MIKHAIUL KHODOROVSKY EN PRISON
Dans le Figaro de cette fin de semaine, on peut lire une intéressante interview de l’ancien magnat russe du pétrole qui doit sa déchéance (momentanée) à sa volonté d’animer l’opposition russe à Vladimir Poutine, lorsque ce dernier était président de la fédération de Russie.
La première réaction est évidemment la surprise : comment le prisonnier le plus relégué de toutes les Russies a-t-il pu, du fond de sa prison, donner une telle interview ? Est-ce que les remontrances occidentales (Angela merkel, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy etc), le tout sur fonde d’agression de la Géorgie, ont finir par porter ? Sommes nous dans l’attente d’un heureux événement, une sorte de mise à l’épreuve ou une libération conditionnelle prochaine ? Il est trop tôt pour le dire…
Condamné à neuf années de privation de liberté pour fraude et évasion fiscales de grande envergure, selon l’accusation, mais en réalité surtout pour bâillonner un opposant redoutable, le jeune magnat pétrolier, jadis réputé l’homme le plus riche de Russie, a déjà effectué la moitié de sa peine, ce qui le rend libérable… Mais comme il continuait, du fond de sa cellule, d’attaquer le système et son chef, celui-ci s’est empressé de trouver de nouveaux chefs d’accusation pour le maintenir sous les verrous le plus longtemps possible…
L’interview au Figaro est modérée, elle laisse bien augurer d’un possible arrangement entre un homme des plus brillants et un pouvoir, acculé au plan nationale et international : on a aussi lu, je pense, la violente tribune libre d’André Glucksmann contre le système Poutine… On y découvre que derrière une apparente bonne santé, les points sombres s’accumulent dont le plus grave est la forte chute de la natalité russe et la baisse prochaine de la population. Ce qui frappe encore plus, c’est l’espérance de vie, l’une des plus faibles d’Europe…
Voilà des défis à relever. Voilà des combats démocratiques où les démocrates du monde entier accompagneront volontiers les maîtres actuels du Kremlin…