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Vu de la place Victor-Hugo - Page 983

  • Louis Ferdinand Celine doit-il être banni de la commémoration nationale ?

    Louis Ferdinand Celine doit-il être banni de la commémoration nationale ?

    Une polémique secoue la France des arts et des lettres, surtout depuis que Serge Klarsfeld a demandé et obtenu de Frédéric Mitterrand, ministre de la culture, que Céline ne puisse pas figurer dans le quarteron d’auteurs français, passés à la postérité pour leur incarnation des valeurs morales.

    Il est stupéfiant de constater que les auteurs d’une telle formulation n’aient pas réalisé préalablement que l’on ne pouvait pas ranger dans cette catégorie l’auteur du Voyage au bout de la nuit… Comment avoir voulu passer sous silence l’antisémitisme virulent de cet auteur qui, non content de détester les juifs, insistait aussi pour que l’on n’épargnât pas leurs enfants ? C’est inouï de la part d’un médecin qui se piquait de littérature !

    Même si je trouve qu’il était de bon ton d’éloigner cet auteur, je suis réticent quant à une démarche qui pourrait s’assimiler à une forme quelconque de censure. Les responsables du ministère de la culture n’auraient même pas dû se poser la question : comment parler de morale chez un individu qui a trahi son pays, collaboré avec l’occupant nazi et rejoint le dernier carré des pétainistes dans le gouvernement fantoche de Sigmaringen ? Et qui fut même condamné à la Libération…

    Regardée de plus près, cette controverse pose le problème des rapports entre le talent littéraire et les valeurs morales, l’éthique en général. Un problème presque similaire (toutes proportions gardées) s’était posé jadis avec Martin Heidegger, après la publication du livre de Victor Farias : on s’était demandé si Heidegger avait vraiment été un grand philosophe après avoir adhéré au parti nazi, être devenu recteur et avoir, es qualités, interdit l’accès à la bibliothèque de l’université à son maître juif Edmund Husserl ? Sans même parler du port du brassard nazi…

    Certes, la profondeur philosophique de Sein und Zeit et de Holzwege, sans oublier les Séminaires, dépasse, et de loin, les fadaises littéraires de Céline… Mais le problème se pose dans les mêmes termes : devons nous étudier un philosophe dont les actes et l’engagement politique (même temporaire) contredisent à l’éthique ?

    Je suis tout à fait d’accord avec M. Luc Ferry qui disait ce soir sur LCI que Céline n’est pas un si grand génie littéraire.

  • Ehoud Barak et l’éditorial du ournal Le Monde de ce week end

    Ehoud Barak et l’éditorial du ournal Le Monde de ce week end

    Comme chacun sait, ce journal, grand quotidien national français, donnant parfois même le ton, se veut, envers et contre tout, un journal d’opinion. Qu’il nous assène parfois, même au risque de perdre de nombreux lecteurs. C’est ce qu’il a encore fait en consacrant un éditorial à Israël et en faisant la morale à Ehoud Barak, ancien Premier Ministre et aussi le soldat le plus décoré d’Israël qui lui doit ses plus belles victoires militaires.

    Revoyons les faits : le 17 janvier, Ehoud Barack qui se sent menacé par l’aile gauche du parti travailliste, savait que ses amis allaient le chasser de son fauteuil. Il les a donc pris de court et a démissionné en emmenant avec lui un quarteron de fidèles et en fondant un nouveau parti Atsmaout, indépendance.

    Le Monde qui donne des leçons au monde entier au lieu de se préoccuper de sa situation financière, alors que son directeur a été révoqué et son tour de table entièrement renouvelé, ne trouve rien de mieux à faire que de faire la morale à des gens, certes, carriéristes, mais qui ont prouvé sur tous les champs de bataille leur sens à la fois tactique et stratégique.

    Je ne nie pas que l’initiative du général porte un sérieux coup à un parti travailliste, quasi fondateur de l’Etat d’Israël, ni que cet homme en vieillissant s’accroche à son fauteuil de ministre de la défense (ce qui n’enlève rien à ses compétences reconnues par tous) : ce que nous contestons c’est le jugement moral de cet éditorial. Ce qui gêne le journal, c’est qu’une telle initiative de Barack renforce le Premier Ministre Benjamin Netanyahou en qui il veut voir l’obstacle majeur à une paix juste et durable au Proche Orient.

    Il est incontestable qu’il faut rechercher la paix, mais comment y arriver rapidement lorsque l’une des parties n’a cessé, des décennies durant, de poursuivre l’annihilation de l’autre ? Comment croire que cet océan de haine va disparaître du jour au lendemain ? Par ailleurs, cette situation se reflète bien dans les avatars politiques d’Israël. Et des pays voisins. Voyez ce qui arrive à ce pauvre Liban qui ne peut pas décider seul de la voie à suivre.

    Il est sûr que le présent gouvernement, pas plus ni moins que les autres, n’est pas l’idéal ; mais le problème politique numéro I d’Israël, c’est de survivre.

    Alors à qui la faute…

  • La France et Al-Quaida

     

    La France et Al-Quaida

     

    On a entendu parler d’une menace de Ben Laden (mais est- il encore en vie ?) adressée à la France et lui enjoignant de quitter l’Afghanistan, faute de quoi il lui en cuirait et surtout, les otages détenus dans le Sahel en pâtiraient gravement. Evidemment, la France a aussitôt rejeté un tel ultimatum, réitérant son refus de céder aux menaces d’une poignée de terroristes.

    La question qui se pose est évidemment celle concernant la conduite à tenir face aux terroristes dans des Etats incapables d’assurer leur sécurité intérieure et l’imperméabilité de leurs frontières, donnant ainsi à des bandes armées d’immenses champs de manœuvre où elles se livrent impunément à toutes sortes de trafic, dont celui des êtres humains. Car avec l’argent des rançons, ces terroristes achètent de l’armement, voire même subventionnent les tribus nomades qui deviennent ainsi leurs complices, leurs yeux et leurs oreilles.

    L’attitude nouvelle de la France consiste désormais à poursuivre les terroristes et à les neutraliser. Est-ce la bonne méthode ? On ne conçoit pas de négocier avec des ravisseurs, chaque fois qu’ils enlèvent quelqu’un, même si cette attitude est douloureuse pour les otages et leurs familles. Mais que faire d’autre que réagir par la force armée ?

    Un journaliste libanais connu, expert de ces régions sahariennes et proche orientales, a souligné que cette réponse de la France redonnait confiance aux nomades livrés pieds et poings liés au bon vouloir de ces terroristes et leur montrait que la France n’était pas «une chiffe molle» (verbatim, ce sont ses propres termes)…… et que les terroristes n’étaient plus du tout certains pour pouvoir agir sans risque ni impunément. Le fait que les forces spéciales leur aient montré de quoi elles étaient capables en les attaquant au canon de 20 par hélicoptères et à la roquette, alors que les terroristes se croyaient déjà dans le sanctuaire malien, va en dissuader plus d’un : ce ne sera plus une promenade de santé d’enlever des Français et d’exiger ensuite une rançon.

    Telle est la nouvelle politique de la France. Espérons qu’elle sera efficace et dissuasive. En revanche, il est grand temps d’aider efficacement au développement de l’Afrique pour décourager toutes ces entreprises de déstabilisation.

    Cela dit, je ne comprends toujours pas comment on peut enlever des gens au cœur même d’une capitale africaine, dans un quartier réputé sécurisé… C’est l’Afrique.