L’ASSAINISSEMENT DES MARCHÉS FINANCIERS INTERNATIONAUX
Cette fin de semaine marquera peut-être un tournant dans l’histoire de l’économie mondiale : toutes les bourses, toutes les places financières mondiales, en Europe, en Asie et en Amérique clôturent en hausse ! Il était temps. Les tenants de l’orthodoxie financière, à savoir le marché finira par se réguler lui-même en éliminant les canards boiteux et en n’épargnant que les structures saines, ont fini par se rendre à l’évidence : il arrive un moment où c’est le politique qui prend le pas sur l’économique et le financier anarchiques, ne privilégiant que la recherche effrénée du profit. Ce profit qui était à deux doigts de faire chavirer l’économie du monde et la vie des milliards d’hommes et de femmes sur la planète.
Cette semaine folle est riche d’enseignements : d’abord, l’Amérique domine, et c’est heureux. Malgré de sempiternelles critiques, à l’encontre de l’administration Bush en particulier, celle-ci a montré qu’elle pouvait redresser la barre, même en fin de course et le candidat démocrate, sur la défensive dans les sondages, a dû le reconnaître. L’autre enseignement , c’est le retour de l’Etat,c’est-à-dire du politique dans l’arène financière : n’était la décision politique de racheter les actifs pourris (le mot n’est pas de nous) par l’Etat américain (des milliards de dollars !) la confiance ne serait pas revenue. A méditer : même les libéraux les plus échevelés sont tenus de le reconnaître : c’est l’intervention massive du Trésor américain qui leur a sauvé la mise ! Enfin, comme on le notait plus haut, c’est l’Amérique qui donne le ton. A noter que les bourses russes, notamment de Moscou, payent leur intervention en Géorgie : une chute de près de 17%… Du jamais vu ! Mais là un redressement notable en cette fin de semaine qui enseignera peut-être un peu plus de sagesse : lisez donc l’opinion d’André Glucksmann dans Le Monde de ce milieu de semaine…
Le revers de la médaille est effectivement le creusement de la dette extérieur des USA, la dépréciation du dollar, c’est-à-dire la mise contribution de la planche à billets. Avec des conséquences à plus long terme. Les USA vivent au-dessus de leurs moyens, ils financent sur l’extérieur leur déficit depuis des décennies et on s’éloigne à des années lumières de la convertibilité or-dollar…
Il faut revenir à des fondamentaux plus sains de l’économie mondiale. Mais rendons justice à Georges Walker Bush dont l’administration finissante n’est pas agonisante : elle a relevé le défi, n’a pas laissé pourrir la situation et rendu un fier service à la candidature républicaine actuelle…