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  • Les révolutions arabes : le cas spécifique de la Syrie

    Les révolutions arabes : le cas spécifique de la Syrie

     

    Suivi hier sur LCI lors de l’émission de Michel Field qui avait invité quelques spécialistes du monde arabo-musulman pour évoquer les suites de la révolution en Egypte, l’éventuel procès de Hosni Moubarak et les développements inquiétants en Syrie.

    Commençons par le pays des Pharaons dont on a déjà parlé ici même : les généraux ne rendront pas le pouvoir et ne peuvent pas lutter efficacement contre le système qu’ils entendent dénoncer puisqu’ils ont contribué puissamment à le mettre en place et à le maintenir en vie. Ils commettent une erreur fatale en offrant à la populace quelques têtes pour, provisoirement, sauver la leur, mais s’ils persistent dans cette voie glissante, leur tour viendra. Enfin, au plan de la démocratie, on n’a jamais vu des militaires arabes rendre gentiment le pouvoir aux civils d’autant que l’oligarchie en Egypte est, avant tout, constituée des chefs des forces armées, le Djich étant la seule force organisée du pays… Traduire en justice les hauts dignitaires de l’ancien régime, aujourd’hui déchu, est, je le répète, une erreur.

    La Syrie, elle, constitue un cas à part et son régime ne s’effondrera pas comme cela fut le cas en Egypte ou en Tunisie : ici, les forces de sécurité et l’armée ont derrière elles une longue tradition de féroces répressions : on l’a vu lorsque Bachar el-Assad est intervenu devant le parlement comme un pantin hilare qui n’avait pas pris la mesure du changement. Et voilà qu’après des centaines de morts et des jours entiers de troubles et de manifestations, il est contraint de lever l’état d’urgence… Ce qui ne plaît pas à tout le monde dans son entourage immédiat. On sent que le front gouvernemental se lézarde et que les durs du régime tiennent encore la corde… Espérons pour eux qu’elle ne servira pas plus tard comme instrument de potence.

    Les USA et l’Arabie Saoudite, deux ennemis de la Syrie baassiste, ne cherchent pas, dans l’immédiat, la chute du régime d’el-Assad car si ce régime tombait brusquement, c’est toute la région qui se déstabiliserait, voire sombrerait dans le chaos. Même Israël observe la situation avec une certaine inquiétude car le régime actuel , pour sanguinaire qu’il soit, préserve le calme à la frontière, même si, par derrière, il arme deux ennemis jurés d’Israël, le Hamas et le Hezbollah.

    L’Arabie Saoudite est engagée dans une terrible guerre de succession : le roi actuel est âgé et peine à se rétablir d’une longue maladie qui le tint éloigné des affaires. Or, les Saoudiens ont été effarés de voir avec quelle insistance les USA ont réclamé le départ d’un homme, Hosni Moubarak, qui a tout fait pour eux au Proche Orient, voire même réclame sa tête sans bouger le petit doigt… Ils ne veulent donc pas subir le même sort et c’est ainsi qu’ils bravé l’interdit US en envoyant des blindés à Bahreïn… C’est dire si la confiance règne. Pour leur part, les USA expliquent à qui veut les entednre qu’ils ne permettront jamais l’émergence d’un nouvel Iran…

    Enfin, restent le pétrole et les sources d’approvisionnement des USA et de l’Europe pour lesquels les nations sont souvent partis en guerre… Les Américains jouent leur petit jeu perso en dialoguant avec toutes les parties, y compris les Frères Musulmans, qu’ils essaient d’amadouer en leur promettant de ne pas les contrer s’ils ne franchissent pas certaines lignes rouges : la sécurité d’Israël et l’approvisionnement en pétrole. C’est de bonne guerre, mais tout de même.

    Et quand on voit que M. Obama est en retrait en Libye uniquement pour favoriser sa réélection, on se demande à qui on a à faire…

    Ceci conduit à penser que les USA tiennent en réserve toutes les options possibles sur le cas syrien : pour le moment, ils ne soufflent pas sur les braises et observent, mais dès qu’ils repéreront un homme ou un parti susceptible de l’emporter, ils tenteront d’avoir barre sur lui, à la seule condition qu’il s’engage à respecter les deux points signalés supra

    Et pendant ce temps, les Syriens se font tirer dessus et les civils à Misrata comptent plus de mille morts. Qui dit mieux…

  • La semaine sainte: Pâques et Pessah

    De la sortie d’Egypte à la Résurrection…

    Comment sommes nous passés d’une célébration consacrée à la sortie d’Egypte à un événement de tout autre nature, la Résurrection de Jésus? Juifs et chrétiens célèbrent, qui la semaine sainte, qui Pessah ; cette fête a débuté lundi soir et durera sept jours, au cours desquels on ne mange que du pain azyme, la matsa. Comme toutes les fêtes religieuses, cette célébration trouve son origine dans la ronde des saisons, en l’occurrence, le printemps. A l’origine, il y avait deux célébrations, très proches l’une de l’autre, et qui finirent par fusionner : celle du pain azyme et celle de l’agneau pascal. Bergers et cultivateurs se réunissait pour un grand repas au cours duquel on immolaiait un agneau ; cette réunion fusionna ensuite avec la fête du pain azyme qui marque l’Exode d’Egypte lequel constitue le premier événement national des hébreux en tant que peuple.

    L’Exode relété par la Bible hébraïque, et la Résurrection de Jésus, lue dans les Evangiles, sont des événements majeurs de l’Histoire sainte. de «mythes fondateurs» qui gisent au fondement même de la foi.

    Alors que la fête de Pâque renvoie à un épisode biblique unique, sa commémoration diverge profondément selon qu’il s’agit de la tradition juive ou de la tradition chrétienne. Chacune voit dans cette célébration pascale un épisode crucial de son vécu religieux..

    Le nom de la fête de Pessah, la Pâque juive, provient, selon l’étymologie biblique d’une verbe signifiant passer, enjamber. Ce serait donc un rituel de passage d’un état à un autre, de l’esclavage à la liberté, en l’occurrence.

    Après la Passion, l’Eglise primitive revisita son histoire dans laquelle elle projeta son vécu religieux immédiat. L’Eglise, encore juive, pouvait puiser dans son nouveau terreau un autre événement, tout aussi important aux yeux du judaïsme ancien, la Résurrection. Vu la proximité de Pessah et la terrible déception qui s’était abattue sur les Apôtres, la fête prenait une autre dimension et devenait celle de la Résurrection et Jésus, l’agneau pascal, l’objet même du sacrifice.

    Un passage très expressif du prophète Osée (6 ;2) contient tous les ingrédients de la Résurrection, telle qu’elle se lit dans les Evangiles: «Il nous fera revivre après deux jours ; au troisième jour il nous ressuscitera et nous revivrons devant lui…» Comme la communauté de Jérusalem baignait dans un environnement exclusivement juif et que des hommes tels que Jacques étaient de fins lettrés, est-il concevable que ces juifs aient ignoré un tel verset prophétique ? Or ce verset commence par évoquer les blessures subies et que Dieu vient justement guérir…

    Dans le sillage de Philon d’Alexandrie, l’exégèse patristique est allée dans la même direction en allégorisant la prescription majeure de la fête pascale : la consommation de pain azyme qu’elle interprète comme une exhortation à la modestie et à l’humilité alors que le pain levé, couramment consommé, évoque un cœur humain gonflé d’orgueil. Quant à l’Egypte ancienne prétendument esclavagiste, Philon d’Alexandrie n’y voit que l’allégorie d’un espace dénué de spiritualité et d’amour du prochain. Ne devrait-on pas s’inspirer d’un si haut exemple ?

  • La contestation dans le monde islamique : la Syrie et l’Iran

    La contestation dans le monde islamique : la Syrie et l’Iran

     

    On dit généralement : tel père, tel fils. Ce n’est pas vraiment le cas en Syrie où (D- soit loué) le président actuel ne peut pas tuer comme le faisait son père Hafez el Assad lequel n’hésita pas à annihiler des villes entières, habitées par les Frères musulmans. La même chose pour l’oncle du président actuel Rifaat el Assad qui noya dans le sang une tentative d’assassinat dirigée contre lui : c’est l’actuel ministre de l’intérieur syrien qui, nous dit on, prit les choses en main.

    Le problème est qu’aujourd’hui les choses se présentent autrement. Alors qu’il y a seulement un an, une simple brigade mécanisée de l’armée syrienne aurait pu ramener l’ordre en noyant dans le sang les protestataires, le modus operandi a entièrement changé : les chaînes satellitaires arabes, mais aussi les réseaux sociaux ainsi que les téléphones portables ont révolutionné la situation. N’oublions pas aussi le sursaut de dignité des masses arabes qui relèvent courageusement la tête après des décennies d’humiliation.

    Ce qui frappe dans le contexte syrien, c’est l’aide que l’Iran lui apporterait pour réprimer les manifestations. Ceci révèle une signe de faiblesse du régime. Il est vrai que l’Iran dispose d’un savoir-faire dans ce domaine, puisque le régime des Mollahs n’a pas hésité à faire tirer sur les cortèges de l’opposition alors que celle-ci dénonçait les fraudes massives ayant entaché les élections présidentielles.

    De l’avis unanime des commentateurs, les jours du régime syrien sont comptés, l’exemple des autres dictateurs arabes contraints à fuir est là et encourage la contestation.

    Au fond, l’Iran qui se croit à l’abri, sera entraîné par la Syrie dans sa chute. A moins que les Mollahs ne comprennent qu’ils ont perdu la partie et qu’ils s’en aillent paisiblement. Ce serait sans précédent dans l’Histoire : das wäre einmalig, beispiellos in der Weltgeschi