Venise, Venise, Venise ! (II)
Connaissez vous la tentation d e Venise ? C’est ‘envie de tout laisser tomber, de ne plus rien faire, sinon vivre sans fournir d’effort, sans se stresser, en se laissant aller. Pourquoi cette cité lacustre est-elle devenue le synonyme d’une vie romantique, d’un site où les amoureux du monde entier viennent se reposer et s’aimer ? Difficile à résumer tant les raisons sont multiples et variées. En fait, j’ay étais venu une première fois il y a fort longtemps et ce retour dans la cité des doges m’a rendu attentif au charmé extrême du lieu.
Imaginez un peu des gens, des travailleurs, des ouvriers effectuant leurs tâches quotidiennes en chantant, des policiers très souriants, des maîtres d’hôtels accueillant, des restaurants de luxe avec des serveurs attentifs, remplissant les verres d’eau et de vin, dès que ceux-ci commencent à se vider ! Si vous imaginez cela vous comprendrez pourquoi Venise est unique au monde, le lieu où les habitants de la terre entière se donne rendez vous.
Il y eut aussi des scènes très attendrissantes : tous ces groupes de lycéens, d’enfants, notamment d’Italie, mais aussi de France (je ne savais pas que cette ville était la destination préférée des Français), venus visiter la ville. Les ponts sont encombrés, les ruelles, les venelles même, sont bondées, tant les gens déambulent en groupes compactes dans les allées souvent si étroites.
J’ai vu des adolescents discuter avec les serveurs de pizzerias pour déterminer la taille et l’épaisseur de ce mets si recherchés par les jeunes, dotés d’un gros appétit mais de peu d’argent ! La vie est mal fait car on a peu de moyens quand on est jeune mais quand on gagne bien sa vie, c’est l’âge au cours duquel on ne doit plus permettre le moindre excès. Il en est de même de la jeunesse et de la beauté des femmes : les colliers, les parures, les bijoux les plus luxueux parent le corps (usé et fatigué) de dames un peu passées alors que les filles les plus fraîches et les plus sensuelles doivent se contenter d’articles plus modestes…
La circulation à Venise nécessite que l’on ait le pied marin : quand nous avons pris un taxi hier après midi depuis le D- i jusqu’à l’aéroport, les conducteurs de ce taxi fluvial avançaient au même rythme que les gondoles tant que nous nous trouvions dans les rues de la même, mais une fois en haute mer (si je puis dire) ils mirent les gaz et j’avoue avoir été soulagé à l’arrivée : durée de cette course folle, moins de vingt minutes
Mais à l’hôtel même, le D---i, l’entrée, le lobby, sont visités par des tas de gens venus prendre des photographies ; je n’ai jamais vu un tel palais transformé en hôtel. Trois palais acquis au fil des ans, des chambres merveilleuses avec vue sur la lagune où l’on aimerait vivre éternellement.
Ah, j’oubliais ! Ces jeunes hommes tirant des charrettes à bras, dévaler lentement les escaliers sur les ponts, ah ces Italiens qui chantent, chantent, encore et encore, heureux de vivre, confrontés chaque matin à cette mer, à cette eau qui entoure la ville de toutes parts.
J’ai été intrigué par la présence de tant de tréteaux empilés dans les ruelles, sur la place Saint Marc, au Rialto, partout. Comme la ville est souvent inondée par les pluies ou la montée des eaux, on installe les tréteaux pour que les passants puissent déambuler à pied sec, un peu comme les Hébreux à la sortie d’Egypte, traversant la Mer rouge sans se mouiller…
Bref, un dépaysement totale, à moins de 90 minutes de Paris. C’est là que les choses se passent, même si j’ai modérément apprécié la qualité des mets et des boissons du café Florian… Un danger, cependant, menace gravement la ville : le tourisme de masse, ces groupes compactes auxquels les Tour operators vendent à vil prix des séjours qui ne sont pas vraiment à la hauteur de la dignité de cette cité unique au monde.