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Vu de la place Victor-Hugo - Page 438

  • L'Europe face aux pérégrinations: migrants ou réfugiés?

    L’Europe face aux pérégrinations ; migrants ou réfugiés ?

    Le fluidité terminologique est souvent un indice révélateur car quand on hésite sur la désignation d’un fait ou d’un évènement, c’est que celui-ci nous cause problème ou nous met mal à l’aise. Les Français parlent de migrants, les Allemands qui ont commencé par leur faire bon accueil avant de se raviser, parlent, eux, de Flüchtlinge (réfugiés). D’autres évoquent les demandeurs d’asile, en allemand Asylbewerber derrière lesquels se cachent parfois des réfugiés économiques.

    Dans tous les cas, il s’agit d’êtres humains qui ne peuvent plus, ne supportent plus l’état de guerre, de misère ou de dictature dans leurs pays d’origine. Il faut vraiment que vos conditions de vie soient insupportables pour que vous quittiez tout et que vous traversiez les mers et les océans au péril de votre vie et de celle de votre famille.

    Contrairement à la démarche humanitaire et généreuse de la chancelière allemande, cette fille de pasteur qui n’a pas oublié les leçons de l’Evangile et la morale protestante qu’elles ont sécrétée, certains Länder comme la Bavière changent d’avis et ne peuvent plus faire face à la pression des réfugiés. Ce qui montre bien qu’il ne fallait pas détourner le regard des horreurs dans ces pays arabo-musulmans mais traiter le problème sur place au lieu d’admettre chez soi des milliers de fuyards, hommes, femmes et enfants quittant des lieux où la vie devient impossible.

    Mais était-ce la solution ? Quel pays peut –il admettre des millions de réfugiés ? Même la riche Allemagne ne le pourrait pas en raison des spécificités ethniques et sociologiques. Il faut se projeter dans dix ou quinze ans, lorsque ces gens seront installés dans des pays d’accueil occidentaux, issus de la culture judéo-chrétienne, comment feront ils ? Se fondront ils dans la masse ou vont-ils constituer des ilots dans un océan étranger ?

    Il est vrai que toutes ces craintes s’évanouissent à la vue du corps de cet enfant de trois ans, mort noyé et que les eaux de la Méditerranée ont renvoyé au rivage, comme pour s’imprégner de manière indélébile à notre mémoire ; je ne dis pas à notre conscience car je ne suis pas certain que nous ayons une.

     L’âme de cet enfant nous accusera à tout jamais devant le tribunal céleste en raison de notre non assistance à enfant en danger.

  • La rentrée en France ou le règne de la délectation morose

    En France, la rentrée c'est l'heure de la delectatio morosis

    C'est un fait avéré. faisons une comparaison dictée par l’actualité brûlante et les circonstances présentes: alors que des dizaines de milliers affluent sur les côtes de notre continent, meurent  asphyxiés sur les autoroutes dans des camions abandonnés ou se noient tout simplement en Méditerranée, les Français qui jouissent de l'un des systèmes sociaux les plus favorables au monde se plaignent des petits tracas de la vie quotidiennes: trains en retard, classes non pourvues d'enseignants, pannes d'électricité, baisse du pouvoir d'achat, métiers non rémunérateurs comme éleveurs de porcs, producteurs de lait, etc… etc…

    Aucun de ces professionnels de la rouspétance (pour parler comme feu Georges Pompidou) n'a compare sa situation très enviable au sort désespéré des migrants syriens et autres qui marchent des heures durant sous un soleil de plomb pour accéder enfin à un territoire accueillant.

    Pourquoi donc les Français sont ils si inconscients? Est ce parce qu'ils ont tout? Regardez simplement le système de santé; dans n'importe quel autre pays, même dans le pays voisin, la puissante Allemagne, les frais médicaux sont moins bien remboursés. Et on ne tolère pas des déficits abyssaux qui ont droit de cité de ce côté ci du Rhin. Et ce n'est pas tout: regardez l'assurance chômage et comparez là à ce qui se passe aux USA où le chômeur perd tout, le pauvre, jusques et y compris l'assurance maladie quand il n'a plus d'emploi. Dans certains états, on soigne les nécessiteux au tirage au sort…

    Alors pourquoi? Je pense que cela a quelque chose à voir avec la haine de soi profondément nichée au sein de chaque citoyen de ce pays qui a honte de son histoire, de sa culture et de sa religion. Cele fait des années que j'observe ce phénomène qui va en s'aggravant.

    Mais je localise depuis ce matin une lueur d'espoir: la réintroduction de l'instruction civique et du cours de morale dans nos établissements d'enseignement, depuis la maternelle jusqu'à la terminale. Enfin, on va enterrer le douteux héritage de mai 68. Les valeurs, qui ne sont plus boursières, reviennent. Oh, cela prendra du temps, mais il faut bien commencer un jour. La première fournée sortira des moules dans une quinzaine d'années. Ce qui n'est rien dans la vie culturelle d'une nation.

    Un autre motif de satisfaction, même s'il terni par une petite inquiétude: les déclarations très évangéliques de la chancelière allemande sur la nécessité pour l'Europe d'adhérer à des valeurs judéo-chrétiennes auxquelles elle doit sa naissance et son développement. Elle a parlé des mythes fondateurs qui gisent au fondement même de notre culture européenne. Il faut ressusciter cette adéquation entre notre héritage judéo-chrétien. Ce n'est pas un hasard si c'est une fille de pasteur qui fait de telles remarques. Et je l'en félicite.

    J'ai évoqué l'inquiétude car des larges franges de la population, en France, en Allemagne, en Autriche et même ailleurs, s'inquiètent de l'accroissement de cet afflux composé principalement de non européens qui vont, par la suite, une fois qu'ils bien installés sur place, marquer leur défiance vis-à-vis d'une socio-culture qui n'est pas la leur et qui refuse l'exclusivisme religieux, l'égalité stricte des femmes avec les hommes, l’humanisme, etc...

    Les gouvernants de tous les pays ont été pris de court, j'en veux pour preuve la désorganisation, les revirements et les contradictions, bref tous les flottements……

    Cette impéritie n'est pas rassurante pour l'avenir. Pour finir, les Français devraient être fiers de vivre dans un pays comme la France. Elle est loin d'être parfaite mais c'est nettement mieux qu'ailleurs.

     

     

  • Le drame des migrants et l'interview de Marine Le Pen ce matin sur I-Télé

    La drame des migrants et l’interview de Marine Le Pen ce matin sur I-Télé

    Ce que nous vivons depuis plusieurs semaines, voire plusieurs mois dans tous les pays de l’UE est à peine croyable. Tous les gouvernants, de droite comme de gauche, du nord comme du sud, n’ont rien vu venir et il n’est pas étonnant qu’ils subissent les événements à défaut de pouvoir au moins les canaliser. On a assisté à des scènes à peine croyables : des hordes humaines où même les enfants et les vieillards ne sont pas absents s’infiltrer dans les pays d’Europe, échouer sur des rivages qu’ils croyaient hospitaliers, le tout sous le regard impuissant de soldats, de garde-frontières ou de douaniers… Cela fait penser au limes de l’empire romain qui a fini par succomber aux grandes invasions.

    Que l’on me comprenne bien, je ne compare pas ces pauvres êtres à des envahisseurs armés qui se seraient juré la fin de notre civilisation et de notre culture ; je dis simplement que sauf à être des barbares et à faire usage d’armes à feu, on ne peut plus s’opposer à de telles marées humaines.

    Je tire de cela au moins deux leçons : les gouvernements ont fait preuve d’une coupable impéritie, ne prévoyant rien, laissant la situation s’aggraver indéfiniment en Syrie, en Irak et en Afghanistan, sans jamais penser une seconde que ces pauvres gens finiraient par tout tenter alors qu’ils bravent la mort chez eux chaque jour que Dieu fait. La seconde leçon relève de l’égoïsme national ou même européen : comment penser que les gens se feraient massacrer chez eux sans bouger ? Comment avoir hésité à intervenir dans ces foyers de conflits, comme la Syrie et l’Irak ?

    Le problème est que les gouvernements vont réagir à un moment où des milliers, voire des millions de gens vont tenter de quitter l’enfer où ils vivent pour rejoindre les pays de l’Europe du nord. Une fois installés dans leur destination de prédilection ils pourront aller où il leur plaira dans toutes l’Europe, ce qui signifie que même la France et la Grande Bretagne ( en dépit de statut européen particulier) ne pourront rien faire…

    C’est à peu de choses près que Marine Le Pen a développé ce matin sur I-Télé. Certes, l’Allemagne fait exception à la règle puisqu’elle a fait volte face, ne parle plus de renvoyer ces réfugiés chez eux et se déclare prête à les recevoir. Mais pourra t elle les intégrer valablement, les assimiler, ou simplement les loger et leur donner du travail ? Il y a aussi des arrière-plans historiques radicalement différents, tant en Allemagne que dans les autres pays de l’UE : l’histoire récente de ce pays l’incline à se montrer accueillant. Par ailleurs, il a la poursuite d’un but non avoué mais bien réel : la population allemande ne se renouvelle plus, les naissances ne couvrent plus les décès. Et l’économie germanique, la plus puissante du continent, besoin de main-d’œuvre : 800.000 personnes à recevoir, ce n’est pas rien, même pour un pays comme l’Allemagne.

    Est ce que toute la population allemande est sur la même ligne que la chancelière ? Ce n’est pas sûr car nombre de citoyens craignent que cet afflux massif de réfugiés ne conduise à des changements d’équilibre et ne créent des problèmes des vingt années à venir, lorsque ces populations d’origine non européenne marqueront leur différence et présenteront leurs revendications spécifiques. Là aussi il y a une différence avec la France qui elle veut assimiler entièrement alors que l’Allemagne tolère le communautarisme.

    Un dernier point : nos politiques doivent absolument changer et regarder l’avenir de manière bien plus large et non plus par le petit bout de la lorgnette nationale. Sinon, on s’expose à de tels défis civilisationnels qu’on ne pourra plus maitriser.

    Qu’on soit ou non d’accord avec elle, Marine Le Pen paraît mieux à même de faire face. J’ignore comment, mais elle, au moins, ne minore l’étendue de ce grave problème.