeudi 16 juin (p. 22). Rompant avec le discours assez ambiguë des uns et des autres, tournant le dos aux non-dits savamment distillés pour entretenir le flou sur leurs intentions profondes, comme le font certains hommes politiques soucieux de ne jamais prendre l’opinion (et donc leurs électeurs potentiels) à rebrousse-poil, le ministre français de l’Intérieur dit  ce qu’il pense et affiche clairement ses convictions  : il ne faut pas céder à la facilité, il ne faut pas, écrit-il, cesser le combat, au motif qu’il est difficile à mener. C’est une évidence, et pourtant quand on lit certaines tribunes ou quand on écoute certains discours, on croit rêver : le trafic de drogues est si difficile à arrêter ou simplement à endiguer qu’il vaut mieux baisser la garde, rentrer sagement chez soi et livrer la rue, la route, les quartiers, les villes entières, au trafiquants qui n’hésitent plus, comme à Sevran en Seine Saint-Denis,  à défendre leur territoire une kalachnikov à la main…
    J’ai récemment entendu un policier dire qu’un trafiquant qui circulait en voiture à vive allure a brandi, par la portière ouverte, une arme de guerre pour en menacer un automobiliste qui avait osé le klaxonner… Mais où sommes nous ? La Seine Saint-Denis n’est qu’à 12 ou 15 km de Notre-Dame et Claude GUEANT comprend bien que l’Etat n’a pas le droit de laisser sans protection des centaines de milliers de nos concitoyens qui ne peuvent pas se longer dans les beaux arrondissements de la capitale ou de nos provinces… Lors de la campagne électorale, le chef de l’Etat a bien dit qu’il ne tolérerait pas la moindre zone de non-droit.
    Il y aurait beaucoup à dire sur la faiblesse intellectuelle des arguments mis en avant par les partisans de la dépénalisation du cannabis. Ils font le départ entre drogue douce et drogue dangereuse, ignorant que tout processus, une fois lancé, finit toujours par s’accélérer. Du cannabis, qui est loin d’être inoffensif, on passerait (et surtout les jeunes qui sont perdus dans un monde en quête de valeurs, de sens ou de simples repères) à de l’héroïne, etc… Faisons confiance aux dealers et aux trafiquants en tous genres qui sauront franchir le pas et mettre sur le marché des drogues beaucoup plus dangereuses, créant une dépendance toujours plus grande, une véritable addiction contre laquelle il sera bien plus difficile de lutter.
    Claude GUEANT a raison de souligner que la lutte contre un tel fléau sera longue et plus en complexe dans une société de plus en plus sophistiquée où l’information circule en quelques secondes d’un bout à l’autre de la planète. Enfin, il souligne aussi que cette lutte a de multiples facettes et requiert un traitement à la fois médical et social.
    Mais pourquoi donc certains de nos concitoyens, en France, en Europe ou dans le reste du monde, éprouvent-ils le besoin irrépressible de se droguer ? J’ai fait de très longues études, j’ai fourni de très gros efforts pour devenir ce que je suis, j’ai, comme tout un chacun, eu à affronter mon lot d’épreuves, plus ou moins difficiles, je n’ai jamais éprouvé le besoin de consommer la moindre drogue que ce fût… Alors, pourquoi ? Je trouve que le volet psychologique et social de ce fléau moderne doit être analysé de plus près.
    Dans la campagne contre ce laxisme dangereux qui se dissimule derrière les plaidoyers en faveur de la dépénalisation du cannabis, on tombe parfois sur des comparaisons qui nous laissent sans voix : l’alcool et le tabac, nous dit-on, seraient plus dévastateurs, plus meurtriers, que des drogues aussi peu nocives que le cannabis ! Cet argument est loin d’être irréfragable, il est même parfaitement spécieux : comme tant de Français, je bois un verre de vin deux fois par semaine et fume un bon cigare une fois par mois ou par deux mois… Il n’y a ici aucun phénomène de dépendance ni d’addiction, comparable à ce qui se produit avec les drogues.  Les médecins qui font de telles comparaisons devraient faire preuve de plus de circonspection. Dans la plupart des pays, jadis tolérants à l’égard de ces drogues dites douces et ayant progressé vers la dépénalisation, on constate un changement de politique, provoqué par les dégâts causés à la santé des gens, et notamment les jeunes.
    Ceux qui me lisent régulièrement dans même Tribune de Genève savent que je ne me range pas à l’avis du plus grand nombre ni ne choisis jamais la voie de la facilité. Cependant, une chose m’inquiète : dans une société de plus en plus dure où les jeunes rencontrent de sérieuses difficultés à se faire une place, même avec de bons diplômes, les «paradis artificiels» ont hélas encore de beaux jours devant eux.
    Mais le succès a toujours été le salaire de la persévérance et du courage. Et je puis vous dire que Claude GUEANT, en grand serviteur de l’Etat qu’il est depuis toujours, sait en faire preuve.

  • TRE CONDUCTRICE D’UNE VOITURE EN ARABIE SAOUDITE…

    ETRE CONDUCTRICE D’UNE VOITURE EN ARABIE SAOUDITE…

    Dans quelques siècles, les écoliers des établissements d’enseignement primaire apprendront que vers 2010 un royaume arabe, dit wahabite, interdisait aux femmes de conduire leur véhicule car on les suspectait d’avoir des idées impures et de vouloir se vautrer dans la débauche et la luxure… Mais l’étonnement de ces enfants ne s’arrêtera pas là car ils verront aussi que des pays évolués et civilisés comme les USA, l’Europe et tant d’autres encore, ont entretenu avec ce royaume quelque peu rétrograde des relations diplomatiques et économiques normales. Alors que ce royaume recommande aux hommes de fouetter avec le cordon qui enserre leur keffieh les femmes qui auront osé braver cette interdiction d’un autre âge.
    Hier, le 17 juin 2011, la femme qui avait courageusement l’interdiction et qui écopa une semaine ou deux d’emprisonnement, a demandé à toutes les femmes de suivre son exemple. Je pense qu’elle a eu raison. Cette dame a expliqué que pour sa famille, son travail, ses occupations, elle ne voulait compter que sur elle-même et avoir la possibilité de se déplacer à sa guise…
    Les autorités le lui interdisent : c’est tout de même incroyable. Et l’ONU ne dit rien, rien , arguant que c’est une affaire intérieur, donc pas d’ingérence !
    Mais alors pourquoi intervient-on en Libye ? Pourquoi condamnons nous la Syrie ?
    C’est la politique de deux poids et de deux mesures. Il faut que cela change. La femme n’est pas un être inférieur à l’homme et l’Arabie accroîtrait considérablement sa force et son développement si elle mettait fin à cette ghettoïsation de l’autre moitié du ciel (Mao)…