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  • SENS ET CONTRE-SENS OU COMMENT GÉRER LES COMMENTAIRES SUSCITÉS PAR LES NOTES ET LES ARTICLES

     

    SENS ET CONTRE-SENS OU COMMENT GÉRER LES COMMENTAIRES SUSCITÉS PAR LES NOTES ET LES ARTICLES

    Comment gérer un blog qui marche, attire toutes sortes de commentaires, de réactions (le plus souvent intéressantes et policées dans l’immense majorité des cas), en une phrase : comment se comporter lorsque, en certaines occasions, des lecteurs, certes, bien intentionnés, mais un peu rapides, vous prêtent des arrière-pensées qu’on n’a pas ?
    Avant de passer aux choses concrètes, je dirai que, du fond du cœur, je suis très heureux d’avoir attiré un si grand nombre de gens, de recevoir tant de commentaires et de communiquer avec des personnes que je n’ai pas l’honneur de connaître mais qui m’apprennent tant de choses… Au fond, la blogosphère est en train de révolutionner nos habitudes et de créer des mentalités nouvelles ; ce n’est pas rien, car chez un être humain, la chose la plus malaisée à transformer n’est autre que sa mentalité. Un vers de Charles Baudelaire : le cœur des villes change plus vite que le cœur des hommes… Ce qui signifie que l’on arrive à coups de pioche à changer les immeubles et les maisons, mais le cœur de chair et de sang est parfois si passionné que ne peut rien là-contre. Cette idée d’indicible, l’invincible dureté du cœur humain a déjà préoccupé les prophètes hébraïques du VIIIE siècle qui prêtait à Dieu l’intention de nous donner un cœur de chair à la place d’un cœur de pierre. Et il n’a pas toujours réussi : c’est dire !
    La ligne de ce blog est assez spéciale : on y colle à l’actualité, mais que l’on essaie de déchiffrer ou d’enrichir à l’aide de réflexions philosophiques. Même lorsque j’ai parlé du meurtre d’enfants ou de catastrophes naturelles ou d’autres faits divers, je ne me suis jamais contenté d’étaler les faits à l’état mais je les ai constamment mis en perspective, de mon mieux.
    Certains de nos estimés lecteurs m’ont gentiment reproché d’être de parti pris, de ne pas aimer les Russes etc… Ce n’est pas vrai. Dans l’interview que j’ai accordé mardi matin à la nouvelle radio animée par Monsieur Pascal Décaillet (matinales), j’ai souligné que ce peuple existait avant et existera après le communisme et d’autres avatars. J’ai énoncé une liste de grands hommes de lettres et d’esprit… Et pour finir, tous deux nous avons émis le vœu de voir la Russie ou plutôt ceux qui la gouvernent présentement, se reprendre et respecter la légalité internationale…
    Et voilà que certains nous reprochent d’accepter la sécession du Kosovo, l’occupation de l’Irak, l’intervention en Afghanistan.… Franchement, en déchiffrant quelques commentaires, j’ai cru rêver ! Comment peut-on se méprendre à ce point ? Comment comparer des carottes et des courgettes ?
    Une autre particularité de ce blog est de rendre compte de livres de différents styles, de philosophie, de littérature et d’histoire, mes spécialités à l’Uni de Genève. Enfin, les conférences de la Mairie du XVIe arrondissement, données mensuellement, sont généralement reproduites afin que nos amis de la Tribune de Genève puissent, s’ils le veulent, en faire leur profit.
        Enfin, on a dû relever que je ne réponds que très rarement aux commentaires et ces dernières semaines il y en eut des centaines, je dis bien des centaines ! Que l’on n’y voie pas, je vous prie, le moindre signe de négligence ou d’irrespect. Bien au contraire ! Ce sont mes activités professorales et éditoriales qui m’en empêchent.
    Après cette mise au point, je forme le vœu que nous serons lus avec soin et que chacun tournera sept fois sa langue dans sa bouche avant de faire couler l’encore.
     

  • INFORMATION ET QUÊTE DU SENS…

     

     

    INFORMATION ET QUÊTE DU SENS…
        N’ayant pas l’honneur d’être un journaliste professionnel et nourrissant une grande estime à l’égard des membres de cette corporation, je m’applique, chaque fois que je le peux, à dégager un sens, un certain sens, de ces masses d’informations qui s’abattent sur nous matin, midi ou soir, où que l’on soit dans toutes les parties du monde !
        Dans le langage des spécialistes de la presse, on distingue entre deux genres de journaux : d’opinions, notamment les feuilles qui donnent en même que temps la nouvelle et son interprétation ; et enfin les journaux d’information qui vous livrent les faits et les événements bruts de décoffrage, comme on dit, ce qui signifie une information non dirigée, car c’est à chacun de se forger une opinion, rout en étant, si possible, ouvert à celle des autres…
        Mais la question qui se pose est la suivante : est-ce que chacun est en mesure de séparer la paille du grain, d’interpréter correctement des nouvelles qui ont parfois une charge émotionnelle très forte, même trop forte ? Ce n’est pas malheureusement pas sûr…
        Au Moyen Age qui ne connaissait ni l’école publique, ni la scolarité obligatoire, ni la démocratie et où savoir lire et écrire n’était pas le bien commun de tous, on ne se posait pas cette question : les sages de l’époque avaient érigé un mur hermétique entre les masses incultes et les rares élites appelées à diriger la cité et le pays… Un peu comme du temps de Platon.
    Les enseignements de Platon et de son successeur Aristote furent repris par les philosophes chrétiens, musulmans et juifs du Moyen Age qui décrétèrent l’interdiction de communiquer aux masses la vérité sur les mystères de l’univers. Et ce pour deux raisons : d’abord il n’était pas du tout évident qu’elles les comprissent et ensuite cela risquait de porter préjudice à leur foi et à l’image que leur religion entendait donner du monde…
        Nous n’en sommes plus là : mais la situation est restée la même en ce qui concerne l’aptitude ou l’inaptitude des gens à comprendre la masse d’informations qui leur assénée tous les matins dans les colonnes de journaux, les ondes radiophoniques et les canaux cathodiques… Je vérifie cette donnée incontournable chaque fois que la dame qui s’occupe de l’entretien me met au courant de ce qu’elle a vu ou entendu… Ce qui n’était alors qu’une hypothèse ou une conjecture ou même une supposition est pris pour de l’argent comptant ! Et pourtant ces petites gens sont admirables et touchantes.
        Comment obvier à cela, comment pallier ce manque ?  Seule l’éducation, l’enseignement peuvent y contribuer. Dans une lettre à un poète de ses amis, Edmond Rostand écrivait ceci :quand je vous lis, je respire mieux. Et c’est vrai, l’essence de la liberté se trouve dans l’intellect, un peu aussi dans la sensibilité, mais surtout dans l’esprit.  Grâce à son intellect l’homme franchit les barrières, dépasse l’espace où il se trouve parfois confiné… Il suffit de voir comment un bon livre de qualité, bien écrit, nous captive, nous transporte et comment nous enous en souvenons des décennies plus tard…
        Mon message est qu’il faut réfléchir sur l’information qu’on reçoit, mais pour y parvenir, il faut s’y préparer longuement… Et comment ? En lisant de la bonne littérature, de grands auteurs, de grandes idées, de grands philosophes. On se rend alors compte que les nouvelles de la veille ou de l’avant-veille servent, quelques jours plus tard, à emballer le poisson sur la place du marché, alors que les lignes de Socrate, Platon, Aristote, Descartes, et de tant d’autres demeurent telles des étoiles impérissables au firmament de la pensée humaine.
     

  • E PAS FATIDIQUE DE LA RUSSIE…

    LE PAS FATIDIQUE DE LA RUSSIE…
        Le décret signé par le président Medvedev portant reconnaissance de l’indépendance (pour ne pas dire l’annexion) de l’Ossétie du sud et de l’Abkhazie ne veut rien dire au plan du droit international. En revanche, du point de vue des relations internationales et de l’intangibilité des frontières, sa signification est énorme. C’est la première fois, depuis la fin de la seconde guerre mondiale, qu’une puissance de la taille de la Russie se permet un tel passe droit, un déni de justice et une violation des lois internationales.
        Sait-on simplement à combien se monte la population cumulée de ces deux provinces dissidentes ? Quelques centaines de milliers d’âmes avec presque 10% d’hommes en armes, de soldats russes pour les protéger, pour garantir leur indépendance.
        La direction russe retrouve les réflexes de l’ancienne tyrannie soviétique qui annexa la Carélie, arrachée la Finlande, qui avait choisi le mauvais camp, en arguant que c’était là la volonté populaire de se rattacher à la mère patrie socialiste. J’ai beaucoup fréquenté la Finlande et je me souviens de vieux Finlandais qui m’avaient raconté cette histoire. M’étant rendu à Tallinn en Estonie en bateau, j’avais discuté avec des étudiants nationalistes qui narrèrent la même histoire : des assemblées réunies sous la terreur des armes par les soldats soviétiques qui disent leur volonté de rejoindre, à leur tour, la mère patrie soviétique. Et le tour est joué.
        On pensait naïvement que ces mœurs appartenaient au passé, un passé révolu. Et voici que nous vivons une sorte de remake fort désagréable. On imagine ce que doivent ressentir les Ukrainiens, les Polonais et tant d’autres qui ont une frontière commune avec la Russie.
        C’est Staline, pourtant lui-même géorgien, qui avait délimité les frontières de manière telle qu’une séparation qu’il n’avait jamais envisagée, n’aurait pu se produire qu’avec d’infinis bouleversements. C’est donc l’héritage stalinien que nous voyons renaître sous nos yeux.
        Si l’on veut éviter la guerre il faut privilégier la voie diplomatique : nous saurons bien ramener les néo-soviétiques à la raison. Sans drame ni violence.