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  • MAASTRICHT ET LA RECESSION

     

    MAASTRICHT ET LA RECESSION
        Depuis que la crise s’installe et que ses conséquences se font sentir avec d’autant plus de force que le mot récession n’est plus évitable, certaines voix se font entendre pour réclamer l’affranchissement des critères de Maastricht… Faut)-il les suivre ? il semble que non. L’économie mondiale traverse, à n’en pas doute, des moment très difficiles, mais pour guérir un malade, on ne lui permet tout ; bien au contraire, on resserre le traitement qui n’est jamais très agréable.
        Quand vous allez voir un médecin parce que vos glandes endocrines, ou vos poumons, ou pire votre cœur ne va pas bien, il ne faut pas s’attendre à qu’il vous dise de continuer à vivre comme auparavant. Au contraire, il va vous soumettre à un strict régime jusqu’à ce que les causes du mal disparaissent. Or, ces causes ne disparaîtront pas comme par enchantement. Par conséquent, ouvrir les vannes ou son carnet de chèques ne ferait que stimuler les déficits.
        D’ailleurs, on ne comprend pas très bien ce débat puisque l’Etat français, par exemple, a déjà commence de soutenir massivement son économie en soutenant le bâtiment, les banques et la consommation. Le problème est que de telles mesures creusent les déficits et la dette. Comment faire pour résoudre cette véritable quadrature du cercle ?
        Comme je le disais dans mon article d’hier, il faut renouer avec un cercle plus vertueux et bannir à tout jamais le cercle vicieux qui nous a conduits là où nous sommes. Il faut aussi traduire en justice les soi disant golden boys qui ont inondé le marché de produits financiers de plus en plus opaques. Un exemple : racheter des créances déjà provisionnées, les introduire en bourse et spéculer sur elles… Et quand on pense que des fons de pensions les ont achetées avec pour conséquence la mise en danger des retraites de leurs mandants Bravo !
     

  • VU HIER MINUIT À PARIS XVIE…

     

    VU HIER MINUIT À PARIS XVIE…
        Hier soir, vers minuit, nous rentrons mon épouse et moi, d’un dîner avec des amis dans le quatrième arrondissement de Paris. Nous garons notre véhicule dans le parking souterrain sous la place Victor Hugo. Ayant quitté le véhicule, nous nous dirigeons vers l’ascenseur et là nous nous trouvons, nez à nez, pour ainsi dire, avec un homme emmitouflé dans un sac de couchage, posé sur des cartons à même le sol. Gêné pour cet homme qui n’avait pas d’endroit où passer la nuit hormis ce sous-sol de parking parisien, je lui dis : bonsoir, Monsieur ! L’homme ne souffle mot, regardant fixement devant lui Ma femme est encore plus gênée que moi et regarde le bout de ses chaussures. L’homme, quant à lui, reste prostré, absent, comme n’étant pas dans ni de ce monde…
        Arrivé à l’air libre, nous n’échangeons pas un mot entre nous. C’est mon épouse qui finit par briser le silence en disant qu’il y a de plus en plus de gens dans cette situation…
        Je ne réponds pas et me remémore les traits du visage de l’homme sans toit : les cheveux noirs, âgé d’environ quarante ans, le visage non hirsute, bref un regard normal : un homme qui , hier encore, probablement, avait une adresse, un statut social et une vie normale comme des millions de parisiens.
        Cette rencontre  est un spectacle saisissant pour un philosophe. On peut alors réfléchir à la précarité de la vie, à la déchéance, bref au malheur. Un homme, comme vous et moi, soudain déclassé, rejeté et exclus. Quand on lit ou écoute des développements sur l’exclusion sociale, on ne réagit pas vraiment. Mais on en voit les conséquences concrètes à portée de main, on réalise enfin ce que cela représente.
        Et que faire pour endiguer ce processus, alors que les rigueurs de l’hiver sont à nos portes ?
     

  • UN PLAN PAULSON POUR L’EUROPE ?

     



    UN PLAN PAULSON POUR L’EUROPE ?
        Impossible, depuis quelques semaines, de parler d’autre chose que de la crise financière internationale. A ce sujet, la voie des vrais experts (dont je suis pas, hélas) se fait peu entendre, laissant la voie libre aux délirants et aux incompétents… Un exemple : les comparaisons, faciles et infondées, avec la crise de 1929 ! Comment comparer des grandeurs qui ne sont guère comparables ? Sait-on seulement que la différence majeure –et elle est de taille- entre les deux phénomènes est qu’en 1929, le gouvernement américain a mis près de trois avant d’intervenir. Aujourd’hui, à l’âge du courrier électronique et de la globalisation, une telle chose est proprement inconcevable.
        Le plan Paulson a finalement été adopté par le Sénat américain. Au tour, à présent, de la chambre des représentants d’en faire autant. Mais lorsque ces mesures auront enfin un peu stabilisé le marché et calmé l’angoisse légitime des déposants et de la population en général, il faudra passer aux choses sérieuses : l’installation d’un code de bonne conduite bancaire internationale, la recherche, la désignation et la punition des coupables et le remboursement des sommes publiques déboursées pour renflouer les banques qui, par un superbe retournement de situation, privatisent les profits et socialisent les pertes…
        A-t-on besoin d’un plan Paulson pour l’Europe ? Aux experts de se prononcer. Ce que je peux dire ou plutôt relever, c’est qu’un nouvelle fois, le courant ne passe pas entre la France et l’Allemagne, Madame Merkel défendant la thèse que les banques doivent assumer leurs erreurs, même au prix de leur propre disparition. J’apprécie cette rigueur et elle est digne d’une grande fille de pasteur protestant, mais quid des épargnants et des actionnaires qui vont y perdre leurs économies ? Cette crise met malheureusement en avant  la désunion du vieux continent. La disparité est énorme : l’Irlande qui affirme haut et fort que le gouvernement assumera tout et garantira tout (plus de 400 milliards d’euros !!) ne se trouve pas dans le domaine du rationnel et du raisonnable… Et de l’autre côté du spectre, la RFA qui veut que les banques paient elles-mêmes pour leurs fautes…
        Les fautes… On n’éludera pas cette question de fond. N’y voyez, si’l vous plaît, aucune attitude vindicative de ma part, mais si un salarié ou un particulier ou un petit entrepreneur commet une faute de gestion, il assume les conséquences de ses négligences et les banques, parce qu’elles ont inondé le marché mondial de leurs mauvais produits, nous condamnent à voler à leur secours.
        On cite ce matin le cas d’un haut dirigeant de la banque franco-belge en faillite qui réclame pour son départ, 3,2 millions d’euros !! Le dixième de ce que les deux Etats ont injecté pour sauver sa banque !!!
        Alors, oui,  d’accord pour un plan Paulson en Europe , mais avec quelques conditions :
    a)    l’assainissement des pratiques bancaires.
    b)    L’instauration d’une éthique des transactions et de la vente des produits
    c)    Le remboursement des sommes injectées
    d)    La punition des coupables.

    Toutes les professions sont soumises à une déontologie. Les banquiers ne doivent pas être une exception.