La crise libyenne : le passsage du témoin à l’OTAN
On ne comprend pas très bien l’empressement des USA à transmettre le commandement des opérations en Libye à l’OTAN, structure militaire de l’alliance de l’Atlantique Nord, où, de toutes manières, ce sont ces mêmes USA qui détiennent le pouvoir, en raison de leur engagement massif. Mais pourquoi tout ce désordre et cette apparence d’instabilité au sein de la coalition ?
Ces craintes semblent émaner de la raison suivante : l’OTAN serait considérée par les musulmans et les Etats arabes comme le bras séculier de l’Occident chrétien et pourrait mobiliser contre la coalition à l’œuvre en Libye la rue et l’opinion arabes.
C’est difficilement compréhensible puisque cette même OTAN est à la manœuvre en Afghanistan, et dans une certaine mesure, en Irak. Et enfin, il faudrait que l’opinion publique arabe cesse de se choisir des champions qui tyrannisent leurs peuples. Quand on regarde les banderoles déployées tant en arabe qu’en langues étrangères dans les rues de Benghazi et d’autres cités rebelles, les résistants demandent , voire exigent le respect des droits humains. Ni islam, ni islamisme, ni nationalisme panarabe. Au fond, on assiste à une prise de conscience des peuples arabo-musulmans qui comprennent enfin qu’on a opposé artificiellement les valeurs orientales aux valeurs démocratiques de l’Occident judéo-chrétien. Il faut cesser de se poser en s’opposant. Depuis le début du XVIIe siècle, date de l’essor de l’Europe judéo-chrétienne et du décrochage de l’empire ottoman (l’homme malade de l’Europe), la civilisation arabo-islamique semble marquer le pas et prendre un retard qu’elle n’a jamais pu rattraper depuis. Il faut que cela change : et alors nous enregistrerons avec satisfaction le retour de la civilisation arabo-musulmane, brillante à ses débuts, dans le concert des nations. Cette nouvelle mentalité facilitera le retour de cette culture dans le giron de la mondialisation.
Ce fait est remarquable et n’a pas été assez souligné par les media.
Un autre point mérité d’être signalé ; l’attitude de la Turquie que les membres de la coalition ont su convaincre de jouer un rôle plus actif au sein même de l’OTAN dont elle est membre. Il est vrai que le cartésianisme n’est pas le bien commun de tous : M. Erdogan suit parfois des logiques qu’on a peine à comprendre. Mais enfin ? L’essentiel, c’est le résultat.
Et le plus grand des résultats, c’est d’abréger les souffrances inouïes du peuple libyen, de lui rendre la liberté de s’autodéterminer et de rejoindre enfin le concert des nations autonomes, tournant définitivement le dos au terrorisme et au népotisme.