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Vu de la place Victor-Hugo - Page 836

  • L’anarchie sociale en France : Débat autour du droit de grève…

    L’anarchie sociale en France : Débat autour du droit de grève…

    Les aéroports français risquent de connaître à nouveau l’anarchie la plus totale durant quatre longues journées (rien que cela !) en raison du projet gouvernemental qui consiste à les aligner sur les transports terrestres concernant le droit de grève : tous les grévistes qui entendent cesser le travail doivent se signaler 48 heures à l’avance…

    En principe, il n y a rien de mal à cela puisque l’on ne touche guère au droit d’arrêter le travail mais que l’on cherche simplement à protéger l’autre principe de la Constitution qui prévoit la liberté de mouvement et de déplacement  pour tous: voilà le véritable enjeu qui n’est pas, comme les prétendent les syndicats et certains partis politiques, une atteinte au droit sacro-saint de grève. Surtout dans un pays comme la France.

    En fait, ce faux débat permet de toucher au cœur même de l’organisation sociale française, caractérisée par la crispation, le raidissement et l’opposition exacerbées entre classes sociales. La Révolution française est demeurée inachevée aux yeux de certains qui poursuivent, encore deux siècles après, un combat d’arrière-garde, et aux yeux desquels ce que l’on n’obtient pas par les urnes sera exigible par la rue (manifestations, grèves, blocages, séquestrations, etc…)

    Ce que réclament les grévistes en tous genres, c’est le droit illimité de peser sur tous, de la pire des façons, tant qu’ils n’auront pas obtenu gain de cause. Or, la mesure gouvernementale ne vise qu’une chose : protéger les usagers, éviter la pagaille et la désorganisation. La France est pratiquement le seul pays d’Europe où l’acception d’une grève, son sens premier, est de gêner, de faire mal à tous sans distinction aucune…

    Voyez l’Angleterre : depuis le long passage de Me Margaret Thatcher, les Trade Unions ont été calmés par des mesures énergiques alors que ils étaient en passe de ruiner l’économie du pays. Voyez l’Italie où les salariés des transports ont droit de faire grève mais après avoir assuré le transport des gens de six heures à neuf heures du matin et le soir entre dix-sept heures et vingt heures. Tout le reste du temps, ils peuvent s’arrêter de travailler.

    Mais en France, la grève vise à gêner le maximum de gens, sans le moindre discernement. On se ne se soucie guère de la jeune mère célibataire qui ne sait comment garder ses enfants les jours de grèves des enseignants et qui risque de se mettre à mal avec son employeur… Et il en est de même des hôpitaux, des transports, des agriculteurs, etc… Souvenez vous des agents de sécurité qui ont fait grève au beau milieu des vacances scolaires, condamnant d’innombrables familles avec enfants en bas âge à errer d’un aéroport à l’autre.

    La fermeté du gouvernement a payé, ils ont dû se soumettre.

    Le ton peut paraître un peu ferme mais la situation l’exige. Savez vous quel est le salaire d’un pilote d’avion de ligne ? Je ne dis pas que ce n’est pas mérité, mais ce ne sont pas les plus malheureux.

  • Pauvre Syrie…

    Pauvre Syrie…

    En fin de compte, Karl Marx avait bien raison en disant que les Etats du monde sont des monstres froids qui envisagent leurs propres intérêts à l’exclusion de toute autre considération, notamment éthique. Russes et Chinois ont une nouvelle fois bloqué un projet de résolution condamnant les violences contre les populations civiles, en dépit de la modération de ce texte. Lequel n’exigeait plus vraiment le retrait immédiat de Bachar el Assad et arrondissait les contours de sorte que le régime de Damas ne paraissait plus comme le principal accusé et le responsable de cette crise sanglante. Les opposants à la résolution exigeaient que l’on mît sur un même pied d’égalité le régime et ses ennemis… On croit rêver !

    Comme on l’a maintes fois répété dans ces articles, le régime de Damas ne partira pas pacifiquement. Hier, journée d’atroces répressions, les insurgés ont eu plus de deux cents victimes. Ces chiffres paraissent à peine croyables tant ils sont élevés. Il est clair que le conflit a pris depuis hier une nouvelle dimension. Les membres de l’ASL (al-djish al-souri al-hor) vont sûrement recevoir plus d’aide, des armes et des munitions de la part des ennemis du régime de Damas, ce qui va durcir encore plus le conflit. On va donc assister à une radicalisation des deux côtés.

    Et aussi à plus de victimes, hélas ! On notera que plus personne n’évoque le moindre dialogue national, plus la moindre lueur d’espoir d’une trêve.

    Vraiment, la Russie et la Chine ont pris une responsabilité écrasante face à l’Histoire. Certes, ce ne sont pas eux qui tuent dans les rues des villes et des villages, mais les Russes, notamment, continuent leurs livraisons d’armes au régime qui réprime à tour de bras.

    C’est très triste. Pas uniquement pour les Syriens mais pour nous tous.

  • La condamnation en appel de l’église de scientologie

    La condamnation en appel de l’église de scientologie

    La justice française a eu la main lourde, hier en condamnant fermement l’église de scientologie, cette fois en tant qu’institution et personne morale, à près de 600.000€ d’amende et en infligeant à certains de ses dirigeants des amendes propres et des peines de prison avec sursis. Les chefs d’accusation sont particulièrement graves. Mais l’église en question a annoncé son intention de se pourvoir en cassation, voire même d’aller devant la cour de Strasbourg si elle n’obtenait pas cause de cause. L’affaire est donc à suivre.

    L’une des raisons qui ont mis cette église à mal est l’accusation très grave d’abus de faiblesse, accompagné de tentative de prendre l’argent de gens déboussolés, en désarroi, et auxquels, dit-on, on aurait soutiré d’importantes sous forme d’achat de produits. Il faut vérifier de telles dires, mais la cour d’appel semble être convaincue de son fait.

    En fait, il ne faudrait pas qu’une religion fût ni de près ni de loin, liée à des activités lucratives. C’est le point majeur qui a fait pencher la balance et sur ce point, les accusations émises par de nombreux anciens adeptes de l’église sont frappantes.

    Assurément, dans cette affaire, il fait obéir aux règles du débat contradictoire et écouter les deux parties. On a donné la parole hier aux avocats des victimes et aux gens qui combattent les dérives sectaires. On a aussi entendu les amis de cette église mais au lieu d’exposer les points de leur défense à venir, ils se sont contentés de dire que le verdict était injuste. In summa, les anti-scientologues étaient nettement plus convaincants que les adeptes de cette mouvance.

    Ce qui est encore plus grave, c’est que cette condamnation qui est d’une extrême gravité va encore plus porter atteinte à la réputation de cette église et ouvrir la voie, comme le disait l’avocat des plaignants hier, à une dissolution, voire une interdiction de ce mouvement.

    Attendons la suite.