Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 8

  • Titre de la noteDes réseaux terroristes dormants en France ?

    Des réseaux terroristes dormants en France ?

     

    La nouvelle n’a pas vraiment étonné ; le ministre français de l’intérieur, M. Manuel Valls a récemment annoncé l’arrestation d’un groupe d’islamistes qui recrutaient en région parisienne des Djihadistes désireux d’aller se battre contre l’armée française au Mali et ailleurs. Cette découverte  n’en est pas vraiment une car la technique des réseaux dormants est bien connue et l’on se souvient que même lors de l’attentat du 11 septembre certains membres du commando étaient présents en Occident depuis de nombreuses années, voir même présents sur le sol des Etats Unis.

     

    Par delà ces velléités de quelques uns de faire du tort à la France, il y a le problème de l’intégration de ces populations venues de l’extérieur et qui ne se sont toujours pas assimilées au corps traditionnel du pays. Des gens qui habitent en France sans y vivre, sans s’identifier au pays, à sa culture et à son histoire. Voire, qui refusent la moindre concession à la socio-culture française.

     

    On a tout essayé, l’école, la culture, le travail, les débats, les réseaux sociaux etc… Comment faire pour que ce vivre ensemble tant espéré finisse par voir le jour ? L’intégration, c’est comme l’amour, il faut être deux. Les notions de citoyenneté, de république et de séparation de l’église et de l’Etat n’ont pas encore été assimilées par un nombre croissant de gens dans le pays.

     

    Récemment, j’écoutais M. Delevoye, du Conseil économique, social et environnemental , parler de l’hétérogénéité  de la société française. Quel courage, ce fut la première fois qu’un homme politique français s’exprimait aussi directement sur le sujet.

     

    On n’a pas encore tiré toutes les leçons de l’affaire Merah.

  • Titre de la nLes otages du Sahel seront ils libérés par la force ?ote

    Les otages du Sahel seront ils libérés par la force ?

     

    La diplomatie française  a su coupler deux objectifs différents mais qui, prolongés au bout de leur logique individuelle, finissent par se rejoindre : sauvegarder la souveraineté du Mali sur son territoire et libérer les otages détenus à l’extrême nord de ce même territoire. La première phase de l’opération vient de s’achever et commence désormais , dans le plus grand secret, la seconde phase qui consiste à encercler les fuyards d’AQMI dont l’un des chefs a été capturé il y a quelques jours, signe que certains alliés locaux de la nébuleuse terroriste ont fini par raviser et changer de camp. Il faut les coincer entre le marteau de l’armée française et l’enclume de l’armée  algérienne…

     

    Il y a deux fers au feu : on bombarde intensément les montagnes et les grottes où se sont réfugiés les terroristes, d’une part, mais d’autre part, on tente d’approcher les ravisseurs par l’intermédiaire de religieux maliens ou mauritaniens pour leur faire entendre raison et leur mettre en main le marché suivant : s’ils rendent leurs otages vivants, ils resteront en vie, sinon ils ne vivront plus.

     

    Cette nouvelle attitude a des accents israéliens, Israël qui fut le tout premier Etat à combattre le terrorisme avec succès.

     

    Que vont faire les terroristes qui n’ont engrangé que des défaites ces dernières semaines… Ils ont échoué à Ain Amenas, échoué au Mali d’où ils ont dû évacuer toutes les villes désertées par l’armée malienne en déroute, leurs dépôts d’armes et de munitions ont été détruits et la population leur est devenue hostile… La sagesse commanderait de se retirer et de cesser leur coupable industrie, mais avez vous déjà entendu parler d’un terroriste sage ?

  • Eliya Delmédigo et son Examen de la religion la recherche de l’essence du judaïsme Le testament du judaïsme espagnol

     

               Eliya Delmédigo et son Examen de la religion

                    la recherche de l’essence du judaïsme

                        Le testament du judaïsme espagnol

     

             (Conférence mensuelle à la synagogue Copernic le 5 février 2013 à 19 heures)

     

    Né à Candie, en Crète en 1460 et mort dan ce même lieu en 1493, un an après la signature de ce fatidique décret d’expsulion qui met un terme brutal à l’épanouissement d’un judaïsme espagnol florissant, Delmédigo (dont le nom a dû être Delmedico puisqu’l était médecin), a écrit ce très beau petit traité L’examen de la religion en hébreu Behinat ha-Dat.

    L’auteur de ces lignes en a donné une traduction intégrale de l’hébreu avec une introduction historico-critique, publiées aux éditions du Cerf en 1993.

    Ce penseur qui ne vécut que 33 ans consacra toute son existence à la philosophie, notamment celle d’Averroès à la lumière de laquelle il interpréta le Guide des égarés de Maïmonide.

    L’intention primordiale de l’auteur est fournir à la spéculation philosophique une légitimité qui lui fut contestée à la fois lors des controverses autour des écrits de Maimonide et de l’enseignement des matières scientifiques et au moment de l’irruption des idées kabbalistiques. Comme Eliya Delmédigo fut aussi le maître d’hébreu de Jean Comte Pic de la Mirandole (lequel tenait les systèmes kabbalistiques en très haute estime car ils étayaient, selon lui, la véracité du message chrétien), il fut très introduit dans des cercles chrétiens ; le cardinal Dominico Grimani lui permet d’éditer ses propres traités sur l’intellect aux côtés d’œuvres de Jean de Jandun (ob. En 1328).

    Delémdigo commence les premières lignes de son traité de manière significative : la perte de la souveraineté juive sur sa terre, l’exil et la dispersion ont privé les juifs de son temps des joyaux de la sagesse dont il s avaient été les dépositaires. C’est la fameuse thèse légende du vol des sciences par les peuples au détriment des anciens Hébreux et des juifs. Les aléas du destin politique d’Israël ont grevé son avenir et stoppé l’évolution de la spéculation philosophique en son sein. Détail hautement révélateur : Delmédigo allègue que de tous les propos de nos  Anciens seules les littérature talmudique et midrashique sont parvenues jusqu’à nous. Ce qui veut dire : pas tout le reste. Donc pas les textes philosophiques. Delmédigo poursuit : j’ai cherché dans ces livres du talmud et du midrash les principes fondamentaux de notre mais je ne les y ai point trouvés.

    D’où la rédaction de son livre.

     

    On peut diviser ce petit traité en trois parties :

     

    a)             légitimation de la spéculation philosophique et de l’exégèse allégorique : Tora et philosophie disent la même chose mais la première tient un discours compréhensible par les masses tandis que la seconde se préoccupe surtout de démonstration et de raisonnement.

    b)            Delmédigo achève son traité en 1460 en Crète après avoir longtemps séjourné en Italie, notamment à Padoue à l’université de laquelle il donna des conférences sur la théorie de l’intellect selon Averroès. Il traduisit aussi pour Pic le traité d’Averroès sur la philosophie et la religion. A cette époque il y avait de violentes controverses judéo-chrétiennes. D’où une critique dévastatrice des dogmes chrétiens par Delmédigo : trinité, incarnation et transsubstantiation.. Donc polémique anti- chrétienne.

    c)             Polémique anti-kabbalistique. C’est la première critique manifeste de la kabbale, jadis très en vogue aussi bien en Italie qua dans le reste de l’Europe. Cela coûtera cher à Delmédigo puisque son Examen de la religion attendra au purgatoire 137 ans, près d’un siècle et demi, avant de connaître les honneurs de l’impression.

     

    Quelques thèmes plus détaillés :

     

    Légitimation de l’interprétation allégorique et de l’approche philosophique des Ecritures

    Les miracles sont-ils nécessaires ? Pas de preuve par le miracle.

    Concordance de vues entre la Tora et la sagesse. : validation diu postulat posé par Maimonide et par Averroès.

    Reprise des catégories de pensée d’Averroès (al ahkam al-khamsa) : une action peut être bonne, mauvaise, préférable, recommandable, indifférente (sans conséquence positive ni négative).

    La méthode démonstrative est obligatoire pour le sage (le philosophe) mais pas pour la masse.

    Le sage ne doit pas révéler les secrets de la Tora aux masses.

    Résurrection des morts et venue du Messie : faut-il y croire au sens littéral ?

     

    Conclusion :

     

    Après plusieurs siècles d’oubli immérité, Delmédigo fut redécouvert par la première génération de maskilim post mendelssohnienne.

     

    Maurice-Ruben HAYOIUN