LA TURQUIE ET L’EUROPE
La toute récente visite du Premier Ministre turc, chef du parti islamiste dit modéré, précédée de l’interview qu’il a accordée au Figaro ne laissent de surprendre ou, au moins, de nous interpeller. En la relisant avec attention, on se demande vraiment s’il les mots ont un sens ou s’il faudrait leur en donner un autre. Ainsi, par exemple, lorsque Monsieur Erdogan se qualifie lui-même de démocrate conservateur… Un islamiste, même modéré, et dont l’épouse porte une sorte de voile islamique, qui se veut un démocrate conservateur. Quel bel oxymore !
Mais penchez nous sur le reste de l’interview qui couvre presque la totalité de la page. Je laisse de côté le jugement douteux sur ce que la Turquie, grand pays d’Asie ou d’Orient, héritière de l a grande tradition ottomane, pourrait apporter à l’Union européenne qui aurait plutôt tendance à considérer qu’elle serait un insupportable fardeau pour les finances de l’Union… Je ne reviendrai pas, non plus, sur la visite de Madame Merkel qui a affirmé haut et fort que tout ce qu’on pouvait offrir à ce grand pays était un statut de partenaire privilégié. Il est vrai que le ministre turce des affaires étrangères, chargé du dossier de l’adhésion de ce pays à l’UE, a relevé qu’un tel statut n’existe nulle part.