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Vu de la place Victor-Hugo - Page 1305

  • UN MAIRE PLUTÔT LAÏC À JÉRUSALEM

     

     

    UN MAIRE PLUTÔT LAÏC À JÉRUSALEM
        Le verdict des urnes est désormais connu. Jérusalem aura un maire de tendance plutôt laïque puisque c’est l’industriel qui l’a emporté sur le rabbin orthodoxe. Les enjeux de cette ville, dite trois fois sainte, sont complexes. On a entendu les différents programmes électoraux, mais, en réalité, la bataille se livrait entre une liste ouverte et une liste arc boutée sur les devoirs et la vocation religieuse de la cité du roi David…
        J’ai entendu avec intérêt les craintes d’une certaine jeunesse qui redoutait que les religieux, s’ils avaient la majorité, ne ferment les boîtes de nuit le vendredi soir, n’imposent au gros de la population leurs propres règles ou mode de vie, bref ne déploient une sorte de coercition religieuse qui marque la vraie frontière au sein même du peuple d’Israël : entre les religieux et les non-religieux.
        Cette lutte intestine parcourt comme un fil rouge toute l’histoire d’Israël depuis la plus haute antiquité jusqu’à nos jours. On se souvient des imprécations des prophètes du VIIIe siècle avant l’ère chrétienne contre les rois de Judée et d’Israël ; et on n’oublie pas, aujourd’hui encore, les controverses fiévreuses lorsque le parti religieux relève la moindre profanation du repos sacro-saint du chabbat. On n’a pas oublié la demande des religieux exigeant la démission du Premier Ministre Rabin lorsque des chasseurs bombardiers commandés aux USA avaient atterri en Israël après l’entrée du chabbat… Or, les religieux savent bien que les impératifs de défense nationale transcendent le respect des lois juives, c’est même un devoir de même nature que de sauver sa vie et de la défendre…
        On a parfois l’impression de revivre ce que Bismarck avait appelé le Kulturkampf (combat pour la culture) dans son opposition à une certaine église : défendre les valeurs d’une civilisation contre l’empiétement d’une idéologie religieuse.
        Cette ambiguïté congénitale de la nature même de l’Etat d’Israël, improprement appelé l’Etat juif, nous renvoie au document fondateur signé par Théodore Herzl,  Der Judenstaat, en français l’Etat des Juifs et non l’Etat juif. Alors que la première traduction induit l’idée que les Juifs ne sont pas tous également impliqués dans la pratique religieuse, la seconde laisserait entendre que cet Etat est par la règle religieuse. Ce qui n’est que partiellement vrai.
        En fait, l’identité juive est à redéfinir. Depuis la chute du second Temple en 70 de notre ère, le corps d’Etat à avoir su organiser sa survie fut le groupe des Docteurs des Ecritures, lesquels ont tout misé sur une définition intégralement religieuse du peuple juif. Alors qu’il y a plusieurs manières d’être juif.
        La religion juive ne doit pas étouffer la culture juive. Il y va de son universalité. Ce qui n’est pas rien. Mais il faut être équitable et rendre hommage à l’action quasi bi-millénaire des rabbins : sans leurs strictes règles, les juifs auraient disparu comme tous les autres peuples du Proche Orient ancien.
        Encore un paradoxe de l’énigme juive…
     

  • EHOUD OLMERT, ENTRE L’AMERTUME ET LE DÉCOURAGEMENT…

     

    EHOUD OLMERT, ENTRE L’AMERTUME ET LE DÉCOURAGEMENT…
        Décidemment, M. Olmert ne cesse d’alimenter la chronique des petites phrases et des idées iconoclastes. Lors d’un discours prononcé à l’occasion du treizième anniversaire de l’assassinat du Premier Ministre Itshaq Rabbin, il a tout bonnement annoncé que l’Etat d’Israël devait se retirer de tous les territoires conquis après la guerre des six jours, y compris la partie orientale de Jérusalem. Une telle affirmation n’a recueilli l’assentiments de personne (si l’on excepte les partisans de l’extrême gauche et du pacifisme bêlant), Madame Livini ayant immédiatement marqué son désaccord avec l’actuel chef du gouvernement démissionnaire… Sans même parler du leader du likoud qui a hurlé son indignation.
        Mais pourquoi donc M. Olmert s’acharne-t-il à faire parler de lui, en de telles conditions, alors que sa carrière politique va s’arrêter sèchement dans quelques semaines et que sa carrière judiciaire va commencer ?
        Il faut quitter le domaine de l’analyse politique pour aborder, celui encore plus mouvant, de la psychologie des hommes politiques. Ancien chef de Kadima, ayant succédé à Ariel Sharon dans des conditions dramatiques, M. Olmert n’a jamais porté Madame Livni dans son cœur, celle-ci n’ayant nullement montré la moindre disposition à le soutenir lorsqu’il fut mis en difficulté. Pire, elle a même enfoncé le clou ou pris une scie électrique pour détruire son fauteuil et prendre sa place. Rien d’étonnant à ce que M. Olmert cherche à se venger de tant d’ingratitude, lui qui l’avait maintenue dans ses fonctions à la diplomatie israélienne.
        Mais il y a plus. Ceux qui scrutent le vidage du Premier Ministre lors de ses apparitions à la télévision, auront remarqué qu’il a vieilli de dix ans en peu de semaines. Ses yeux se sont enfoncés dans leurs orbites, les rides sont plus marquées sur son front et l’ovale de son visage paraît désormais accidenté. Il est vrai qu’il est difficile de gouverner les Israéliens ou les juifs. Rappelons nous cette phrase dite par Moïse dans le Pentateuque, s’adressant à son peuple : depuis le jour où je fis votre connaissance, vous vous êtes toujours rebellés contre l’Eternel votre Dieu (mamrimù heyitem ‘im ha-Shem élohéchém)
        Mais il y a là quelque acharnement de la part d’Ehoud Olmert qui s’applique à rendre de plus en plus ardue la tâche de celle dont il ne souhaite guère la réussite à la tête du gouvernement. En fait, il eût fallu le décharger de ses fonctions car que peuvent bien penser les voisins d’Israël qui se réjouissent de toute cacophonie dans le camp de leur ennemi ? Dire qu’il faut restituer des territoire, en plus de toutes les concessions territoriales consenties par Israël, relève d’une stratégie qui s’apparente au défaitisme. Pour arriver à la paix, il ne faut pas trop vite abattre ses cartes. Un politique aussi madré que M. Olmert le sait bien. Ce sont donc des considérations autres que politiques qui lui ont dicté son discours. Des considérations d’où l’amertume et le découragement ne sont pas absents.
     

  • LA LENTE MAIS INEXORABLE DESCENTE AUX ENFERS DU PARTI TRAVAILLISTE ISRAÉLIEN

     

     



    LA LENTE MAIS INEXORABLE DESCENTE AUX ENFERS DU PARTI TRAVAILLISTE ISRAÉLIEN
        J’ai un rêve auquel je ne crois pas moi-même : ce jour là, l’Etat d’Israël sera en paix depuis des décennies, il ne défraiera plus la chronique, sa classe politique se sera régénérée, plus d’ambitions strictement personnelles, plus de corruption, plus de guerre ! Des centaines de découvertes technologiques et médicales contre les maladies, le cancer, le cholestérol, le diabète etc…
        Pour parler trivialement, ce n’est demain la veille. Quand on voit que les prochaines élections législatives annoncent une déroute de l’un des partis les plus anciens et les plus prestigieux d’Israël, on se frotte les yeux pour voir si l’on ne rêve pas ! Ce parti qui fut la colonne vertébrale d’Israël, un véritable vivier de dirigeants, de généraux de l’armée, de professeurs, de créateurs et d’artistes. Et aujourd’hui, ce sont des dizaines d’hommes de renom qui annoncent publiquement de le quitter et de rejoindre un parti d’extrême gauche, le Méréts. Un parti, selon moi, sans avenir et qui se situe jusqu’ici à la frange de la politique israélienne.
        Comment s’explique cette érosion qui ressemble fort à une descente aux enfers ? Il y évidemment l’usure du pouvoir, la recherche des honneurs et des bonnes par ses dirigeants, l’état de guerre quasi permanent du pays qui génère une usure précoce des cadres israéliens.
        Même un brillant général comme Ehoud Barak, héros de la nation, n’a pas été épargné par cette évolution. Porté brillamment au pouvoir, ayant tout fait pour négocier la paix, il fut rejeté par son parti (et de quelle manière) pour être de nouveau porté à sa tête dans un moment de désarroi.  Je n’ai rien contre lui. Au contraire, je l’admire. Mais l’âge et la fatigue l’ont vidé de toute énergie ; on a l’impression qu’il tente de survivre et s’accroche à son fauteuil. Certaines clauses des négociations avec Madame Livini nous ont laissés sans voix.
        Comment fera-t-il pour redresser la barre et retenir ses amis au sein du parti ? L’affaire s’annonce difficile.
        Le problème, c’est que les dirigeants des partis politiques de tous les pays du monde ne veulent jamais partir d’eux-mêmes, après avoir un constat d’échec. Ils ne conçoivent une vie sans le tournis et le tourbillon du pouvoir. Ils attendent qu’on les chasse. C’est triste !
        Et puisque nous parlons des élections israéliennes, n’ayons garde d’oublier les élections à la mairie de Jérusalem, consultations des plus délicates en raison de la situation globale
        Les spécialistes de la Bible hébraïque disent souvent que ville, lorsqu’elle fut conquise par David vers 970 avant l’ère chrétienne, n’était qu’un petit village de pâtres et de bergers… Il en fit une cité vers laquelle se tournent les yeux du monde entier. Son fils, Salomon, fit d’une petite chapelle royale le temple de l’humanité tout entière…  Depuis lors, tant de choses ont changé.