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Vu de la place Victor-Hugo - Page 980

  • L'armée lâche Husni Moubarak

    V

     

     

    L’imminent départ du président Hosni Moubarak

     

    Etant à Genève pour assurer mes obligations, je n’ai pu alimenter le blog, ce dont vous voudrez bien m’excuser. La situation en Egypte que j’ai pu suivre depuis Genève sur Al-Djazira et Al-Arabya évolue toujours dans le même sens. Mais les Egyptiens éduqués et cultivés savent agir dans la nuance : ainsi l’armée égyptienne a affirmé solennellement par la voix de son porte parole qu’elle ne tirerait jamais sur les manifestants dont les revendications lui semblent légitimes : c’est que l’armée, tout en ne condamnant pas le régime de Moubarak qui l’a choyée, prend ses distances. En fait, l’armée pense déjà à l’après Moubarak.

    Les historiens et les sociologues disserteront sûrement à perte de vue sur ce qui s’est passé, en réalité. Ce fut un ras le bol généralisé, le raïs étant malade, trop vieux et usé par trois décennies de pouvoir absolu. L’armée avait déjà décroché lorsqu’elle fit savoir qu’elle n’accepterait pas le fils Gamal Moubarak. Le raïs avait tenté de la contourner et voilà le résultat.

    Ce qui pose problème à présent, c’est ce qui va se passer après le départ de Moubarak. L’armée ne permettra jamais aux Frères Musulmans de venir imposer leur dictature anti-démocratique et fanatique… Allez demander aux Coptes (près de huit millions en Egypte) ce qu’ils pensent des Frères musulmans…

    Il y a une réaction des Iraniens qui brille par son incroyable cynisme : alors que le régime des Mollahs n’a pas hésité à faire tirer sur la foule des manifestants, son ministre des affaires étrangères se félicite des événements en Egypte où l’armée, précisément, ne tire pas et respecte les droits civiques des citoyens. Ce que la république islamique ne fait pas.

    Mais les Egyptiens sont un peuple mature qui sait où se trouvent ses vrais amis. Il ne choisira pas l’aventure, ce qui ramènerait l’Egypte trente ans en arrière et la ruinerait encore plus, si elle quittait le camp des USA et cherchait noise à son puissant voisin.

    Souhaitons que la transition se fasse en bon ordre.

  • Clint EASTWOOD

    AU DELA, LE FILM DE CLINT EASTWOOD

    Hier soir, à Deauville, nous avons vu le film de Clint Eastwood qui parle des relations entre le monde des vivants et celui des ombres, des morts. Etonnant de la part d’un homme comme Eastwood, mais peut-être pouvons nous ramener cet intérêt pour l’au-delà à l’âge du célèbre acteur.
    L’intrigue est bien nouée, bien qu’elle soit triple : autour d’un petit garçon qui a perdu son frère jumeau, autour d’un homme médium qui peut faire parler les morts, une sorte de nécromancien mais sympathique et enfin, une séduisante jeune femme qui échappe à un tsunami et qu’on lui crut mort, mais qui, par miracle, a survécu.

    Mais voilà, personne ne la prend au sérieux lorsqu’elle entreprend de raconter ses sentiments, elle qui fut dans le vestibule de la mort. Arrive alors ce garçon qui brûle d’envie de parler à son frère arraché par la mort…

    La suite, vous la devinez, la superbe jeune femme (Claire de France) renoue avec l’amour et le succès…

    Mais au-delà de ce happy end, c’est toute une problématique métaphysique qui est abordée : la vie dans l’au-delà, pouvons nous communiquer avec le monde des ombres ? Les morts s’intéressent-ils à nous qui sommes encore dans cette vallée des larmes ? Peuvent-ils exercer une sorte d’influence tutélaire, nous protéger ? Il faut relire l’Ecclésiaste mais la réponse de Clint Eastwood me semble plus optimiste et plus romantique. Mais est elle plus véridique ?

  • LA SITUATION EN EGYPTE

    LA SITUATION EN EGYPTE
    Apparemment, le président Moubarak a fait preuve de plus de savoir faire et d’intelligence que son malheureux homologue tunisien, contraint de plier bagage en moins de trois heures et de se retrouver en exil, bien loin de chez lui. Le scénario que j’envisageais s’est réalisé : une petite révolution de palais, comme dans du velours, puisque le chef des services secrets, l’homme de confiance du président, a été nommé vice président tandis q’un autre général, déjà ministre, a été promu Premier Ministre. L’arméee  n’a pas lâché son chef, elle a repris un pouvoir qu’elle n’avait jamais quitté, mais elle le fait sous couvert de respect constitutionnel.
    Il semble que les dignitaires de l’armée se soient entendus sur une bonne sortie de crise en plusieurs étapes : d’abord, on dote le pays d’un nouveau gouvernement pour calmer les manifestants. Ensuite, on rétablit l’ordre. Pour finir, on enclenche quelques réformes qui faisaient tragiquement défaut et pour finir, M. Moubarak passe la main à son Vice président et homme de confiance, le général Omar Soleimane…
    Ce dernier connaît parfaitement les rouages de l’Etat et surtout ceux de l’armée car il est la tête de l’appareil sécuritaire depuis de nombreuses années. En outre, il a la confiance des pays occidentaux et est un partenaire apprécié des Israéliens qui ne manqueront pas de le prévenir si des menaces imprévues venaient à compromettre son action.
    Que penser de tout cela ?
    Hélas, même si la stabilité devait revenir, on n’oubliera pas les victimes, plus d’une centaine, nous dit-on, au cours des émeutes. Le retour à la normale ne se maintiendra que si la situation des masses égyptiennes devait changer. Tous ces peuples, privés de démocratie et de liberté depuis des décennies, doivent réduire leurs armées, leur politique bellciste et tout miser sur l’économie et l’éducation. Tous ces régimes ont argué de situation de crise à l’extérieur (Israël) pour se maintenir au pouvoir. Et pour y parvenir, ils sont semé le vent…
    En arabe, on dit aladi yazra’ou al hawa yahassdou a-rih