Le discours du président Bacahr el-Assad
J’ai suivi en direct sur France 24 le discours de Bachar el-Assad. La montagne a accouché d’une souris. Visiblement, l’homme a été sévèrement recadré par son entourage car il n’a annoncé aucune réforme, a maintenu l’état d’urgence qu’il a même justifié et s’est gaussé des chaînes satellitaires (Al-djazia et Al-arabya) qui rendent compte, le plus fidèlement possible, des massacres commis par son armée et sa police politiques ces dernières semaines.
Gagons que les troubles hélas iront de plus belle et que les répression sera encore plus dure.
De lui-même, le chef de l’Etat syrien a voulu donner une image rassurante, pour bien montrer qu’il n’était pas une marionnette mais tenait fermement les commandes. En réalité, on a bien senti que ces mots d’esprit, ses franches risées étaient de commande.
On a vu aussi que son discours était interrompu par des représentants serviles le louant, lui assurant obéissance et fidélité. On connaît ces simagrées : les mêmes qui louaient les tyrans les vouaient aux gémonies une fois qu’ils avaient été chassés du pouvoir quelques jours ou quelques semaines plus tard.
Et puis le chef de l’Etat syrien a usé d’une si grosse ficelle, le complot ! La théorie du complot derrière laquelle se cacheraient ses grands amis américains et israéliens. Il a stigmatisé ceux qui des années durant ont oublié la cause palestiniennes, allusion feutrée à Hosni Moubarak. Mais a évité de parler du Yémen, de la Tunisie et surtout de la Libye.
En somme, et je regrette de le dire, un discours pour rien. Nous ne pensons pas que cet homme soit vraiment aux commandes à Damas car son discours n’apportait strictement rien de nouveau, pas même cette citation coranique qui laissait deviner que certaines vérités sont toujours bonnes à dire même si elles ne sont pas toujours bonnes à entendre.
Mais voilà, il n’a rien dit.