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Vu de la place Victor-Hugo - Page 1379

  • LA RÉFORME CONSTITUTIONNELLE EN FRANCE…

     

    LA RÉFORME CONSTITUTIONNELLE EN FRANCE…
        Nicolas Sarkozy a la baraka ; une sorte de providence divine qui confie à d’humaines mains le soin de lui faire passer in extremis des caps difficiles. Non seulement il a réussi à avoir la majorité (une seule voix ! mais n’oublions pas que la République a été instituée en 1875 à un seule voix de majorité !!) mais il a pris un butin de guerre, un véritable trophée en la personne de Jack Lang que ses petits camarades s’apprêtent à exclure du PS. En d’autres termes, non seulement le président a évité un sérieux accident de parcours, mais il a semé la zizanie et la discorde dans le camp d’en face… On sent la main experte des grands stratèges élyséens. Certes, il a fallu donner des biscuits aux radicaux de gauche afin qu’ils votent : notamment une nomination plutôt inattendue de l’un de leurs anciens présidents dans un corps de l’Etat. Après tout, c’est de bonne guerre. Ce sont des choses qui arrivent.
        Ce succès est fondamental : s’il en avait été autrement, la gauche aurait rappelé au président cet insuccès matin, midi et soir. Et désormais la France peut presque dire qu’elle a subrepticement changé de régime : le parlement a plus de pouvoirs, les citoyens français peuvent comme en Suisse se saisir d’initiatives populaires et le président obtient ce droit qu’il réclamait de pouvoir s’exprimer devant le parlement.
        Intéressantes à plus d’un titre sont les réactions de parlementaires PS qui contestent la politique à courte vue de leur direction politique. Le TSS : tout sauf Sarkozy n’a pas marché. Et c’est heureux car c’eût été manquer le passage d’une opportunité qui ne se serait plus représentée. Tout le monde trouvera à y gagner. A commencer par la France.
     

  • LE PAPE BENOÎT XVI EN AUSTRALIE : LES PRÊTRES ET LE CÉLIBAT

    LE PAPE BENOÎT XVI EN AUSTRALIE : LES PRÊTRES ET LE CÉLIBAT
        Décidément, ce sont toujours les événements  latéraux qui préoccupent la presse. Dans cette édition des Journées Mondiales de la Jeunesse (JMJ) en Australie, ce sont les démêlés de certains prêtres et religieux indélicats qui attirent, comme d’habitude, l’attention de la presse. Que l’on me comprenne bien : les viols ou agressions sexuelles contre mineurs ou autres sont absolument affreux et  absolument condamnables. Je dis simplement qu’un déplacement su important, avec une telle foule de jeunes venus du monde entier, mérite un meilleur traitement et une meilleure couverture médiatique.
        Mais n’évitons pas ce délicat et scabreux sujet :   que des prêtres et des religieux agressent des enfants est une chose inouïe, absolument étrangère à l’enseignement du magistère. De telles personnes n’ont pas, semble-t-il, leur place au sein de l’Eglise. Et le Saint Père a d’ailleurs présenté des excuses publiques en exigeant que les coupables soient traduits en justice. Ils seraient un peu plus de cent, nous dit-on. Mais cela en fait cent de trop.
        Que le chef de l’Eglise, la plus grande religion du monde, ait condamné ces actes inqualifiables et assorti cette condamnation d’excuses publiques, constitue un tournant qui n’étonne pas de la part d’un grand homme comme le pape Benoît XVI ; comment peut-on trahir la confiance de parents qui vous confient leurs enfants, ce qu’ils ont de plus cher au monde, alors qu’on est censé les catéchiser ?
        Il faut compatir avec les enfants victimes et leurs familles. Leur demander pardon, leur offrir une réparation et écarter à tout jamais les coupables. Mais le plus important reste à faire, c’est la réflexion sur la possibilité pour un être humain, d’assumer un célibat absolu sa vie durant. Loin de moi l’idée de préconiser à une confession qui n’est pas la mienne de changer sa constitution ecclésiale, mais il y a lieu de réfléchir sur ce phénomène qui se reproduit sur tous les continents : en Amérique, en Australie, en Europe, en Orient, partout !
        Et pourtant, ce phénomène ne représente qu’un pourcentage infime au sein de l’Eglise. On ne le souligne pas assez. L’écrasante majorité des prêtres est constituée d’hommes bons, humbles et vertueux. Il faudra donc soit durcir les conditions d’admission au stade même du noviciat soit réformer. C’est peut-être dur, mais c’est ainsi. Et rendons hommage encore une fois au pape qui a eu le courage de présenter ses excuses aux victimes et à leurs familles.

  • L’ÉTHIQUE EN TEMPS DE GUERRE…

    L’ÉTHIQUE  EN TEMPS DE GUERRE…
        Hier après-midi, effectuant mes recherches pour une étude biographique du philosophe juif allemand Léo Baeck (1873-1956), auteur de tant d’ouvrages marquants comme L’essence du judaïsme (1922), L’Evangile, une source juive (1938), Ce peuple. L’existence juive (1956),  je lisais dans le volume VI de ses œuvres complètes des discours prononcés en 1915 devant les soldats allemands de confession juive, à l’occasion des fêtes religieuses.
        L’aumônier-philosophe  y incitait les militaires de Guillaume II à faire preuve de respect et d’humanité à l’égard des populations civiles (notamment françaises) dont ils occupaient le sol. Il soulignait les meurtrissures qui affectaient leurs cœurs et insistait sur la notion d’éthique et sur la nécessité de ne pas insulter l’avenir. La guerre y était dénoncée, entre les lignes, comme une démarche anormale qui ne devait pas porter à l’humanité profonde, tapie en chacun d’entre nous. C’est la paix, disait-il devant les soldats, qu’il faut envisager, une paix qui s’instaurera nécessairement dans le futur, car les hommes ne peuvent pas vivre dans un état de belligérance permanente…
        Ce texte m’est revenu à l’esprit en écoutant ce matin les discours du ministre israélien de la défense, le général Ehoud Barak, lors de l’enterrement des soldats ; dans son allocution, le général s’en référait aux valeurs de la tradition juive, à la nécessité d’accorder une sépulture décente au soldats morts dans la défense de leur pays… C’était une atmosphère de dignité et de respect, accompagnée de recueillement qui prévalait. Pas la moindre incitation à la vengeance, au sang qui appelle le sang, même si la cruauté et l’indigné de l’ennemi terroriste sont patentes…
        Emouvants aussi les discours de la mère et de l’épouse de l’un des soldats ! C’est ce qui frappe dans le comportement de tout un peuple qui a attendu deux années durant le retour de ses soldats et auquel on rend des dépouilles dans un état de décomposition avancée ; C’est le verbe, le logos, face à la violence et au cynisme. Mais est-ce la bonne répronse ? D’un autre côté, l’horreur ne doit pas être cantagieuse ni faire abdiquer les valeurs morales. Autrement, l’ennemi crapuleux aura remporté une double victoire qu’il ne mérite guère. Comme le disait un grand penseur allemand : il est des victoires qui discréditent ceux qui les remportent et des défaites qui honorent ceux qui, hélas, qui les subissent.
        De l’autre côté,  face aux Israéliens, en deuil, une journée de liesse nationale, un président de la République (chrétien, rappelons le) qui accueille en héros, des terroristes et un triple assassin dont le haut fait consiste, entre autres, à avoir fracassé le crâne d’une fillette de quatre ans dont il avait aussi occis les parents. Quel acte d’héroïsme, quelle bravoure ! Et Israël l’a rendu à ses comparses, indemne, éclatant de santé…
        Mais revenons au début de la note : des décennies plus tard, la France et l’Allemagne, nations chrétiennes d’une Europe civilisée, ont finir par faire la paix…