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Vu de la place Victor-Hugo - Page 945

  • THE MARIAGE

    THE MARIAGE
    Nous sommes quelques uns à revendiquer fièrement ne pas faire partie des deux milliards d’hommes et de femmes à avoir suivi un mariage que l’on dit princier. Combien d’hommes et de femmes ont cru pouvoir oublier leurs problèmes quotidiens en scrutant les faits et gestes des jeunes mariés auxquels nous souhaitons bien du bonheur. Mais ne nous leurrons pas, souvenons nous des remarques acerbes du frère et du père de la princesse Diana qui dénonçaient l’inhumanité de la famille britannique régnante.
    En Grand Bretagne, le gouvernement a sévèrement limités les dépenses sociales et les ressources des chômeurs. Et l’on voit ce que coûte ce mariage . Je pense que l’on pêche par démesure.

  • Le débat entre Ramadan et Meddeb : le Monde du 23 avril

    Le débat entre Ramadan et Meddeb : le Monde du 23 avril

    L’islam des Lumières

    Le journal Le Monde en date du 23 avril a publié une intéressante confrontation entre notre ancien collègue de l’Université de Genève Abd el Waheb Meddeb, d’une part, et le théologien islamique genevois, Tarek Ramadan. Il s’agissait de faire parler des deux voies opposées de l’islam sur des sujets d’actualité. Et notamment sur le printemps arabe, les rapports à la démocratie, au fondamentalisme, au statut de la femme, à l’humanisme, en gros aux rapports avec tout ce qui est non musulman.

    Celui qui se rapproche le plus de nos conceptions et défend une sorte d’islam des Lumières, recherchant plus les convergences que les divergences, plaidant pour un humanisme islamique comparable en tout point à l’humanisme gréco-latin, est sans conteste M. Meddeb. Son vis à vis défend, lui, une position plus proche de ce qu’il considère être la ligne de l’orthodoxie musulmane, même s’il se garde bien d’utiliser une terminologie aussi univoque.

    Il me semble que la ligne de fracture entre les deux hommes se situe autour de la présence ou de la non présence du religieux dans l’existence, et dans le cas le plus récent, dans les révoltes qui secouent en profondeur le monde arabo-musulman. Pour M. Meddeb, l’absence de toute référence à l’orthodoxie ou à l’islamisme est un marqueur remarquable qui signe une évolution cruciale et bienvenue de la mentalité arabo-musulmane : on voit des masses arabes, non manipulées par des meneurs religieux ou politiquement orientés, revendiquer bruyamment les mêmes droits que ceux en vigueur dans nos pays de tradition chrétienne ou judéo-chrétienne. Il s’agit de montrer que l’identité musulmane ou islamique ne peut pas être intrinsèquement et exclusivement religieuse. En français, cela porte un nom : la laïcité.

    Les deux hommes ont aussi parlé du statut de la femme, des homosexuels, des minorités religieuses et du Proche Orient. Il était d’ailleurs remarquable de relever que les manifestations, au tout début du moins, n’ont jamais connu le moindre slogan anti-israélien, comme si les masses arabes comprenaient enfin que ce chiffon rouge, agité sous leurs yeux des décennies durant, avait été un puissant dérivatif les éloignant de leurs préoccupations politiques quotidiennes. Un peu comme si un citoyen arabe voulait se plaindre de l’absence de liberté et de droits et qu’on lui disait : Calmez vous Ne comprenez vous pas que notre seul et unique problème, c’est Israël… En somme, si l’Etat juif n’avait pas existé il eût fallu l’inventer tant il offrait un principe explicatif des plus commodes.

    Béni soit l’Eternel qui a bien voulu doter ses créatures d’un peu de son intelligence (barouch shé halaq mé-hokhmata le-basar wa dam).

  • Barack Obama est il américain ?

    Barack Obama est il américain ?

     

    Cela peut nous sembler saugrenu, mais c’est la question que se pose avec insistance une partie de la presse américaine et qui lui fut soufflée par l’un des candidats qui rêvent d’occuper le bureau ovale à la Maison Blanche. Pourquoi un tel doute ? Pour plusieurs raisons, probablement.
    D’abord parce que Obama peine à incarner l’Amérique profonde, en raison même de son discours du Caire où il reconnaissait que des membres de sa propre famille étaient des musulmans. Il faisait allusion à son père et surtout aux années de son enfance passés en Indonésie où il fréquenta une madarsa… Enfin, il y a son second prénom Hussein, auquel il semble tenir. Tout ceci contribue à créer ce climat de suspicion qui pourrait être dangereux pour Obama s’il maintenait sa candidature.

    Né à Hawaï, le dernier état à avoir rejoint les Etats Unis, Obama n’en est pas moins américain, mais sa volonté de se démarquer de la politique de son prédécesseur, ses interventions brouillonnes dans le dossier israélo-palestinien (dont chacun sait qu’il ne sera jamais réglé, en raison de l’intransigeance arabe) ont porté atteinte à son image.

    On se demande même si la parti démocrate va le présenter officiellement comme candidat. Enfin, même s’il obtenait la bénédiction de son parti, il n’est pas exclu qu’un ou plusieurs candidats se présentent contre lui…

    Mais soyons justes : il n’est pas exclu que le fameux discours du Caire ait, en dépit de ses maladresses et de ses imprécisions, contribué à l’effondrement des régimes autoritaires arabes, en d’autres termes, qu’il ait marqué le début de ce printemps arabe qui risque de virer à l’hiver, au durcissement (soumoud). M. Obama a eu le courage d’aller dire aux Arabes chez qu’ils faisaient fausse route, devaient réintégrer la civilisation et la culture universelles et que l’Amérique n’était pas leur ennemie, à condition, évidemment, qu’ils ne commettent pas d’attentats…

    Voici un thème qui éloigne heureusement des badineries amoureuses londoniennes suivies par près de deux milliards de cerveaux légers.