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Vu de la place Victor-Hugo - Page 1286

  • POURRA-T-ON JAMAIS RÉFORMER LA FRANCE ?

     

     

    POURRA-T-ON JAMAIS RÉFORMER LA FRANCE ?
        Ainsi donc, la première retraite, le premier report d’importance au niveau des réformes en France, porte non pas sur le travail le dimanche (où un petit consensus a été trouvé) mais sur l’éducation et les lycées. C’est un symbole. Les Français sont rétifs aux réformes et surtout à celles qui leur font craindre un changement pouvant compromettre l’avenir tel qu’ils se le figurent.
        Au fond, c’est le précédent président de la République qui avait peut-être raison : il avait compris que la France était en retard, qu’elle avait accumulé les handicaps, que la situation était, à terme, dangereuse, voire explosive, mais qu’il serait encore plus risqué de vouloir faire quelque chose. Ce postulat se vérifie une nouvelle fois : l’immobilisme plaît aux Français et les rassure. Un peu comme quelqu’un couvert de dettes mais qui ne ferait rien pour se désendetter car les dettes lui tiennent chaud…
        Cela fait des années que la moindre réformette de l’éducation nationale suscite des psychodrames, des affrontements, des heurts ; quand j’étais jeune étudiant à la Sorbonne, le parti communiste français était au plus haut et il accusait le gouvernement d’alors de vouloir livrer à un patronat avide et rétrograde (selon lui) la jeunesse française pieds et poings liés… Et pourquoi cette charge ? Pour la bonne raison  que le gouvernement d’alors voulait procéder à des adaptations à un marché du travail jadis nerveux. Comment voulez vous que les employeurs recrutent des étudiants en sciences humaines (lettres, histoire, philosophie, sociologie) alors qu’il a besoin d’ingénieurs, d’informaticiens et de techniciens ? Ne rien faire, ne pas inciter à une réorientation, revenait à préparer des chômeurs (diplômés) de demain…
        Aujourd’hui, le même scénario se reproduit : un ministre courageux,  Monsieur Xavier Darcos, travailleur, connaissant les choses de l’intérieur, de surcroît, membre de l’Institut, qui s’évertue à réformer intelligemment les choses, se voit contraint, pour des raisons de convenances politiques, de différer sa réforme… Si au moins les lycéens que des adultes irresponsables jettent dans les rues, pouvaient regarder les choses en face  et comprendre : ils verraient que tout change autour d’eux, que la France n’a plus les moyens (depuis longtemps) d’assurer ce que l’on assurait à leurs parents et que la voie possible est de redoubler d’efforts. C’est un comme ce monde d’hier dont parlait Stefan Zweig et qui a disparu (Die Welt von gestern)
        En France, nous avons eu par le passé tant de visionnaires ; il faut aujourd’hui des gestionnaires.

                               
     

  • GEORGES BUSH ET LE JOURNALISTE IRAKEIN

     

    GEORGES BUSH ET LE JOURNALISTE IRAKEIN
        Les images, diffusées en boucle, ont fait le tour du monde entier : un journaliste irakien, présent à une conférence de presse du président irakien à Bagdad, lui envoie sa paire de chaussures à la figure… Taille 44, répond le président américain, impavide et qui fit preuve d’un beau sang froid.
        Ce geste tragi-comique va sûrement coûter cher à son auteur qui a voulu manifester son indignation à la face du monde… Il est aussi typiquement oriental car, sous de telles latitudes et dans un tel environnement arabo-musulman, jeter sa chaussure à la face de quelqu’un, c’est le traiter pire qu’un chien.
        Mais laissons de côté un geste aussi stupide qu’inoffensif et voyons plutôt ce qui n’allait pas dans la réaction des gardes du corps de l’homme le plus puissant au monde : 7 seconde, 7 secondes, le temps de vider tout un chargeur, avant que l’inénarrable secret service  n’intervienne, ne se regroupe autour du président et ne ceinture le coupable. Lequel fut retiré presque à moitié mort, laissant sur son passage des traces de sang. On dit qu’il encourt au moins deux années de prison pour injure publique à un chef d’Etat étranger…
        Il faut beaucoup de temps pour juger au regard de l’Histoire, et non de la rancune et de l’esprit partisan, l’action d’un chef d’Etat. Le président Georges Walker Bush sera certes vilipendé et critiqué ; on le reprochera toute t son contraire. Mais dans une dizaine ou une quinzaine d’années, on se rendra compte qu’il fut le premier à oser s’attaquer à un chef d’Etat sanguinaire et bourreau de son peuple. Sans l’intervention américaine en Irak (qui a, hélas, coûté tant de vies humaines dont on doit tous déplorer la perte), Saddam serait encore là et les Irakiens n’auraient jamais vu la démocratie. Son accouchement se fait dans la douleur. Mais existe-t-il dans ce bas une seule réalité politique qui accepte de changer sans violence ?
     

  • MARIE-GEORGES BUFFET, SECRÉTAIRE NATIONALE DU PCF

     

    MARIE-GEORGES BUFFET, SECRÉTAIRE NATIONALE DU PCF
        Sauf vouloir être tr !s désobligeant envers une dame, on doit bien se souvenir de la phrase suivante d’Albert Einstein : les savants ont utiles à la science la première moitié de leur vie et nuisible dans l’autre… L’éminent savant faisait allusion à cette propension de la nature humaine à s’accrocher aux honneurs et à la notoriété, au pouvoir, en somme, même quand l’intérêt bien compris des choses commande qu’on le remette en d’autres mains.
        Cette bonne Madame Buffet aurait dû en profiter pour passer la main ; avec moins de deux pour cent aux élections présidentielles, et une élection plus que difficile au siège de député (dans une circonscription ouvrière, pourtant), les choses auraient dû s’imposer clairement. Triste constat ! aucun homme ayant un jour exercé le pouvoir n’a jamais voulu le rendre tant qu’il pouvait le garder. Peut-être Marc-Aurèle, peut-être le général de Gaulle…
        Ce n’est pas faire injure aux communistes que de dire que leur parti est depuis longtemps l’ombre de lui-même et que son seul espoir gît dans une refondation. Mais voilà le gente dame a écarté tous ceux qui représentaient un danger pour elle. Elle préfère laisser un parti absolument exsangue, impossible à réanimer.
        Olivier Besancenot doit dire merci à Madame Buffet