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Vu de la place Victor-Hugo - Page 954

  • La crise libyenne : le passsage du témoin à l’OTAN

    La crise libyenne : le passsage du témoin à l’OTAN

     

    On ne comprend pas très bien l’empressement des USA à transmettre le commandement des opérations en Libye à l’OTAN, structure militaire de l’alliance de l’Atlantique Nord, où, de toutes manières, ce sont ces mêmes USA qui détiennent le pouvoir, en raison de leur engagement massif. Mais pourquoi tout ce désordre et cette apparence d’instabilité au sein de la coalition ?

    Ces craintes semblent émaner de la raison suivante : l’OTAN serait considérée par les musulmans et les Etats arabes comme le bras séculier de l’Occident chrétien et pourrait mobiliser contre la coalition à l’œuvre en Libye la rue et l’opinion arabes.

    C’est difficilement compréhensible puisque cette même OTAN est à la manœuvre en Afghanistan, et dans une certaine mesure, en Irak. Et enfin, il faudrait que l’opinion publique arabe cesse de se choisir des champions qui tyrannisent leurs peuples. Quand on regarde les banderoles déployées tant en arabe qu’en langues étrangères dans les rues de Benghazi et d’autres cités rebelles, les résistants demandent , voire exigent le respect des droits humains. Ni islam, ni islamisme, ni nationalisme panarabe. Au fond, on assiste à une prise de conscience des peuples arabo-musulmans qui comprennent enfin qu’on a opposé artificiellement les valeurs orientales aux valeurs démocratiques de l’Occident judéo-chrétien. Il faut cesser de se poser en s’opposant. Depuis le début du XVIIe siècle, date de l’essor de l’Europe judéo-chrétienne et du décrochage de l’empire ottoman (l’homme malade de l’Europe), la civilisation arabo-islamique semble marquer le pas et prendre un retard qu’elle n’a jamais pu rattraper depuis. Il faut que cela change : et alors nous enregistrerons avec satisfaction le retour de la civilisation arabo-musulmane, brillante à ses débuts, dans le concert des nations. Cette nouvelle mentalité facilitera le retour de cette culture dans le giron de la mondialisation.

    Ce fait est remarquable et n’a pas été assez souligné par les media.

    Un autre point mérité d’être signalé ; l’attitude de la Turquie que les membres de la coalition ont su convaincre de jouer un rôle plus actif au sein même de l’OTAN dont elle est membre. Il est vrai que le cartésianisme n’est pas le bien commun de tous : M. Erdogan suit parfois des logiques qu’on a peine à comprendre. Mais enfin ? L’essentiel, c’est le résultat.

    Et le plus grand des résultats, c’est d’abréger les souffrances inouïes du peuple libyen, de lui rendre la liberté de s’autodéterminer et de rejoindre enfin le concert des nations autonomes, tournant définitivement le dos au terrorisme et au népotisme.

  • Mais que se passe-t-il en Syrie ?

    Mais que se passe-t-il en Syrie ?

     

    Les Etats voyous peuvent-ils se régénérer, s’amender ? Cela paraît impossible. Et la Syrie en offre un exemple frappant. Jacques Chirac, mû par ses amitiés libanaises, avait à juste titre ostracisé le régime syrien (qui maintient l’état d’urgence et suspend les libertés depuis 1963), soupçonné d’être pour quelque chose dans l’assassinat de Rafic Hariri, le père de l’éphémère Premier Ministre Saad Hariri. Ce jeune dirigeant politique est tombé à la suite d’une manœuvre du Hezbollah, véritable marionnette entre les mains de ses maîtres libanais et syriens. Et c’est justement dans le pays de Bachar el Assad que cinq manifestants au moins ont été tués hier par les forces de l’ordre, dans la ville de Dera…

    Il semble que le reste du monde, je veux dire le monde civilisé, n’accepte plus que de tels régimes continuent de sévir contre leur propre population et à nourrir le terrorisme international. Dans des pays comme l’Iran et la Syrie, ce modus operandi est devenu une politique d’Etat. Mais voilà, une réalité nouvelle s’est imposée à la vitesse de l’éclair : l’Egypte est tombe, la Tunisie est tombée, la Libye est en train de tomber, le Yémen va tomber et ne veut plus d’un dirigeant sanguinaire qui a fait tuer tant de manifestants désarmés. Aujourd’hui, c’est le tour de la Syrie ui réagit comme à l’accoutumée, au lieu de tirer des leçons des événements récents.

    Aucun pouvoir ne peut tenir face à un soulèvement populaire : le temps n’est plus où le père de Bachar elAssad pouvait faire tuer en plein jour des dizaines de milliers d’hommes et de femmes entrés en rébellion contre lui… De telles exactions ne sont plus possibles.

    Il est vrai aussi que les pays occidentaux nt mis un terme à cette complaisance désastreuse face aux pays arabes, même si ceux ci ont du pétrole…

    Si nous parvenions à développer des énergies nouvelles et à nous passer des hydrocarbures, nous priverions les pays en questions d’une arme et d’un chantage insupportables…

    Le salut viendra peut-être des masses arabes, enfin conscientes des bienfaits de la démocratie et de la nécessité de vivre en paix avec tous leurs voisins. Leur intégration dans la mondialisation est à ce prix…

  • LE TROUBLE A L’UMP APRES LA PERCEE DE MARINE LE PEN

    LE TROUBLE A L’UMP APRES LA PERCEE DE MARINE LE PEN

    On n’en finit pas de parler des répercussions des élections cantonales qui étaient pourtant, jusqu’ici, des consultations de moindre importance. Cette fois ci, elles pèsent de tout leur poids sur l’avenir du pays et notamment sur les élections présidentielles de 2012. Que va faire la droite, c’est à dire l’UMP, pour le second tour ? Va t on demander de voter pour le PS ou prôner l’abstention, voire le bulletin blanc ?
    Il y a un grand flottement dans les plus hautes sphères de l’Etat : le secrétaire général de l’UMP refuse la notion de front républicain car il ne veut pas que son électorat prenne l’habitude de voter pour le PS. C’est aussi la position du président de la République. Mais ce n’est pas celle du Premier Ministre ni celle de M. Jean-Louis Borloo qui appelle clairement à se défier du FN, en arguant que ce parti n’est pas un parti républicain… Mais la grande inconnue, ce sont les candidats : quels mots d’ordre vont ils donner ? Et, enfin, les électeurs, seuls propriétaires de leurs votes : vont ils suivre ? Vont-il s’en remettre à leur seule conscience ? Nul ne sait. Tout ce qu’on peut dire, c’est que le FN a tourneboulé le paysage politique en ayant eu la malice d’exploiter les tiraillements de la société française.
    Il y a des problèmes réels de la vie quotidienne dont les partis traditionnels ont refusé de se saisir au motif que le FN s’en était emparé : ce fut une erreur fatale que Lionel Jospin a fini par payer en 2002 en étant éliminé au second tour de la présidentielle…
    De 2002 à 2011 : 9 années se sont écoulées et les partis de droite ont constamment hésité à parler sérieusement de trois choses : l’immigration, la criminalité et l’insécurité. Et ce n’est pas tout : les couches populaires de notre pays ont constamment, à tort ou à raison, imputé la responsabilité de tous ces maux à une certaine culture, une certaine immigration, une certaine religion, trop différentes des leurs. On n’a pas réagi et le résultat c’est la montée en flèche du FN.
    Il faut souhaiter que cette radicalisation soit de courte durée !
    Un exemple qui m’a laissé transi : il y a quelques semaines, je me trouvais dans une banlieue de Seine Saint Denis et je discutai avec une trentaine d’habitants qui se plaignaient en termes très vifs de la détérioration continue de leurs conditions de vie, de la précarisation de leurs habitations et de l’insécurité… L’un d’entre eux s’est levé pour dire devant tout le monde qu’il n’y avait plus un seul restaurant vraiment français, un seul café vraiment européen dans sa ville qui ne se trouve pourtant qu’à 25 km de la tour Eiffel…
    Je n’avais encore jamais entendu cela. J’étais sidéré. Et je le fus encore plus en lisant les résultats du premier tour dans cette ville…
    Est-ce étonnant ?