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Vu de la place Victor-Hugo - Page 489

  • Rendre le vote obligatoire en France?

     

    Rendre le vote obligatoire en France ?

     

     

     

    Régulièrement, la question revient à l’ordre du jour. Ce matin, un commentateur d’I-TELE a rappelé que Laurent Fabius, François Hollande et Manuel Valls avaient jadis joint leurs voix pour faire voter cette mesure. Le même commentateur ajoutait la remarque suivante : maintenant qu’ils sont au pouvoir, que n’adoptent ils pas la mesure jadis préconisée ?

     

     

     

    Et en effet, la question se pose avec une certaine acuité depuis que le premier parti de France est celui de l’abstention. Voter est un droit, voter est un devoir. Mais dans une démocratie on ne transforme le droit en devoir, ce serait forcer les gens, les contraindre à s’intéresser à quelque chose dont ils désespèrent : la politique !

     

     

     

    Il y a quelques années j’ai entendu en Israël une dame assez âgée se livrer à une réflexion désabusée sur les élections et les hommes politiques : Pendant la campagne électorale les murs vous parlent, mais une fois que les politiciens sont élus, vous parlez à un mur…

     

     

     

    Avec son bon sens populaire, cette dame a résumé la situation : comment contraindre les hommes politiques à tenir leurs promesses, à dire la vérité, à ne pas mentir, à ne pas falsifier les bilans de leur passage au pouvoir, etc…

     

     

     

    Donc, on pourrait, le cas échéant, rendre le vote obligatoire, mais il faudrait qu’un second volet accompagne cette mesure coercitive : que devons nous faire aux hommes politiques, de droite comme de gauche, qui mentent délibérément (je rappelle la phrase de J. Chirac, la plus cynique du siècle : les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent…), falsifient les comptes, etc… pas seulement en Europe, en France, mais aussi et surtout dans un pays comme la Grèce où les nouveaux élus se rendent compte qu’ils ont délibérément menti et qu’ils sont désormais en retrait par rapport à ce qu’ils ont dit.

     

     

     

    Une fois que des tricheurs et des menteurs ont été élus parce qu’ils ont abusé leur peuple, de quel recours dispose celui-ci pour se débarrasser d’eux ? Aucun, strictement aucun. Une fois qu’on est élu, on l’est pour toute la durée de la législature. Les exemples sont nombreux pour illustrer ce phénomène.

     

     

     

    Si l’on veut réformer le code électoral, il faut tout revoir, à commencer par l’engagement des candidats face à leurs électeurs. Que quelqu’un promette qu’on rasera gratis demain, c’est connu. Ce qu’il faut aujourd’hui, c’est le punir, le traduire devant un tribunal indépendant qui lui inflige une peine d’inéligibilité de 5 ou 10 ans. Dans ce cas, on conçoit que les électeurs soient contraints d’aller voter.

     

     

     

    C’est probablement parce que les conditions, toutes les conditions ne sont pas réunies que les gouvernements, de droite comme de gauche, ne veulent pas entendre parler de cette mesure.

     

     

     

    Il ne faut seulement une dose de proportionnelle, il faut surtout une grande d’éthique dans la politique, deux termes qui riment ensemble. Mais c’est tout ce qu’ils ont en commun.

     

  • Les élections départementales en France ce week end

     

    Les élections départementales en France ce week end

     

     

     

    A en croire les sondages, unanimes en la matière, les jeux sont faits, le FN sera le grand gagnant de la consultation ce dimanche. Les suffrages démentiront-ils les sondages, une nouvelle fois comme en Israël ? C’est peu probable. Ce parti réputé être d’extrême droite plafonne à 30%, ce qui est sans précédent, suivi d’assez près par l’UMP et l’UDI ; assez loin derrière arrive le PS qui ressent un petit frémissement. Mais la suite, ce sont les partis communiste et le front de gauche. Lesquels réalisent des scores plutôt faibles.

     

     

     

    Telle est la situation ce samedi matin, fin de la campagne. Que va t il se passer au juste et quelle est la portée de cette élection ?

     

     

     

    En fait, chaque élection intermédiaire est défavorable au pouvoir en place en France. Et chaque fois que le parti au pouvoir ne sort pas gagnant de la consultation, il minimise l’importance de son échec. C’est normal et c’est de bonne guerre. La droit l’a fait, la gauche l’a fait. Tous les font et le feront.

     

     

     

    Il reste, cependant, un problème dont l’importance commence tout juste à s’imposer à tous les observateurs de la vie politique française : quel est le statut exact du FN ? Tous les partis, je dis bien tous les partis disent qu’il ignore les valeurs de la République, qu’il est infréquentable, la droite républicaine va même jusqu’à dire que c’est elle et non le FN qui incarne l’opposition ; il demeure que 30% des électeurs français (c’est énorme) votent pour lui. Et ce score est en progression constant. Pourquoi et comment en sommes nous arrivés là ?

     

     

     

    Ce n’est pas le programme économique du FN qui attire les gens ; il est intenable, incohérent et irréaliste. Ce n’est pas plus le programme politique qui se résume toujours à l’insécurité et à l’immigration. Alors qu’est ce qui explique cette avancée qui semble se jouer de toutes tentatives d’endiguement ?

     

     

     

    Je crois que c’est un effet d’accumulation, une lassitude de tous les partis politiques qui n’ont pas victorieusement combattu le chômage depuis plus de 30 ans. Il y a deux points sur lesquels les électeurs se focalisent et qui semblent constituer l’ADN du FN : c’est l’immigration et la défense de l’identité nationale. Nicolas Sarkozy avait perçu cette sensibilité nouvelle en créant un ministère dédié à l question. A-t-il eu raison, ou tort ? L’avenir nous le dira.

     

     

     

    Pourtant, il y a eu, environ un an déjà, la publication d’un sondage indiquant que 61% des Français ne sentaient plus chez eux en France.

     

     

     

    Ce sondage, passé presque inaperçu, aurait dû mettre la puce à l’oreille des partis , de droite comme de gauche. Personne n’en a tenu compte. Et depuis cette date, le FN ne cesse de monter. Marine le Pen n’oublie jamais de citer le problème de l’immigration dans ses discours. Il y a donc une crispation, un repli identitaire des gens, à tous les niveaux, toutes les classes sociales…

     

     

     

    Comment x’explique cette identité presque malheureuse ? Lorsque les gens parlent du communautarisme, ils visent en réalité un certain groupe ethnique et une certaine culture. Les récents attentats commis au cœur même de capitales tant européennes qu’arabes (Paris, Copenhague, Tunis, Tripoli, Damas, Sanaa, etc) ont renforcé ce sentiment d’insécurité diffuse, aggravé les oppositions entre les cultures et renforcé l’impression qu’on n’est plus chez soi…

     

     

     

    Examinez bien le durcissement des positions tant au FN qu’à l’UMP, concernant la consommation de viande porcine, les repas de substitution, les prières dans les rues, etc… Même un ancien président de la république a abordé publiquement ce sujet. Est ce vraiment de son niveau ? Comment un tel sujet, relevant du recteur ou de l’inspecteur d’académie a t-il pu s’imposer au rang d’un débat national ?

     

     

     

    Je pense objectivement que la société française traverse une crise, bien plus grave que toutes les précédentes. Et nul ne possède seul le remède.

     

     

     

    Le salut consiste à refonder l’identité française, à restructurer les valeurs qui gisent au fondement des sociétés occidentales. Il n’a échappé à personne qu’aucun journaliste, aucun homme politique, ni même aucun philosophe médiatique, ne parle du dialogue des cultures. L’expression a entièrement disparu des écrans radars…

     

     

     

    Est-ce un oubli ou un renoncement ? Probablement les deux et c’est pour cette même raison que cela est grave.

     

  • L'attentat de Tunis et ses implications

     

    L’attentat de Tunis et ses conséquences

     

     

     

    A l’évidence, l’Etat dit islamique a de fins stratèges qui planifient son extension de par le monde et ont des idées précises quant à la logique de son développement. Il est même assez surprenant que l’attentat de Tunis ne soit survenu qu’hier alors que la Tunisie, maillon faible de la Libye voisine, en état de déliquescence avancée, constituait une cible parfaite et une proie facile pour les djihadistes.

     

     

     

    D’après ce que l’on sait, et il convient d’être prudent puisqu’il a fallu attendre le milieu de la nuit pour apprendre que des Français faisaient partie des morts, les assaillants au nombre d’au moins deux, visaient d’abord le parlement tunisien, tout proche du musée qui fut en fin de compte victime de l’attentat.

     

     

     

    Ironie ou fatalisme de l’histoire, l’une des commissions réunies ce jour là dans l’enceinte de ce parlement, auditionnait justement les chefs de l’armée tunisienne, un corps notoirement sous équipé et mal entraîné, contrairement à une police omniprésente et bien formée. Cela s’explique par la constitution sociale de ces pays : on a peur de l’armée, amatrice de coups d’Etat et on a besoin d’une police fidèle qui surveille la population et déjoue ou décourage toute velléité de troubler l’ordre public

     

     

     

    Les réactions des gouvernants sont à la mesure de la gravité de l’attaque. Mais ce petit pays qui a perdu au moins quatre ans à cause de la venue au pouvoir du parti islamiste Annahda, n’a pas les moyens de se défendre correctement. Il a plus de 800 km de frontière avec l’Algérie d’une part, et avec la Libye d’autre part.

     

     

     

    La Tunisie devra introduire un plan vigipirate, s’occuper de son propre développement et cesser de s’intéresser à des horizons lointains de la solidarité arabe, bref se concentrer sur le développement économique et social. C’est ainsi que les touristes et les investisseurs reviendront.

     

     

     

    Voyons à présent les implications de l’attaque. Vu la dissémination des djihadistes partout dans le monde arabe mais aussi en Europe (sans parler du Proche Orient où se trouve la maison mère), les commentateurs sont alarmistes et disent que les vers  sont dans le fruit. Comment lutter contre des gens qui rentrent chez eux, militairement formés, experts en maniement d’armes et d’explosif s? Même la France n’est pas assurée de ce côté là, et l’on raconte même que des commandos d’élite français, infiltrés en Syrie, s’en sont pris de façon radicale, aux occupants français de deux véhicules tout terrain  qui avaient l’intention de rentrer en France. Les autorités n’ont pas voulu prendre un tel risque.

     

     

     

    En s’attaquant à la Tunisie ; les terroristes espèrent enflammer l’ensemble de l’Afrique du Nord, après le Mali et le Proche Orient. Ils espèrent ébranler ainsi tout le monde arabo-musulman et neutraliser ceux de leurs coreligionnaires désireux de vivre en paix avec les autres, tout en pratiquant tranquillement leur religion. Si l’Algérie est momentanément à l’abri (elle a déjà donné : souvenons nous du combat contre le FIS et les années de sang) en raison de sa puissante armée et de ses devises lui permettant d’acheter des armes aux Russes et aux Français, ce n’est pas le cas du Maroc. Certes, l’Arabie Saoudite aime le royaume chérifien à s’armer, mais cela ne suffira pas. La misère générale fait de tous ces désœuvrés et laissés pour compte des proies faciles pour les djihadistes.

     

     

     

    Il existe, aux frontières de la Syrie, un autre petit royaume bien vulnérable, la Jordanie, qui ne va pas tarder à souffrir… Quand on fait la liste de tout cela, on a le vertige : la Syrie, l’Irak, la Libye, Bahreïn, le Yémen, et maintenant la Tunisie La liste est elle close ? On veut l’espérer.

     

     

     

    Une remarque en fin de compte : les puissances occidentales devraient prévoir, anticiper et prendre les devants. Il est vrai qu’avec un homme comme B. Obama, c’est difficile. Or, on ne peut rien faire sans les USA. Obama va nous faire perdre deux ans à ne rien faire. Même son chef d’Etat-Major interarmes  a déclaré publiquement que des tapis de bombes ne suffiraient pas et qu’il faut des troupes au sol.

     

     

     

    L’actuel président américain s’est trompé sur tout : l’Iran, l’Irak, la Syrie, la Libye, et last but not least… Israël

     

     

     

    Il existe une phrase qui se trouve à la fois dans la sagesse grecque et aussi dans le Psaume 118 : Que Dieu m’aide concernant mes amis, mes ennemis je m’en charge…

     

     

     

    MRH in Tribune de Genève du 19 mars 2015