Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Vu de la place Victor-Hugo - Page 486

  • Le Front National est il vraiment le premier parti de France?

     

    Le Front National est il vraiment devenu le premier parti de France?

    C’est peu probable, même en s’en tenant à l’objectivité la plus parfaite. Certes, le vote FN n’est plus exclusivement protestataire mais est devenu un parti d’adhésion. Non pas au programme socio-économique de ce parti, qu’on ne connaît toujours pas, avec exactitude, mais c’est l’expression d’un malaise persistant des couches sociales les plus défavorisées et d’une classe moyenne inférieure qui s’est paupérisée à la suite d’une crise interminable. C’est cela qui crée le trouble et renforce l’idée chez certains que tous les partis ont failli, qu’ils pensent qu’à eux, qu’ils vivent bien mieux que leurs mandants et qu’il serait temps, toujours selon ces gens, de donner enfin sa chance à ce parti qui n’a jamais eu le pouvoir. Ce qui explique que sans rien faire, ni rien dire, sans même apparaître fréquemment sur les écrans des télévisions, Marine monte, grimpe dans les sondages, par un effet quasi mécanique. Ce n’est pas plus compliqué que cela. D’où l’affolement légitime du gouvernement actuel qui réalise, un peu tard, qu’on atout essayé contre le FN, mais en vain. Que faire ? Résoudre les problèmes posés par la crise. Or, cela ne dépend pas que du gouvernement actuel et même un autre ne s’en serait pas mieux tiré.

    Quant à la possibilité pour Marine de devenir chef de l’Etat, cette hypothèse n’est plus du tout écartée d’une revers de main. Elle n’est plus fantaisiste.

    La première chose à faire est de rassurer les Français et de leur faire comprendre qu’ils sont chez eux en France.
    Allez dans la rue, sortez dans les marchés, écoutez les conversations dans les bars et les restaurants, et vous verrez que les gens se posent la question quand ils prennent le métro, se promènent ou rentrent chez eux.
    C’est un peu triste, mais faire ? Le gouvernement fait ce qu’il peut.

  • Inquiétudes au sujet de l'Egypte

    Inquiétudes au sujet de l’Egypte

    Visiblement le maréchal-président qui a pris le pouvoir sur les bords du Nil ne parvient pas, à l’heure qu’il est, à ramener le calme dans son pays. Un terrorisme qui n’est pas résiduel continue de sévir en Egypte, notamment au Caire et aussi dans le Sinaï où des branches d’Al quaida et de l’Etat islamique s’implantent de plus en plus.  Depuis quelques jours, on a même appris que les élections législatives prévues pour une date assez proche, venaient d’être repoussées sine die. Ce n’est pas un bon signe et cela prouve que la normalisation, à défaut du calme, n’est plus à l’ordre du jour.

    La position stratégique de l’Egypte en fait un facteur essentiel dans la région et même dans l’ensemble du monde musulman. Ce pays a toujours occupé la première place grâce à superficie et à sa population qui approche les 90 millions d’habitants. On se souvient qu’il a toujours réussi à rétablir ses positions et à regagner le terrain perdu : lorsqu’il signa une paix séparée avec Israël, ce pays fut mis au ban de la nation arabo-musulmane, mais petit à petit, il s’est rétabli et aujourd’hui nul ne songe plus à lui contester son rôle pilote.

    Mais la chute du président Moubarak a ouvert une longue période d’instabilité avec l’élection du chef islamiste que l’armée, après un temps d’observation assez long, a fini par destituer. Ce coup d’Etat ne semble pas avoir ramené le calme et la stabilité. A preuve, l’achat massif d’armes par l’Egypte qui aurait plutôt besoin de la création de nouvelles richesses. Dans la région, les choses ne s’arrangent pas et l’Egypte a été contrainte d’adopter une attitude très dure à l’égard de l’enclave de Gaza, dont les dirigeants sont accusés d’attaquer ou d’aider à attaquer l’armée égyptienne dans le Sinaï.

    Que l’Egypte le reconnaisse ou non, il y a dans la population des soutiens au Hamas et aux Palestiniens.

    La répression ne suffit pas. Il faut aussi une solution politique.

  • Benjamin Netanyahou et Barack Obama

    Benjamin Netanyahou et Barack Obama

    Ces deux hommes d’état font penser à un couple divorcé mais condamné à vivre ensemble. Ils ne se sont pas entendus. Il y a entre eux une sorte de désaccord presque congénital qui va bien au-delà des clivages politiques, l’un est démocrate, donc de gauche (un peu) et l’autre est foncièrement de droite et ne le cache guère. Lors de la dernière campagne électorale, Netanyahou ne s’est pas caché pour exprimer son soutien au candidat républicain à la Maison Blanche. Lequel dut s’incliner face à Barack Obama.

    Mais dans le contexte actuel, les deux hommes portent leur différend sur la place publique. Netanyahou fait une mauvaise manière à B. Obama en se faisant inviter par la majorité républicaine du Congrès qui lui réserva maintes standing ovations au grand dam d’un président peu amène. Devant le Congrès, Netanyahou n’a pas hésité à dire clairement que la politique US vis-à-vis de l’Iran menace la sécurité d’Israël et la paix dans le monde. A cela B. Obama répondit que  le Premier Ministre israélien ne donnait aucune solution qui fût viable et fiable..

    Dès son arrivée à Loud, retour de Washington, Netanyahou lui a répondu de manière encore plus directe. Est il possible de regarder enfin la question de l’Iran d’une manière objective et surtout constructive ?

    L’Iran des Mollahs est un danger pour la paix dans la région et même au-delà à cause de sa politique agressive et de son soutien au terrorisme. Téhéran est militairement présent en Syrie et même en Irak où il prétend défendre les lieux saints de l’islam chiite. Les Iraniens sont présents dans le sud du Liban, mais aussi au Yémen où ils ont orchestré l’occupation de la capitale Sanaa. A Bahreïn ils testent les réactions de l’Arabie Saoudite. En une phrase, ils ne perdent pas une occasion pour avancer leurs pions et devenir la puissance régionale incontestée.

    Cela n’est pas du goût de l’Egypte ni des régimes arabes modérés.

    Telle est la situation. Ne serait il pas temps de donner à l’Iran la place qu’il mérite dans la région, pour peu qu’il manifeste sa volonté de ne pas agresser ses voisins ni même de les menacer ? Téhéran est l’héritière d’une grande nation de l’Antiquité mais ses velléités actuelles d’acquérir l’arme nucléaire sont source d’une profonde inquiétude. Il suffit de voir la course aux armements que sa politique suscite dans la région : l’Egypte a acheté 24 avions de chasse à la France. L’Arabie Saoudite finance le réarmement de l’armée libanaise afin qu’elle puisse enfin faire jeu égal avec la milice chiite pro iranienne, le Hezbollah. Les émirats sont sur le qui-vive.

    Les USA suivent tout ce manège de près mais semblent avoir pris leur décision : se désengager d’une région du monde, le Proche Orient, qui n’est plus leur priorité. L’urgence pour eux, c’est la Chine dont la logique de développement les inquiète. La Chine veut accéder à la parité technologique avec les USA, ce que ces derniers cherchent à empêcher à tout prix.

    Aux yeux des USA, réputés pour leur naïveté démocratique et leur myopie politique, les Etats du Proche Orient, Israël excepté, ne sont pas amendables au plan démocratique. Au lieu de faire preuve de réalisme politique à la Henry Kissinger, ile entendent faire la leçon à ces régimes arabes alliés qui semblent avoir une grande incompatibilité avec la démocratie et le suffrage universel. Scrutez le cas de l’Egypte : un important dirigeant US s’est y rendu en pleine crise pour dire que l’armée a fait un coup d’Etat en écartant Mohammed Morsi du pouvoir. On connaît la suite : le maréchal-président a aussitôt reçu V. Poutine pour lui acheter des armes et il en fit de même à l’égard de la France où il a fait son marché.

    Alors que faire ? En ce qui concerne l’Iran, ce pays doit adoucir son régime, changer de politique et réintégrer enfin sa place d’honneur dans le concert des nations. Quant aux USA, leurs dirigeants doivent comprendre qu’une grande nation, gendarme du monde, doit parfois se salir les mains.

    Une politique de retrait n’est pas compatible avec le statut de grande puissance.