UNE VENTE DE TABLEAUX AUX ENCHÈRES À DEAUVILLE
La vie à deux impose parfois des concessions inhabituelles, même aux philosophes. J’ai donc accompagné ma meilleure moitié à une vente de tableaux. C’est la première fois que j’assistais à ce genre de spectacle car le commissaire-priseur, homme d’expérience et de savoir-faire, a mené rondement son affaire, attisant la curiosité de la salle, interpellant les uns et les autres, allant parfois vite, parfois lentement lorsque des acquéreurs (surtout russes) appellent de Moscou ou de la Côte d’Azur, ou plus simplement de l’hôtel Royal Barrière…
J’ai vu partir le tableau de Léger (la femme ou la dame aux cactus) à plus de 250000 € ! Des gouaches , apparemment insignifiantes, ou des dessins de Picasso (notamment des peintures sur assiettes) à plusieurs milliers d’Euros… Je ne vous dis pas combien de fois les sommes données dépassaient mon salaire annuel…
Mais ce qui m’a le plus frappé, voire même peiné, c’est de voir des tableaux de peintres jadis très en vogues, partir à 1000 € ou être tout simplement «faute d’enchères» ! O ! Fugacité de la célébrité et de la gloire de ce bas monde !
Le commissaire-priseur que je connais et qui était si heureux d’avoir pour spectateur un philosophe m’a dit que lorsqu’il vend des yearlings, jamais aucun n’est retiré faute d’enchères. On achève bien les tableaux de grands peintres disparus, mais jamais les chevaux !
Qu’on se le dise.
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LA LIBÉRATION DE PRISONNIERS PALESTINIENS PAR ISRAÊL
LA LIBÉRATION DE PRISONNIERS PALESTINIENS PAR ISRAÊL
Le gouvernement d’Ehoud Olmert a fini par élargir près de deux cents prisonniers palestiniens, proches du président Mahmoud Abbas afin, probablement de renforcer sa position et sa popularité au sein des Palestiniens, mais aussi et surtout afin de complaire aux Américains qui veulent parvenir à un accord avant la fin de l’année.
Tout ce qui peut rapprocher les deux parties d’un accord de paix va dans la bonne direction, mais la question qui se pose avec insistance dans la presse et l’opinion israélienne est la suivante : Israël a-t-il bien fait de déroger à sa règle sacro-sainte de ne jamais relâcher des prisonniers ayant du sang sur les mains ? Israël l’a déjà fait avec l’assassin Samir Kountar lequel serait, semble-t-il, serait épié dans ses moindres faits et gestes pour le cas où il verserait de nouveau dans le terrorisme… Certes, lui comme le Palestinien libéré aujourd’hui, a passé près de trente années en prison. Leur peine était une peine de prison à vie…
Sur un plan plus général, on est en droit de se demander sur cela va contribuer à abattre le mur de la haine et à pacifier la région. C’est peu probable. Voici pourquoi ; ayant passé quelques jours dans un grand établissement de la Côte, j’ai pu écouter plusieurs chaînes arabes, et notamment al-Zaria et al-Arabia. La couverture par ces chaînes des événements en Israël et en Palestine est curieuse ; elles s’y attardent pendant des heures, donnent la parole à des extrémistes qui déversent leur haine de tout ce qui est sioniste et israélien et renforcent le sentiment de malheur et d’injustice qui s’enracinent dans le cœur des masses arabes partout dans le monde…
Il n’est pas étonnant alors que ceux sui sèment le vent récoltent la tempête. Cela se dit même en arabe, aladi yazra’ou al-hawa yahasdou el-reh…
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LA CONVOCATION D’UNE RÉUNION EXTRAORNINAIRE DE L’EUROPE À LA DEMANDE DE NICOLAS SARKOZY
LA CONVOCATION D’UNE RÉUNION EXTRAORNINAIRE DE L’EUROPE À LA DEMANDE DE NICOLAS SARKOZY
Il y a fort à parier que le lien transatlantique sortir très fortifié de la réunion extraordinaire de l’Union Européenne, convoquée en urgence par M. Nicolas Sarkozy, président en exercice. L’inquiétude gagne en Europe, surtout du côté des anciennes démocraties populaires qui eurent à souffrir, des décennies durant, de l’occupation soviétique etd es ravages de la doctrine de la souveraineté limitée.
Ce qui frappe le plus les démocraties occidentales européennes, pratiquement toutes réunies sous le parapluie de l’OTAN, c’est, bien sûr le non respect par la Russie du texte qu’elle a signé, mais aussi et surtout les atermoiements qu’elle met à appliquer les accords pourtant fort clairs, sauf, hélas, sur l’intégrité territoriale la Géorgie.
Et nous n’oublions pas le récit des destructions systématiques des bases militaires géorgiennes, aériennes et maritimes, par les soldats russes. Ils n’ont pas seulement détruit systématiquement, ils ont aussi pillé avec application. Dans toutes les armées du monde, issues d’Etats démocratiques, des actes de pillage sont sévèrement réprimés car il y va de la discipline des troupes.
Il est temps pour la direction russe de se reprendre, si le but était de donner une leçon (immérités) à la Géorgie, c’est fait. Et la leçon a porté. Si les intentions sont différentes, alors la suite est imprévisible. Et les conséquences pour la Russie pourraient être désastreuses. Et elle sont déjà perceptibles : le lien transatlantique sort renforcé, les pays européens se méfient de la Russie quant à la sécurité de leurs approvisionnements en hydrocarbures et le spectre des chars russes qui déferlent sur un petit pays sans défense vient de reprendre consistance.
Le plus grave, c’est aussi la disparition de la crédibilité et donc de la confiance. Il faut que les hommes de Medvedev prennent le pas sur ceux de Poutine. La Russie a tout à y gagner… Et je ne parle même des retombées financières et économiques. Les nouveaux oligarques russes soutiennent Poutine aussi longtemps que c’est bon pour les affaires. Si ce n’est plus le cas, l’alliance peut devenir caduque du jour au lendemain… Or, les milieux boursiers avancent qu’au moins 10 milliards de dollars ont quitté la Russie depuis l’attaque contre la Géorgie. M. Poutine a beau être puissant, il n’est pas tout puissant.
Et l’Europe a parler d’une seule voix pour condamner l’agression et le non retrait des troupes russes. Peut-être croyait-on naïvement qu’on pourrait faire chuter le président géorgien en organisant, à l’abri des baïonnettes, une sorte de coup d’Etat qui aurait mis en place un gouvernement fantoche à la solde de Moscou ? Comme au bon vieux temps…
Dans Août 14, l’écrivain Soljenitsyne écrivait en substance qu’il fallait effacer la poussière du cadran de nos montres… Oui, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts des capitales des anciennes démocraties populaires.