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  • Le mauvais exemple de la Corée du nord

    Le mauvais exemple de la Corée du nord

    Curieuse maœuvre que cette expérience de la Corée du nord qui se livre à un essai nucléaire interdit au moment même où le Pr Obama prononce son discours sur l'union. C'est une façon de dire que les USA sont un tigre en papier.

    C'est aussi une manière d'encourager l'Iran des Mollahs qui veut détruire Israël. Il n'est pas exclu qu'Obama opte pour la mnière forte puisque la fenêtre diplomatique ne rapporte rien.

    Il va toujours privilégier la paix et la discussion mais lorsque les gens ne veulent être entendre, il est vital d'agir.

  • Benoît XVI s'en va mais Herr Professor Dr Ratzinger revient…

    Le pape Benoît XVI s’en va… Herr Professor Dr Ratzinger revient…

     

    L’annonce hier peu avant midi a fait l’effet d’un coup de tonnerre dans un beau ciel bleu. Ce fut tout d’abord un sentiment d’incrédulité. Le secret avait été bien gardé car peu de proches, de très proches avaient été mis dans la confidence. On a parlé du propre frère du pape, Georg, qui savait et s’attendait à ce que son frère prît cette décision exceptionnelle.

    Tout en respectant les motivations personnelles du saint Père qui se trouve seul face à sa conscience et qui a dû peser longuement le pour et le contre, on a le droit de passer en revue les conséquences d’une telle décision pour la vie de l’Eglise et l’institution pontificale.

    Il me semble que la première cause a certainement été le souvenir, vécu à bout portant , à proximité immédiate, de l’agonie insupportable de son prédécesseur. Esprit germanique, c’est-à-dire carré, ne se dissimulant guère les conséquences éventuelles d’une décadence physique et morale, Benoît XVI a préféré interrompre son pontificat, sentant ses forces le quitter. Il n’a pas eu peur d’ouvrir un chapitre encore inédit dans l’histoire de l’Eglise (à une exception près remontant, dit on, à 1295) en démissionnant de son poste. Rien ne l’a arrêté : ni le problème posé par son futur statut, ni l’émoi causé par sa décision. Dès que l’appel s’est présenté devant lui, il a  agi. N’écoutant que sa conscience.

    Après ces motivations strictement personnelles il y a eu certainement des dysfonctionnements au Vatican qui ont montré à ce saint homme que «notre sainte mère l’Eglise» pratiquait parfois, à son corps défendant, des méthodes que l’Evangile dont elle a la garde, réprouve… Il suffit de penser à quatre ou cinq crises qui ont puissamment ébranlé l’institution Vaticane durant ce pontificat. Il serait injuste de les attribuer à je ne sais quelle négligence ou incurie du pape actuel ; cela faisait partie  de l’héritage, non point du prédécesseur mais de l’institution.

    Il faut aussi parler des clans, des petits groupes qui luttent pour le pouvoir afin d’imposer leurs vues et leur conception de la vie chrétienne. N’oublions pas que l’Eglise catholique représente la catholicité, c’est –à-dire le monde… Et vous ne dirigez pas un tel équipage comme une équipe de football ou de rugby.

    Quelle conclusion pouvons nous tirer de cela ? Le pape a considéré qu’il ne devait pas rester s’il n’était plus en mesure d’exercer ses fonctions dans leur plénitude. On aimerait donc que certains hommes d’Etat ou élus politiques s’inspirassent d’un si haut exemple.

    D’une certaine manière, Benoît XVI a voulu moderniser l’Eglise en lui imposant un changement inédit par le haut, c’est-à-dire le touchant lui-même. Il part rejoindre ses chères études alors que généralement on est renvoyé à ses chères études lorsqu’on est congédié.

     

    Ne faisant pas partie de son Eglise, je n’en admire pas moins ce saint homme qui va pouvoir reprendre le cours de ses méditations et de ses lectures. Il nous manquera mais nous le lirons.

     

    Benoît XVI s’en va mais Herr Professor Dr Josef RATZINGER revient. Herzlich willkommen

  • Un peu d'éthique dans l'agroalimentaire: de la diététique à l'éthique

    UN PEU D’ÉTHIQUE DANS L’AGRO-ALIMENTAIRE ?

    Ce qui vient de se passer en Grande Bretagne et peut être aussi ailleurs, à savoir la découverte de viande chevaline dans des plats cuisinés d’une grande marque a de quoi nous étonner. Mais surtout cette grave tromperie relance un très vieux débat qui confronte notre alimentation à notre éthique. Ou plutôt à ce qui en reste. Nul n’a oublié le formidable débat concernant les farines animales et le drame de la vache folle… Existe-t-il un rapport entre ce qu’on est et ce que l’on mange ? Peut on dire, par exemple : Dis moi ce que tu manges et je te dirai  qui tu es ?
    Je le crois fondamentalement, même si je considère que nourrir la planète est un devoir sacré. Mais pas de n’importe quelle manière. Le fait de faire passer de la viande chevaline pour de la viande bovine est un grave manquement à l’éthique.
    Mais laissons la question sur le plan philosophique et éthique : y a t une relation entre ce que l’homme est et ce qu’il ingère ? Fondamentalement, oui. Les sociétés civilisées et avancées au plan éthique le savent : la manière de procéder à l’abattage des animaux de boucherie, pratique hélas indispensable tant qu’on n’aura pas synthétisé des protéines animales d’une autre manière, renseigne valablement sur l’état d’avancement des sociétés.
    Deux types d’animaux sont particulièrement honnis par les hommes, même au plan moral : il s’agit des hyènes et des chacals, car ils se nourrissent de cadavres en putréfaction. Ils ressemblent à des coprophages qui se nourrissent d’excréments. Et si l’on compare quelqu’un à ces types d’animaux, vous devinez bien sur quel niveau éthique on le place.
    La Bible, premier document fondateur de l’humanité éthique, interdit depuis le livre de la Genèse la consommation du sang d’un animal au motif que le sang est le principe vital (ki ha-dam hou ha-nafésh). C’est ainsi que l’on peut dire qu’il y a un lien entre la diététique et l’éthique.
    Dans la religion juive et même avant elle, on a édicté une sorte de code que l’homme doit respecter lorsqu’il est confronté à la grande affaire de sa vie physique : se nourrir ! D’ailleurs, le livre des Proverbes dit bien : tout le mal que l’homme se donne sur cette terre, c’est pour se nourrir ! (kol amal ha adam le fihou)
    Dans les sept lois des fils de Noé (Noachides), une humanité assez civilisée, pensante mais non encore croyante car non dépositaire de la Révélation, on interdit la consommation d’un membre d’un animal encore vivant. Car c’est un acte de cruauté barbare : on ne peut pas arracher une cuisse ou une aile à un coq ou à une poule qui serait encore vivant… Il faut procéder à un abattage, devenu rituel chez les juifs.
    C’est toute la question de l’abattage rituel de la viande cacher ou de la viande halal. Ces prescriptions remontent probablement à des temps immémoriaux et l’on pense inévitablement à la ligature d’Isaac, fils du patriarche Abraham, lequel s’était muni d’un coutelas pour ce qui semblait devoir être un sacrifice humain. Qui n’eut jamais lieu, heureusement.
     Mais la Bible va nettement plus loin dans le livre du Lévitique où figurent toutes une liste d’animaux purs et impurs. Les règles fondamentales sont, à peu de choses près, celles-ci= on ne consomme pas de bêtes de proie, on ne consomme que des mammifères , des ruminants aux sabots fourchus (les deux conditions doivent être réunies) ; pour les poissons les sortes permises doivent voir des écailles et des nageoires…
    C’est ainsi que la Bible a jugé bon de présenter sa conception éthique du mode humain de nutrition. Certes, on peu s’interroger aujourd’hui sur l’opportunité de reprendre ou non ce modèle. Mais une chose reste indubitable : la nourriture revêt une dimension qui va bien au-delà de la simple ingestion d’aliments destinés à nous maintenir en vie.
    La diététique a aussi un prolongement et une dimension éthiques. Et il convient d’y veiller. Faute de quoi, nos sociétés subiront la pire des dégringolades, celle de la morale.

    Maurice-Ruben HAYOUN
    In Tribune de Genève du 9 février 2013