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  • les dictatures arabes menacées par la contagion tunisienne ?

    les dictatures arabes menacées par la contagion tunisienne ?

     

    Il faut le redouter. Mais d’un autre côté, si c’est l’unique manière d e faire rentrer tous ces pays dans les vertus démocratiques, eh bien, que les peuples opprimés se mettent au travail.

    J’ai écouté hier et avant hier sur les télévisions arabes des reportages faisant état d’au moins un ou deux cas d’hommes qui se seraient immolés par le feu, pour suivre l’exmple tragique de ce pauvre jeune homme de Sidi Bouzid, l’homme dont le sang a permis à la Tunisie de prendre enfin le sentier de la liberté. Il s’agit d’un Egyptien, d’une part, et d’un Algérien, d’autre part, qui se serait immolé à Tébessa, loin d’Alger.

    Le problème est que les désordres subséquents aux révolutions pourraient dégénérer et les islamistes, généralement mieux organisés, tenter de tirer les marrons du feu.

    On lit dans le Figaro d’avant-hier que des affiches et des pancartes islamistes commencent à faire leur apparition. Mais, d’autres manifestants ont intimé le silence à ces personnes qui tentaient de les frustrer de leur victoire.

    Pour ce qui est des régimes menacés au premier chef, on parle surtout de l’Algérie, du Yémen et de la Syrie. Des pays qui gagneraient à assouplir leur régime. Le feront-ils ? Auront-il la sagesse et le courage de se réformer ? Ce serait bien et cela éviterait à leurs peuples respectifs des souffrances dont ils n’ont été que trop abreuvés depuis si longtemps.

  • La situation en Tunisie : la France a-t-elle fait fausse route ?

    La situation en Tunisie : la France a-t-elle fait fausse route ?

     

    Décidemment, le lien, le cordon ombilical, pourrait-on dire, entre la France, ancienne puissance tutélaire et son protectorat, en l’occurrence, la Tunisie, a du mal à se distendre ou simplement à s’estomper. Alors que la révolution dite du jasmin (on oublie que ce terme provient de la l’arabe yasmine, comme d’ailleurs couffin ou toubib ou encore mousseline qui vient de la ville de Moussoul)) est en passe de s’affirmer malgré des troubles somme toute prévisibles, certains, en France, entendent instruire le procès de l’incompétence ou de l’impéritie de notre diplomatie : pourquoi n’a-t-on rien vu venir ?

    En fait, on ne peut pas faire ce reproche aux seuls diplomates, même si tous nos chefs de poste à l’étranger sont nos yeux et nos oreilles. Ce sont les ambassades qui renseignent et conseillent le gouvernement, lequel est seul à décider de la marche à suivre. Dans ce cas d’espèce, la Tunisie, avec tout le respect dû aux plus hautes autorités de l’Etat, il y a eu maldonne, et singulièrement les réactions étranges de certains ministres proposant d’aider, de manière insolite, il faut bien le reconnaître, un dictateur à rétablir l’ordre dans son pays.

    Mais il ne faut pas instruire à charge, exclusivement. Les choses sont allées trop vite. Ce qui donne à titre posthume encore une fois raison à la phrase de Clausewitz ( De la guerre) : Les conflits ne naissent pas de la volonté des hommes, mais de la rupture d’équilibres…

    Les trois prestations télévisions de l’ancien chef d’Etat tunisien tendaient à faire croire qu’il avait repris les choses en main et qu’il était aguerri par un quart de siècle de règne sans partage. Les Etats étant ce qu’ils sont, nul ne doit s’étonner de ce qui est arrivé. Après tout, je me souviens de ce que Henry Kissinger, monstre sacré de la politique internationale, disait de l’ancien dictateur de Panama, qui purge actuellement une peine de prison dans l’Hexagone : c’est un fils de p…, mais le problème, c’est que c’est bien NOTRE fils de p…

    Je ne transfère pas une telle appellation au président tunisien déchu, mais il faut bien reconnaître que nul ne songeait à s’en prendre à lui, pas même les USA, ni l’ONU, qui organisa chez lui, il y a peu, une manifestation internationale. Cet homme passait pour l’unique rempart contre l’islamisme. Et je ne suis pas loin de penser qu’il serait encore là s’il n’avait pas cédé à cette dérive mafieuse qui le conduisit à laisser ses proches mettre son pays au pillage.

    Mais revenons au sujet : la France a-t-elle fait fausse route ? Oui, c’est probable, même s’il eut été difficile de rapprocher l’immolation du jeune diplômé de Sidi Bouzid de l’immolation de Jan Palach, jadis en Prague, après l’invasion de la Tchécoslovaquie. Et qui déclencha un mouvement d’une ampleur insoupçonnée.

    Mais au-delà des réactions compassées de quelques diplomates de l’ancienne école, qui craignent d’aller à l’encontre de la pensée unique et de freiner ainsi leur carrière, il y a un véritable effort à faire, dans le domaine du renseignement.

    Que nous arriverait-il si d’autres jeunes gens s’immolaient dans les deux autres pays d’Afrique du nord, dans lesquels nous avons, jadis, exercé notre autorité ? Pour l’instant, le peuple tunisien, descendant des Carthaginois, n’est pas encore secoué par un ressentiment anti-français. Mais prenons garde et surveillons l’évolution de la situation, sur place comme dans les deux autres pays voisins, comme on surveille le lait sur le feu. Ainsi, nous n’aurons pas de mauvaises surprises.

    Enfin, la France a tout de même bien redressé la situation, et suffisamment vite : d’une part, en faisant savoir qu’il ne fut jamais question d’accueillir le fuyard chez nous et d’autre part en plaçant ses avoirs et ceux de ses proches sous séquestre.

    Et enfin, en proclamant notre solidarité avec le peuple tunisien en lutte pour recouvrer sa liberté.

    C’est le retour de la France des droits de l’homme…

  • Bréviaire à l’usage des princes etdes pauvres gens.

    Bréviaire à l’usage des princes etdes pauvres gens. Sentences des XIVe et XVe siècles réunies par Joël Blanchard. Agora, 2011.

     

    Avez vous déjà eu un bréviaire entre les mains ? Si cela n’est pas le cas, je vous recommande la lecture de celui-ci, compilé par un auteur attentif et scrupuleux.

    On y lit des sentences, des proverbes, des enseignements moraux issus de la plume d’hommes et de femmes comme, par exemple, Christine de Pisan.

    L’ouvrage suit l’ordre alphabétique : amour précède avocat et cour, courtisan et ainsi de suite. On trouve aussi dans ce bréviaire de nombreuses dues, entre autres, à Philippe de Mézières et à Philippe de Commynes.

    Les descriptions de l’avare et de l’avarice sont savoureuses ; et il en est de même de toutes les passions humaines.

    Au fond, et c’est là le premier enseignement de ce livre, quand on parcourt ces pages, on constate que la nature humaine n’a pas changé en plus d’un demi millénaire. Les mêmes hommes qu’il y a des siècles se retrouvent aux commandes d’engins et de machines les plus sophistiqués, que même un génie comme Léonard de Vinci n’a pu imaginer. C’est dire combien de services ce bréviaire rendra à ceux qui voudront bien le feuilleter.

    Quelques exemples : Christine de Pisan sur la fortune : Nul ne doit se plaindre de perdre les biens que Fortune dispense, elle ôte, donne et en dispose à son gré. ( p 75à

    Générosité : Tout comme la lumière qui partout se répand et n’est pas diminuée, de même les biens de l’homme généreux ne diminuent pas parce que tous en ont leur part.

    Une petite réserve, cependant : sous le vocable hypocrisie on produit un texte de Philippe de Mézières qui stigmatise les pharisiens, adeptes du Templum domini… ( p 89)