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Vu de la place Victor-Hugo - Page 406

  • De certaines retombées positives liées à la chute du prix du baril de pétrole

     

    De certaines retombées positives liées à la chute du prix du baril de pétrole

    Le monde entier applaudit des deux mains, sauf, évidemment, les producteurs de pétrole qui voient leurs rentrées fondre comme neige au soleil. Les pays consommateurs, et nous le sommes tous, ne s’ay attendaient pas : comparez donc ! Il y a un peu plus d’un an et demi, le prix du baril dépassait les 100 dollars et certaines agences de notation avançaient que le baril atteindrait un jour le double ! Un véritable cauchemar qui ne s’est finalement pas concrétisé.

    Les spécialistes qui ne font que se tromper selon les règles, comme tous les experts , nous expliquent aujourd’hui que la crise, le ralentissement de la croissance et certains changements politiques (comme la guerre au Yémen, en Syrie et en Irak) sans oublier la rivalité Iran / Arabie Saoudite ont orienté les prix vers la baisse. L’Arabie voudrait aussi démolir la compétitivité du gaz de schiste afin de décourager les Américains qui l’exploitent massivement. Et puis il y a l’arrivée du pétrole iranien sur le marché et l’Arabie qui veut à tout prix freiner l’expansion de son puissant rival. Tout ceci a contribué à créer une situation que personne n’avait vraiment prévue.

    Les conséquences les plus inattendues sont les déficits des pays producteurs qui étaient assis sur un tas d’or, leur permettant d’acheter les perles de l’industrie occidentale, des équipes de football, de débaucher les meilleurs entraîneurs et de vivre comme des nababs. L’Algérie, l’Arabie saoudite, les Emirats, le Qatar et toutes ces monarchies pétrolières vivant selon les valeurs d’un autre âge sont désormais contraints de réduire considérablement la voilure. Et les Occidentaux ne sont plus réduits à se traîner à leurs pieds et à fermer les yeux sur leurs violations répétées des droits de l’homme.

    On a tout permis à ces monarchies du Golfe : on a changé pour elles certaines lois, elles ont acheté les meilleurs établissements des capitales européennes, on leur a vendu des armes super sophistiquées dont on se demande ce qu’elles vont bien en faire, surtout en cas d’instabilité du régime en place, rien ne prouve qu’elles ne tomberont pas en de très mauvaises mains : souvenons nous des armes françaises vendues à la Libye et qui ont servi ensuite contre les soldats français !

    Ces pays ne pourront donc plus peser lourdement sur les décisions de l’UE ni sur celles des Etats pris isolément. Prenons l’exemple de la France : elle n’ose rien dire à l’Arabie au motif que celle-ci a acheté des avions de chasse, qu’elle finance les mistral et les avions commandés par l’Egypte… Bref, la vente d ‘armes a largement éclipsé la défense des valeurs qui gisent au fondement de notre civilisation et que ces gens ignorent, eux qui décapitent moins de cinquante hommes en une seule journée… La baisse du pouvoir d’achat de ces pays s’accompagnera d’une baisse sensible de leur influence.

    Les diplomates de l’ONU se sont longtemps demandé pour quelle raison la France s’entêtait à réclamer le départ de Bachar avant toute chose… La raison en était que les Saoudiens et quelques autres régimes de la région l’exigeaient comme préalable… Certes, Bachar n’est pas un saint mais il a réussi, cyniquement, à se rendre incontournable, alors qu’il à sur la conscience la mort violente de centaines de milliers d’hommes, sans compter les millions de personnes déplacées…

    Et lorsqu’on prouvera que certains de ces pays financent le terrorisme, il sera plus facile de les accuser devant les juridictions internationales et de faire condamner leurs dirigeants.

    C’est là la retombée la plus positive de la chute du prix des hydrocarbures. L’Europe et le monde civilisé retrouveront leur pleine autonomie, on ne fréquentera plus des tyrans sanguinaires, comme on l’a fait jusqu’ici depuis de longues années… On ne couvrira plus leurs crimes abjects. Et surtout, on redeviendra fier de son pays puisqu’il défendra une certain morale et surtout les droits de l’homme…

    N’oublions jamais cette phrase de Lénine, déjà citée maintes fois ici même : vous verrez les capitalistes finiront nous vendre même la corde pour les pendre…

    Terrible prédiction.

  • La France et ses élites : le fossé ne cesse de se creuser Le refus de toute autocritique

    La France et ses élites : le fossé ne cesse de se creuser Le refus de toute autocritique

    Ce n’était absolument pas le thème de mon papier de ce matin, je pensais à tout autre chose, quand soudain les sondages concernant la relation des Français au personnel politique m’ont frappé de sidération : à des majorités écrasantes, les citoyens de ce pays rejettent leurs élites politiques, les accusent d’égoïsme foncier, d’un désintérêt total pour leurs préoccupations quotidiennes, bref de tout faire, à l’exception de ce pour quoi ils ont été élus.

    Philosophe élevé à l’école plus de l’idéalisme platonicien que du réalisme aristotélicien, je pensais que ceux qui nous gouvernent avaient pour souci majeur le bienêtre général et non leur intérêt particulier, en tête duquel figure un point majeur : se faire réélire, poursuivre, même si les résultats ne sont toujours pas là… On fait tout, on est prêt à tout, même à truquer les chiffres du chômage, de la croissance, tout, pour rester au pouvoir.

    Comme cette tendance est devenue générale, le public s’est entièrement détaché de ceux qui sont censés le guider, le gouverner, le servir au lieu de se servir.

    Un bon mot me revient en mémoire, attribué à une mère de famille israélienne, donc dans un pays où tous se plaignent d’être mal gouvernés. Elle disait ceci : avant les élections, le mur te parle car il est entièrement tapissé d’affiches électorales promettant monts et merveilles, que tout ira mieux, qu’on rasera gratis, etc… mais après les élection c’est toi qui parles au mur…

    Et c’est bien vrai : une fois qu’ils sont élus pour la durée d’un mandat, les politiques se transforment en politiciens qui ne disent jamais non mais ne font jamais rien. Il fallait entendre les réponses de J-Ch Cambadélis ce matin sur I-Télé face à Bruce Toussaint… Rien, un vide sidéral ! On a l’impression que les partis politiques sont des coques vides, qu’ils ne se renouvellent pas, que c’est toujours la même chose. Du coup, les gens ne vont plus voter et quand ils le font, ils élisent des partis extrémistes, dont le FN. Mais c’est aussi un parti qui se recentre, se rénove et devient pratiquement honorable.

    Il est frappant de constater la caractère flagrant et général du rejet, voire du dégoût (le mot n’est pas de moi, il figure dans un sondage) ; et les moyennes s’étalent entre 65 et 81% ! Du jamais vu !

    En France, la fracture est nette. Il y a des pépinières qui forment des gens qui passeront leur carrière ou leur vie à se détacher du peuple qui les a pourtant élus : ils ne vivent pas comme lui, ne pensent pas comme lui et pourtant le gouvernent, décident de son avenir tout en préservant soigneusement le leur…

    Il faut un Nouveau Penser, il faut instiller non plus seulement une dose de proportionnelle mais plutôt un soupçon d’éthique dans la politique. Il faudrait comprendre enfin que certaines victoires couvrent de honte ceux qui les remportent et des défaites qui honorent les citoyens honnêtes qui les subissent.

    Mais les politiciens peuvent dormir sur leurs deux oreilles, ce n’est pas demain que cela arrivera. Ils ont encore de beaux jours devant eux. Mais un jour le vase finira par déborder et le chemin à parcourir en sens risque d’être très , très long…

  • L’Iran, demain et après-demain…

    L’Iran, demain et après-demain…

    Quelle menace le monde libre devra t il affronter une fois que M. Obama aura enfin quitté le bureau ovale ? En effet, hier ou aujourd’hui, je ne sais plus, la plupart des sanctions économiques contre l’Iran tombent ou vont progressivement disparaître, suivant que le pays des mollahs respectera ou ne respectera pas les clauses du traité parrainé hélas par les USA.

    Qu’on nous comprenne bien, nul n’est contre la réinsertion de ce grand pays, de cette grande nation, dans le concert international, on souhaite ardemment que le citoyen iranien vive bien, voyage, se connexe aux autres pays de la région et du monde. Mais on s’interroge toujours sur les intentions profondes des Mollahs qui exportent leur révolution islamique, suscitent des guerres entre les sunnites et les chiites, commettent des ingérences dans leur environnement et, dernier mais non moindre, menacent Israël de destruction, dans le seul but d’acquérir une sorte d’hégémonie régionale à bon marché. Car on sait bien qu’en privé les Mollahs sont peu regardants sur certains échanges (non militaires) avec ce qu’ils nomment l’entité sioniste, comme si l’Etat hébreu n’était pas reconnu par l’ONU.

    Cette normalisation ou presque des relations avec un Etat qui finance le terrorisme par le Hamas mais aussi ailleurs (Yémen, Bahreïn, etc…) a été actionnée à marche forcée par M. Obama qui fait un pari sur la bonne foi des dirigeants d’un pays qui est très peu fiable. Même la vidéo de jeunes marins US les mains levés et retenus prisonniers, ne fût-ce que quelques heures, montre que les USA d’Obama ne sont plus la plus grande puissance mondiale.

    Que va t il se passer ? Dès lors que l’Iran récupérera en quelques semaines plus de cent milliards de dollars, va t il les utiliser pour alléger le fardeau de la population, financer des infrastructures, équiper un pays qui en a bien besoin, ou, tout au contraire, continuer à financer le terrorisme et se préparer à la guerre ?

    En fait, cette option, celle qui sera choisie, ne dépend pas de nous ni même de certains dirigeants iraniens désireux de vivre en paix, cela dépend avant tout des rapports de force au sein de la direction iranienne : on sait que celui qui fait fonction de guide de la révolution est contre un rapprochement avec les USA, il a d’ailleurs rectifié le tir il y a quelques mois pour dire que la politique de son pays à l’égard des USA n’avait pas changé et que les négociations en cours ne portaient que sur le nucléaire et la suppression des sanctions. C’est le discours de la tendance gardiens de la révolution. Face à ce camp jusqu’au-boutiste on trouve l’actuel président Rouhani et son ministre des affaires étrangères.

    Pour le moment, c’est cette ligne qui tient la corde, mais jusqu’à quand fera t elle prévaloir ses vues ?

    C’est probablement sur ce point que se focalise Obama : à ses yeux, la prospérité économique renaissante de l’Iran va détacher la population jeune et diplômée des Mollahs obscurantistes et rétrogrades. L’idée n’est pas sotte mais elle représente un pari, et même un pari très risqué… Car le corps des gardiens de la révolution est un status i statu, et ils disposent de la force armée. Ce qui veut dire que s’il le fallait ils se livreraient à un bain de sang pour sauver leurs intérêts. Ils se sont même permis d’arrêter à leurd escente d’avion des binationaux qui avaient été invités dans la pays pour Rouhani… C’est dire ! Et je ne sais toujours pas si le président iranien a réussi à extraire ses invités de leur geôle…

    La majorité républicaine du Congrès est vent debout contre Obama lequel n’en a cure. Il a déjà signé le décret levant les sanctions. Certes, un mécanisme est installé propre à les rétablir en cas de fausse manœuvre de l’Iran.

    On repousse à demain ou à après demain ce qu’on aurait pu régler hier ou avant-hier.