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Vu de la place Victor-Hugo - Page 1100

  • GOOGLE VA-T-IL DÉTRÔNER GUTENBERG ?

    GOOGLE VA-T-IL DÉTRÔNER GUTENBERG ?

    Oui, c’est bien la question que posait récemment un grand quotidien nationale et sur laquelle je ne reviens qu’aujourd’hui, en raison d’une actualité pressante.

    L’invention de l’écriture est l’une des plus grandes conquêtes de l’humanité. Les fondements de la culture humaine reposent le savoir-lire et le savoir-écrire. L’écriture est la mémoire de l’humanité. Elle eut pour support des amphores, des tablettes en terre cuite (celle du Nuzzi, Kirkouk actuelle), des stèles, du parchemin et enfin du papier. La découverte de l’imprimerie a sonné le glas de l’obscurantisme religieux et a dessaisi les accapareurs de savoir de leur pouvoir exorbitant. Les bibliothèques sont devenues les temples de la culture qui depuis des décennies est le bien commun (ou presque) de l’humanité.

    La révolution internet, la révolution du virtuel, marque, en dépit de quelques risques, un progrès transcendant pour nous tous. Un exemple : vous pouvez consulter, chez vous, assis devant votre écran d’ordinateur, tous les livres accessibles en virtuel dans la plupart des bibliothèques et Google a signé des contrats avec des Etats, notamment nos voisins italiens pour numériser les ouvrages. Je ne sais pas si vous imaginez ce que cela représente de numériser, par exemple, toute la Library of Congress…

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  • Réforme des retraites et dialogue social en France

    Réforme des retraites et dialogue social en France

    Depuis hier, le président de la République s’est attaché à prendre à bras le corps l’épineux problème des retraites. C’est pourtant simple, même si sa solution ne l’est guère : telle qu’elle se présente, l’évolution de la situation est ingérable si l’on ne fait rien. C’est-à-dire : soit baisser le montant des retraites, ce qui est inacceptable, soit augmenter les cotisations, soit allonger le durée des années d’activité, ce qui est nettement refusé par les syndicats.

    Avoir fixé l’âge légal de la retraite à 60 ans est une erreur capitale que nous payons chèrement, comme nous payons tout aussi lourdement l’instauration des 35 heures. Je ne conteste pas la bonne foi de ceux qui furent à l’origine de cette mesure, je dis simplement que tout le monde autour de nous travaille plus et plus longtemps, et les Français, eux, en dépit de leur situation précaire, optent pour le contraire… Est ce que cela peut durer ? Ernest Renan aurait dit que cela n’a pas le sens commun…

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  • yom ha-shoah

    yom ha-shoah

    Pour commémorer le massacre de six millions de juifs par les Nazis, on a institué un jour de la Shoah. En Israël, on ajouté à cette expression un autre terme : we-ha-géboura qui signifie et de la bravoure ou de la vaillance. Ce qui signifie qu’il n’y aura plus jamais de Shoah.

    C’est une émouvante journée du souvenir, tout le monde s’arrête en Israël. La vie s’immobilise dans tout le pays.

    Je me souviens d’un discours du général Ehoud Barak, le soldat le plus décoré d’Israël, parlant dans l’enceinte d’un camp de concentration. Il rappelait que les soldats d’Israël arrivaient sur les lieux du supplice, cinquante ans après. Et il ajoutait cinquante ans trop tard…

    On dit aussi que les pilotes de l’armée d’Israël ont eu l’autorisation des Polonais de survoler avec leurs avions de chasse et leurs bombardiers ces mêmes camps. Façon de montrer que si les juifs avaient eu une armée pour les défendre, les choses se seraient passées autrement.

    Il faut savoir que l’Etat d’Israël a pris son temps avant d’intégrer les survivants dans le cadre de ses commémorations et de cérémonies du souvenir. Les survivants eux-mêmes se faisaient tout petits jusqu’au début des soixante… Ensuite, l’historiographie moderne a réagi dans le bon sens.

    A un tout autre niveau, le philosophe judéo-allemand Hans Jonas qui avait échappé à la mort en se réfugiant vers 1933 en Palestine a consacré à la Shoah des pages pleines de sagacité. Il a comparé les suites de la chute du temple de Jérusalem en 70 de notre ère aux événements qui ont suivi la Shoah. Il a relevé qu’après la première catastrophe nationale qui mit fin à l‘existence de l’antique Etat juif, on ne changea rien dans la théologie. Même le kaddish resta le même, les prières furent complétées par des références à la reconstruction du temple de Jérusalem… Rien de plus ! Aucune réflexion sur la providence, sur le peuple élu, sur le messianisme.

    Alors que faire pour la Shoah ? Sinon prier pour les disparus sans sépulture, dans cette terrible éclipse de Dieu. Prier mais aussi veiller à ce que cela ne se reproduise plus jamais. Que plus aucun peuple ne soit victime d’une tentative de génocide.