LES TROUBLES D’ATHENES : DANGER DE CONTASION EN EUROPE
Quand j’étais jeune étudiant au milieu des années 1970 il y avait un livre dont tout le monde parlait et qui fut écrit par Jean-François Revel. Il expliquait le mode disparition des démocratie (Comment meurent les démocratie…). Bien que le contexte ne soit plus le même trente-cinq ans plus tard, on peut tout de même craindre certains dangers qui se profilent dangereusement sur notre continent, suite aux effets désastreux de cette crise économico-financière qui ne fait hélas que commencer et dont les effets se feront sentir au moins pendant un an et demi, voire même deux bonnes années !
Les troubles violents qui ont éclaté à Athènes nous interpellent, en particulière du fait de leur violence, de leur durée et de l’exemple qu’ils peuvent offrir à une jeunesse désespérée des autres pays de l’Union européenne. En France, par exemple, les courageuses réformes de M. Xavier Darcos mettent de plus en plus de jeunes dans la rue et allongent les cortèges des manifestants. Loin de moi de critiquer une jeunesse légitimement inquiète de la situation, mais il faut bien dire quelle ne sait pas où se trouve son intérêt bien compris : les réformes de l’enseignement supérieur sont une bonne chose car le système éducatif français n’a jamais été réformé en profondeur depuis des décennies !
Le danger qui menace est celui d’un contagion. On se souvient que la déflagration de mai 68 a fait date car les étudiants se sont alliés aux salariés ou furent rejoints par eux. Si l’on regarde bien ce qui se prépare pour 2009 (chômage en hausse, perte du pouvoir d’achat, travail le dimanche, etc…) certaines franges des classes moyennes pourraient être tentées par l’explosion, surtout si l’on a plus rien à perdre. C’est le sentiment général qui se dégage des émeutes d’Athènes. Car il s’agit bien d’émeutes où les assaillants provoquent les forces de l’ordre et les attaquent frontalement, comme dans des combats de rues ou lors d’une guerre civile.
Or, on nous parle de débordements dans certaines villes de France, mais aussi en Espagne, au Portugal, en Italie, et Dieu sait où encore…
Que faire pour juguler ces troubles et faire qu’ils ne s’étendent guère ? Difficile à dire. En France, le gouvernement a opté pour l’investissement plutôt que pour la relance. En termes claires, cela signifie que l’on met l’argent dans les entreprises, les usines et les banques et qu’on freine encore un peu plus la consommation des ménages. Or, ce sont justement ces mêmes classes qui sont touchées par la crise et le chômage et auxquelles , de surcroît, de faire un effort… D’où leur exaspération et le risque d’explosion.
La politique, ce n’est pas les tours de prestidigitation mais ce n’est pas non plus la science mathématique. Il faut savoir communiquer et agir à la fois, sans dire avec exactitude ce que l’on fait ni, surtout, ce que l’on a l’intention de faire.
L’Europe aurait pu agir vite et massivement, n’étaient les dissonances franco-allemandes qui s’expliquent pourtant facilement : l’Allemagne part de 0 % de déficit, les Français de 3%. Ce n’est pas tout à fait la même chose. D’où les hésitations de Madame Angela Merkel, cette fille de pasteur qui sait que dilapider de l’argent public est presque un péché…
Alors, que faire ? Attendre ? Mais n’attendons pas trop longtemps. Sinon, il sera trop tard.