Nul ne contestera plus que la guerre fait rage entre le monde dit civilisé, l'Europe, l'Occident, les Etats Unis, d'une part, et le terrorisme international, d'autre part, ce dernier étant largement dominé et animé par l'islamisme ou le radicalisme musulman. Cette dernière dénomination ne vise nullement à inclure dans cette analyse l'écrasante majorité d'hommes et de femmes désireux de vivre en paix avec leur entourage et d'assurer à leurs proches et descendants un avenir meilleur.
La lecture des journaux de ces derniers jours permet d'observer une forte montée en puissance des réseaux terroristes qui n'hésitent plus à frapper à l'aveyglette, l'objectif étant, dans tous les cas de figure, de faire le plus de dégâts et de victimes possible…
En donnant un coup de peid dans la fourmilière et en délogeant les talibans de Kaboul, et aussi, en envahissant l'Irak, les Occidentaux n'avaient pas prévu que le réseau terroriste international d'al_Qaida se réorganiserait et utiliserait la communication par internet pour donner des ordres, planifier des attentats et poursuivre des activités terroristes tous azimuts.
Nous avons déjà attiré l'attention sur ce point, à la suite de tant de journalistes spécialistes de cette question. Mais il semble qu'un nouveau pas ait été franchi: désormais, des pays connus pour leur soutien au terrorisme laisse transiter par leurs territoires des terroristes connus et recherchés, les arment même et tirent avange de leurs actes de déstabilisation…
UN détail ne permet pas de fermer les yeux ni de faire semblant qu'on n'a pas compris: la soudaine radicalisation du Hamas qui s'empare de la bande de Gaza, l'infiltration de membres d'al-Quaida sur place pour se rapprocher d'Israël, ne peuvent pas supposer qu' une improvisation gît aun fondement de ces développements… La soudaine émergence de palestiniens dissidents dans le nord du Liban, à Nahr al Bared, à Tripoli, l'expulsion de réfugiés afghans sommés de regagner leur pays, les troubles armés au cœur même de la capitale pakistanaise avec le siège de la Mosquée rouge, tous ces faits apparemment déconnectés les uns des autres tissent une toile des plus inquiétantes.
Et que pouvons nous faire? Est-ce que le dialogue entre les cultures, les religions suffirait à ramener à la raison des groupes animés d'une haine implacable contre l'Occident? Il est permis d'en douter. Mais ce dont on ne peut plus douter, c'est que nous sommes en guerre. Une guerre non déclarée mais bien présente…
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Le Monde et le livre de M. Colombani
Au fil du Monde Paris, Plon, 2007, 396 pages, 20 €
Le dernier livre de Jean-Marie Colombani, véritable chant du cygne du dirigeant d’un grand journal qu’il fut contraint de quitter, laisse une impression insaisissable. Lecteur de ce journal depuis l’âge de seize ans, un an avant de passer mon bac, je puis témoigner que les articles qui y étaient publiés ont constitué mon indispensable lecture quotidienne (un peu dans le sens de Hegel qui parlait de la prière quotidienne du lecteur de journal), l’essentiel de mon ouverture sur le monde, jusqu’à aujourd’hui, c’est-à-dire quarante ans après…
Je puis donc porter une appréciation mesurée sur l’évolution de ce grand journal, passé des mains d’un grand Monsieur comme Hubert Beuve-Méry à celles de Messieurs Edwy Plenel et Jean-Marie Colombani. L’évolution, au cours de toutes ces années, s’est apparentée à une rupture car le journal donnait souvent la parole à des journalistes d’investigation dont le style tranchait nettement par rapport à ce qu’avait été la grande tradition de cette publication. Mais tout n’était pas négatif. Toutefois, cette orientation n’était pas du goût de tous et petit à petit les recettes se firent plus rares, forçant les dirigeants à remédier à certaines outrances que la brièveté de ce billet m’empêche de détailler. Le divorce, prévisible intervenu entre les deux dirigeants du journal précipita le dénouement. Dès lors, il paraissait évident que le départ du premier serait inéluctablement suivi de celui du second… Il est vrai que certains ouvrages consacrés au fonctionnement interne de ce journal jetèrent une lumière crue qui n’arrangea pas ses affaires.
Il n’est pas question ici de critiquer qui que ce soit, ce serait déloyal et déplacé à la fois. D’autant que le journal fait peau neuve Mais je dois bien reconnaître que durant deux décennies au moins, j’ai eu du mal à retrouver le journal de ma jeunesse et de mes années d’étudiant, quand, avec mes amis et mes camarades qui étudiaient à la Fondation des Sciences Politiques, nous passions des week-ends entiers à commenter les éditoriaux de Sirius, de Pierre Viansson-Ponté (Ah ! qu’elles étaient belles ces envolées reprises dans un volume intitulé Des jours entre les jours…) et de quelques autres… Nous les lisions et les relisions, tant le style était ciselé et le vocabulaire bien choisi Et je dois bien reconnaître qu’en ce temps là, on gardait vraiment les articles du Monde.
Mais tout a changé, même Le Monde. Non qu’on ne reconnaisse point à ce journal et ses dirigeants (passés ou actuels) le droit d’évoluer eux aussi avec leur temps… Mais il faut savoir faire le départ entre le pouvoir et le contre-pouvoir, entre la critique et le parti pris, entre des positions critiques mais toujours sensées et des postulats idéologiques qui sont loin de faire l’unanimité des lecteurs… En somme, plus d’analyses objectives et sobres, et moins de partis pris et d’opinions personnelles.
Souhaitons donc par courtoisie à l’auteur de ce livre une large diffusion de son écrit et au Monde de repartir du bon pied sans jamais confondre les notions de pouvoir et de contre-pouvoir.
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Médecins et terrorisme
Une certaine incrédulité, teinté de stupeur, s'est emparée des rédactions et des publics en Europe, à l'annonce de la découverte d'un réseau terroriste constitué de médecins islamistes en Grande Bretagne. D'abord, l'incrédulité: comment des hommes ayant prêté le serment d'Hippocrate ont-ils pu organiser sciemment une action destinée à briser des vies humaines, à mutiler des hommes, des femmes et des enfants qu'ils ont juré de soigner et de guérir? On a du mal à se dire que cet acharnement meurtrier vise des êtres d'une autre religion… Mais la médecine, les médecins, les professions de santé, toutes ces choses n'enjambent-elles pas les différences religieuses, raciales, culturelles, pour se fixer sur l'essentiel, la vie humaine?
Toutes les grandes religions, toutes les spiritualités, n'enseignent-elles pas un monogénisme rigoureux et strict, a savoir que tous les hommes dérivent d'un seul ancêtre Adam, commun à tous?
Les médecins qui sont en question ici ont porté un coup fatal à la cause qu'ils prétendent défendre, à la profession qu'ils exercent et à la religion qu'ils prétendent représenter. Qui pourra dorénavant admettre dans nos établissements hospitaliers des candidats de cette nature? Même si, nous le savons bien, il s'agit d'une infime minorité qui ne saurait représenter l'ensemble…