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  • LE PRIX NOBEL DE LA PAIX DÉCERNÉ À UN DISSIDENT CHINOIS EN PRISON

    LE PRIX NOBEL DE LA PAIX DÉCERNÉ À UN DISSIDENT CHINOIS EN PRISON

    C’est une très bonne décision, même s’il y avait d’autres nobélisables bien plus méritants. Mais le comité du Nobel a été bien inspiré de voter en faveur d’un homme dont la voix est étouffée dans son propre pays, la Chine.

    Est-ce qu’une telle décision, courageuse et louable de la part d’un petit pays face à ce mastodonte qu’est la Chine, va précipiter la décomposition d’un régime autoritaire et qui ressemble tant à celui de la Corée du nord, voisine ? Les dirigeants chinois devraient comprendre qu’ils ne pourront jamais atteindre leurs objectifs de grande puissance ni concurrencer les USA s’ils persistent dans cette situation d’Etat non démocratique ? Ils se souviennent des graves controverses lors des Jeux Olympiques qui se sont tenus chez eux : une immense levée de boucliers les avait entourés et pourtant les autorités chinoises avaient fait des efforts surhumains pour être à la hauteur de l’enjeu.

    Une si grand puissance comme la Chine qui a même les moyens de racheter une partie de la dette publique grecque, en gros, sans vexer personne, de satelliser tout un pays, voire de l’acheter, devrait comprendre que son régime représente presque une tache dans son image. On pressent des tensions dans l’exécutif restreint qui dirige au sommet ce pays de plus d’un milliard d’habitants : parviendront-elles à dessiller les yeux des plus anti-démocratiques ? Je ne sais.

    Mais ce que je sais c’est que le comité du Nobel a tenté de désentraver les entravés et de redonner une voix à ceux qui sont condamnés au silence. La Chine doit se comporter comme une grande puissance qu’elle est et faire enfin honneur aux idéaux démocratiques. Enfermer les gens avec lesquels on n’est pas d’accord est une pratique qui relève d’une autre âge.

  • Mais que viennent faire de tout jeunes lycéens dans manifestations contre la loi sur les retraites ?

    Mais que viennent faire de tout jeunes lycéens dans manifestations contre la loi sur les retraites ?

    Décidément nous vivons une drôle d’époque ; des adolescents qui n’ont pas même encore leur bac et qui prétendent faire des démonstrations de rues au sujet des retraites. Sont-ils déjà vieux à 16 ans ? Honte à ceux qui les manipulent et qui savent pourtant que le pouvoir ne reculera pas sur ce point. Peut-être supprimera-t-il le bouclier fiscal et l’ISF mais jamais il ne reviendra sur l’allongement de l’âge de départ à la retraite. Même 62 ans , cela ne suffira pas, il faut aller au moins jusqu’à 65-67 ans !

    Assurément, le régime des femmes qui ont donné naissance à des enfants, la pénibilité de certaines professions, tout ceci doit être pris en compte, mais sans que cela ne revienne à l’adoption de régimes spéciaux honnis..

    Mais que des lycéens profitent d’être manipulés , instrumentalisés par des adultes inconscients, uniquement pour sécher les cours, c’est incroyable. Décidément, les séquelles de mai 68 ne partiront jamais de ce pays.

    Il faut se ressaisir : quand on est encore au lycée on doit se concentrer sur ses études et sur rien d’autre.

    Une anecdote racontée par un ami, chasseur de tête : il auditionne de jeunes polytechniciens pour les orienter vers de grandes carrières. Les auditions vont bon train jusqu’au moment où il tombe sur un candidat qui s’enquiert du salaire et … de sa retraite ! Il n’a que 22 ans, mais son père qui en a 60 lui a sottement recommandé ceci : surtout, n’oublie pas de parler de la retraite !

    Le chasseur de tête remercie aussitôt le jeune homme : on n’a pas besoin de types comme cela !

    Que cela serve de leçon…

  • Qu’est-ce que la kabbale ?

    CONFERENCE A LA MAIRIE DU XVIE ARRONISSEMENT DE PARIS

    Jeudi 7 octobre

    Introduction : qu’est-ce que la kabbale ? Comment devient-on kabbaliste ?

    Qu’est-ce que la kabbale ?

    Une mystique intégrale ? Un courant ésotérique ?  Ou simplement un recueil de traditions, une collection de midrashim comme il en existe tant, mais que l’on a opportunément rehaussés d’un incontestable saveur mystique ? Pourtant, quelle que soit la réponse à cette question, une autre reste posée : D’où peut bien provenir cette inspiration mystique dont se réclament les kabbalistes ? Généralement du prophète Elie, un visionnaire dont la Bible n’a conservé aucun oracle écrit et dont les révélations doivent être transmises oralement de maître à disciple… Dans un texte manuscrit édité par Gershom Scholem, un kabbaliste insiste sur l’extrême subtilité de ces sujets et sur l’impossibilité de les consigner par écrit. Ils doivent, conclut-il, être reçus de bouche à oreille (d’une bouche s’adressant à une autre bouche : tsarikh shé-yequbbal péh el péh).[1] On peut dire que la communication mystique exige au préalable une communion des êtres. Le discours mystique jaillit du fond de l’âme humaine mais pour le vivre vraiment, il faut qu’il soit déjà présent au plus profond de soi-même.

    Sans qu’il soit permis de poser la moindre question. C’est bien ce que nous apprend dans ses mémoires (De Berlin à Jérusalem) le fondateur des études kabbalistiques de Jérusalem, Gershom Scholem, qui relate qu’avant d’être reçu dans un cénacle de kabbalistes dans la cité du roi David, on lui rappela sèchement l’unique condition à son admission dans ce cercle très fermé : écouter sans poser de questions ! Mais des questions sur la kabbale, Scholem s’en posera pendant près de soixante années d’un inlassable labeur…

    Les kabbalistes recouraient à différentes sources d’inspiration. Outre le prophète Elie sus nommé, il y avait différents moyens, comme le sommeil nocturne au cours duquel, selon une vieille légende talmudique, l’âme effectue une ascension céleste. Elle entre alors en relation avec de vénérables autorités religieuses défuntes qui l’instruisent des secrets de la Tora. Ce tréfonds de l’âme, ce moi profond peut se révéler un excellent vecteur pour communiquer avec des puissances surnaturelles. Et c’est cette relation qui garantit au kabbaliste l’authenticité de son inspiration. A en croire certains sources kabbalistiques, tel fut bien le cas du fondateur de la kabbale lourianique : chaque nuit, lisons nous dans un témoignage contemporain, l’âme du AR’I (Ashkénazi rabbi Isaac = Louria) montait au ciel et les anges du service la conduisaient aussitôt vers l’académie céleste. Les anges lui demandaient à quelle académie elle voulait aller : parfois elle jetait son dévolu sur celle de rabbi Siméon ben Yochaï, parfois sur celle de rabbi Aqiba ou sur celle d’un prophète. Et au réveil, Louria exposait aux sages ce qu’on lui avait confié durant la nuit.[2]

    Les anciens kabbalistes préconisaient aussi une autre méthode qui pourrait surprendre quelque peu : les larmes ! Il était recommandé de se lever après minuit et de fondre en larmes car les pleurs favorisent, selon eux, une abondante inspiration mystique.

    Parfois aussi, le mystique bénéficie d’une véritable illumination, il est soudain entouré d’un halo de lumière durant son étude. Le fait est attesté maintes fois dans la littérature zoharique. Mais c’est encore Louria qui en est ici aussi le bénéficiaire principal : même si j’avais étudié pendant quatre-vingts ans d’affilée, je ne serais pas parvenu à vous communiquer ce que j’ai appris durant cet instant où la lumière m’a entouré de toutes parts… Louria poursuivait en ces termes : les sages d’Espagne me prièrent de rédiger un ouvrage sur ces révélations durant cette extase mystique. Même si tous les océans se transformaient en encre, tous les roseaux de la terre en calames et tous les firmaments en parchemins, ils ne suffiraient pas pour vous exposer ce que j’ai alors appris. Et lorsque je me mets à exposer un tant soit peu de cette science mystique, je suis littéralement submergé de lumière au point de ne pas pouvoir porsuivre… Je dois alors trouver un petit subterfuge pour vous communiquer ce que je sais par un tout petit canal afin que vous ne soyez pas comme le nourrisson qui s’étrangle en raison d’un trop plein de lait qui afflue dans sa gorge… C’est dire !

    Enfin, une autre méthode consistait à écouter une voix intérieure, appelée magguid, (en hébreu un récitant), quelqu’un qui vous parle et vous confie des choses excogitées (si je puis dire) par votre moi profond… Le plus célèbre magguid fut celui du rabbin et codificateur religieux Joseph Caro qui faisait aussi partie des kabbalistes de Safed. Il nous a laissé un recueil des communications surnaturelles de ce magguid qui se manifestait lorsqu’il étudiait la mishna (partie législative du talmud) alors que pour d’autres, le magguid ne se manifestait que durant l’étude du Zohar.

    Une autre question se pose : pouvait-on commenter les traditions mystiques reçues ou était-il instamment recommandé de n’y rien ajouter et de n’en rien retrancher ? Les deux options sont représentées au cours de l’histoire ; mais le simple survol d’une liste de commentaires du Zohar, véritable Bible de la kabbale, montre que la veine des kabbalistes ne s’est jamais vraiment tarie…

    Au fond, cette littérature exégétique d’un type assez particulier qu’on nomme kabbale ou mystique juive, tente, comme dans les autres religions monothéistes (christianisme et islam) de rendre compte, à sa façon, de la divinité, de la question du monde (émanation ou création ?) et de la destination de l’homme. Mais c’est bien Dieu et le mystère de la foi (en araméen raza de-méhémnouta) qui occupent la place centrale, tous les autres thèmes traités n’en sont que des ramifications. Et pour apporter des réponses à toutes ces questions, la kabbale s’écarte des voies de la philosophie à laquelle elle s’était, dès l’origine, fortement opposée, mais qu’elle tentera aussi, plus tardivement, d’assimiler en la repensant dans un esprit conforme au sien.

    Définir l’essence de la kabbale est chose relativement aisée mais nécessite, parallèlement, la mobilisation d’un vaste spectre d’interprétations et de conceptions qui n’en faisaient pas vraiment partie à l’origine et qui ne s’y sont greffées qu’au cours d’une longue évolution. Le symbolisme de l’exégèse kabbalistique de la Bible a inspiré tant de gens qui voulurent y puiser la justification de leurs propres idées ; ainsi, par exemple, des kabbalistes chrétiens[3], des Francs-maçons et des adeptes de l’alchimie : peu importait que cette dernière fût vraiment matérielle et vouée à la transmutation des métaux, ou, au contraire, spirituelle et soucieuse de sublimer les passions humaines… Car avant de devenir une theologia mystica, la littérature kabbalistique fut d’abord une receptio symbolica.

    Gershom Scholem, déjà cité supra, a décrit le grand étonnement du Moyen Age chrétien en voyant apparaître cette stupéfiante floraison mystique dans un judaïsme considéré comme une survivance du passé, un vieux tronc desséché dont la sève avait été captée par le nouveau rameau chrétien. Cette fécondité, aussi vigoureuse qu’inattendue, prouvait que le judaïsme pouvait encore abriter en son sein une riche vie intérieure et dépasser le cadre étroit du sens littéral. La phrase qui, aux yeux des chrétiens de l’époque, caractérisait le plus souvent -mais pas forcément le plus justement- le judaïsme médiéval, s’énonçait ainsi : sensus judaicus sensus carnalis (le sens juif est le sens charnel). Partant, pas d’allégories, ni de formes figurées ni même de simples symboles chez les juifs. Rien qu’une doctrine sclérosée, pétrifiée, exclusivement centrée autour d’une pratique mécanique des préceptes divins que l’Eglise avait, pour sa part, entièrement allégorisés et vidés de leur contenu. En somme, le judaïsme devenait une pure orthopraxie, incapable de générer la moindre pensée mystique. Or, celle-ci finit par naître ou ressurgir et prit le nom de kabbala, la tradition authentique.

    Cet arrière-plan de polémique chrétienne a incontestablement pesé de tout son poids sur le développement de la doctrine ésotérique chez les juifs. Avant cette période médiévale où les exégètes chrétiens se grisaient de mystères et d’allégories, pour justement s’écarter du sens obvie des Ecritures et s’affranchir ainsi de la Loi, le judaïsme n’avait encore jamais utilisé autant de termes pour désigner ce qui est caché, mystérieux et occulte, comme cette nouvelle littérature mystique allait le faire en hébreu ou en araméen. N’était-ce pas là une réponse indirecte aux reproches des théologiens chrétiens qui se grisaient de mystères là où les juifs semblaient incapables de transcender le sens littéral des Ecritures ? Cette propension nouvelle devient littéralement jubilatoire sous la plume de Moïse de Léon, l’auteur de la partie principale du Zohar, qui s’y réfère sans cesse dans ses exégèses. Cette terminologie exégétique pour l’occulte et le mystérieux est très diversifiée : satoum (fermé), hatoum (scellé), néélam (occulte), ganouz (enfoui), amok (profond), tamir (caché), tseniout (occultation), sod (secret), raza[4] (mysère). Signalons aussi ce syntagme araméen qui connut un vif succès et eut des équivalents en latin et en arabe : raza de-razin, le secret des secrets, secretum secretorum, et en arabe sar al-asrar… Pour désigner le couple antithétique exotérique / ésotérique, la tradition juive utilise les termes suivants niglé / nistar. Et pour caractériser l’ésotérisme en général on dit torat ha-sod ou torat ha-nistar. Ou tout simplement, hochmat ha-kabbala : la doctrine kabbalistique

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