Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Vu de la place Victor-Hugo - Page 936

  • Israël et le printemps arabe

    Israël et le printemps arabe

     

    Ceux qui, comme moi, avaient espéré que le printemps arabe ouvrirait les yeux des masses arabes, leur ferait reconsidérer leur approche, erronée depuis des décennies, du conflit avec Israël, en sont pour leurs frais : aucun changement, du moins, librement exprimé, et tout au contraire, une tentative maladroite d’exciter contre l’ennemi sioniste (sic) toutes les frustrations et les rancœurs de peuples maintenus sous la pression de la dictature.

    Et pourtant, grandes étaient les attentes. Ce qui montre que la nature humaine ne justifie pas vraiment les espoirs que l’on serait amené à placer en elle.

    Voici comment les choses se sont passées : depuis des années, les Arabes qui quittèrent, de gré ou de force (il faut bien le reconnaître) le territoire de la Palestine mandataire en 1948, lors de la proclamation par l’ONU de la fin de la présence britannique et la naissance de l’Etat d’Israëln, ont pris l’habitude de commémorer la naqba (le terme est d’eux) pour signifier leur désaccord. Cette année, il y a donc quelques jours, ils ont tenté de violer les frontières d’Israël d’au moins trois endroits : Gaza, le Liban et le plateau du Golan du côté de la Syrie. Ce dernier point est le plus préoccupant car il signe une évolution qui est dangereuse à terme.

    Depuis que l’armée syrienne a été battue sur les hauteurs du Golan d’où elle bombardait toute la Galilée, pas un seul coup de fusil n’a été tiré contre les positions israéliennes. Il faut dire que Damas, la capitale syrienne, ne se trouve qu’à quelques dizaines de km de là et serait exposée au feu de l’artillerie à longue portée de Tsahal. Mais aujourd’hui, les autorités syriennes, aux abois en raison de troubles qui ont déjà fait près de mille morts et des milliers d’arrestations (hier sur la-Arabiyya, j’ai entendu un opposer parler de 16000 disparus : en arabe mafqoudin), ont laissé passer les autobus chargés de manifestants, ce qu’elles n’avaient jamais permis durant des décennies, depuis 1973 !

    Le Liban qui dispose d’une armée peu forte et divisée a tenté d’arrêter le flux de manifestants qui ont réussi à forcer les barrages. Quant aux Palestiniens de Gaza, ils ont tenté de manifester au point de passage d’Erez. L’ensemble de ces opérations a fait des morts qu’on doit déplorer.

    Ce qui frappe ici, c’est que même en lutte pour la démocratisation des régimes en pays arabe, le conflit avec Israël ne passe pas au second plan. Une partie de la jeunesse égyptienne fait aussi quelques velléités dans le même sens mais nous pouvons parier que les généraux ne tarderont pas à ramener ces gens à la raison. L’Egypte vit à peu près normalement grâce aux subsides américains. Et l’économie locale ne résisterait pas à des mesures énergiques qui seraient prises contre le tourisme et les rares exportations, si la situation avec Israël venait à changer. Le problème est que les généraux sont assis sur un baril de poudre et marchent sur des œufs…

    Toutefois, ils pratiquent une sorte de billard à trois bandes pour sauver la face, faire des concessions à un peuple excédé et maintenir le cap. Premier exemple en date : le couple Moubarak semble pouvoir tirer son épingle du jeu à partir du moment où le raïs déchu, déjà malade et très affaibli, fera une sorte d’autocritique à la télévision. Ce n’est pas mal : souvenez vous qu’il sy a quelques semaines on n’hésitait pas à évoquer la peine de mort (li’dam). Hier encore sur al-Arabiyya, j’ai écouté une interview du ministre égyptien de la justice qui n’a pas repris ce mot pourtant prononcé trois fois par la journaliste…

    Je pense qu’Israël avec sa politique énergique d’une part et les USA avec l’exécution de Ben laden, d’autre part, ont fait part de leur détermination. Par ailleurs, l’approche de la campagne électorale aux USA contraint M. Obama à la prudence voire à marquer encore plus fortement son soutien à Israël.

    Si, au moins, les gens savaient négocier et distinguer le possible de l’impossible, on sortirait de cette impasse. Mais nous en sommes encore loin.

  • Friedrich Christian Oetinger (1702-1782) Kabbaliste chrétien séduit par Isac Louri

    POUR VOUS CHANGER DES TRIBULATIONS DE DSK, UN PEU DE SPIRITUALITÉ PHILOSOPHIQUE ET RELIGIEUSE.

     

    Friedrich Christian Oetinger (1702-1782)

    Kabbaliste chrétien séduit par Isac Louria

     

    Conférence à la mairie du XVIe arrondissement de Paris

    Prévue le 19 mai 2011 à 20h 15

    Friedrich Christian Oetinger me semble être un cas unique dans la tentative de rapprocher kabbale et protestantisme, voire d’instrumentaliser la kabbale juive et hébraïque pour asseoir la vérité du christianisme. Mais ce qui est nouveau, si on laisse de côté les tentatives plus anciennes de Johannes Reuchlin et du baron Knorr von Rosenroth, c’est l’opinion relativement bonne que cet évêque protestant avait du judaïsme, de l’Ancien Testament et de la synagogue dont il affirme qu’à la fin des temps, elle sera appelée à devenir une église universelle dont le Grand Prêtre serait évidemment Jésus…

    On aboutit au même résultat, à cette différence près qu’on a affaire à un éminent théologien qui croyait sincèrement à la validité et à la solidarité des textes vétéro-testamentaires et néo-testamentaires. Pour Oetinger, la Bible, toute la Bible est la parole de Dieu et il ne convient pas, comme le firent les adeptes de la théologie rationaliste, de l’expurger des textes sortant du cadre de la raison. Un exemple : pour Oetinger, les visions du prophète Ezéchiel qui défient la saine raison et que même un penseur aussi juif que Maimonide a résolument allégorisé pour les réinterpréter au sens philosophique, doivent garder leur sens premier… Rien d’étonnant, donc, qu’un tel théosophe ait vu en l’Apocalypse le couronnement des Ecritures.

    a

     

    Conférence à la mairie du XVIe arrondissement de Paris

    Prévue le 19 mai 2011 à 20h 15

    Friedrich Christian Oetinger me semble être un cas unique dans la tentative de rapprocher kabbale et protestantisme, voire d’instrumentaliser la kabbale juive et hébraïque pour asseoir la vérité du christianisme. Mais ce qui est nouveau, si on laisse de côté les tentatives plus anciennes de Johannes Reuchlin et du baron Knorr von Rosenroth, c’est l’opinion relativement bonne que cet évêque protestant avait du judaïsme, de l’Ancien Testament et de la synagogue dont il affirme qu’à la fin des temps, elle sera appelée à devenir une église universelle dont le Grand Prêtre serait évidemment Jésus…

    On aboutit au même résultat, à cette différence près qu’on a affaire à un éminent théologien qui croyait sincèrement à la validité et à la solidarité des textes vétéro-testamentaires et néo-testamentaires. Pour Oetinger, la Bible, toute la Bible est la parole de Dieu et il ne convient pas, comme le firent les adeptes de la théologie rationaliste, de l’expurger des textes sortant du cadre de la raison. Un exemple : pour Oetinger, les visions du prophète Ezéchiel qui défient la saine raison et que même un penseur aussi juif que Maimonide a résolument allégorisé pour les réinterpréter au sens philosophique, doivent garder leur sens premier… Rien d’étonnant, donc, qu’un tel théosophe ait vu en l’Apocalypse le couronnement des Ecritures.

    Lire la suite

  • DSK : La chute d’une étoile

    DSK : La chute d’une étoile

     

    Impossible de parler d’autre chose, ce matin, comme d’ailleurs tous les matins suivants tant que cette affaire absolument incroyable se maintiendra à la une de la presse internationale. Je crains aussi un retentissement sur le sentiment anti-américain en France car c’est une partie de l’Hexagone qui est jetée en pâture aux média outre-Atlantique.

    On peut vraiment parler de la chute d’une étoile, même si, au plus profond de lui-même, je souhaite que DSK soit relâché, qu’il se ressaisisse et, d’une certaine manière, fasse amende honorable. Il faut aussi avoir une pensée pour la jeune femme, mère célibataire de deux enfants, qui a dû, elle aussi, subir un choc.

    Comme l’écrivait Ernest Renan au milieu du XIXe siècle dans son œuvre de jeunesse, L’avenir de la science, publiée plus de quarante ans après sa rédaction, la Bible se situe au cœur de l’histoire humaine. On y trouve tout et notamment cette éloquente citation dans la bouche du prophète Isaïe (14 ;12) qui vivait au VIIIe siècle avant l’ère chrétienne : Comment est tu tombé du ciel, astre brillant, fils de l’aurore ?(Eykh nafalta mi-shamayim héllel ben shahar…)

    En effet, ce qui arrive à DSK, c’est la chute d’une étoile. Malheureusement, il y a peu de chances pour qu’il retrouve son lustre d’antan, qu’il renoue avec sa brillante carrière et qu’il accède aux fonctions éminentes qu’il ambitionnait d’occuper. Mais il se redressera, se sortira d’affaire et surmontera au plan humain cette terrible affaire.

    Mais la justice américaine a joué là une partition qu’elle risque fort de regretter sous peu. Même si les lois de ce pays l’autorisent à publier de telles images, si humiliantes et si dévastatrices pour un prévenu non encore condamné, elle devra rendre des comptes devant d’autres instances, internationales, celles-là, plus sensibles aux notions de dignité humaine et de protection de la vie privée : pas un homme, pas une femme, pas un enfant sur cette planète qui n’ait vu de telles images. Lorsque la sérénité reviendra, DSK et ses avocats pourraient très bien réclamer une compensation suite aux dommages subis.

    Il est temps de ramener cet incident fort regrettable en soi à des proportions plus justes : certes, l’acte ou plutôt la tentative d’un tel acte est inacceptable, inadmissible, mais les tribunaux sont saisis chaque jour que D- de telles accusations. Il ne faut plus exhiber le spectacle d’un homme déchu, hagard, mal mis, abandonné de tous ou presque…

    J’ai bien aimé la réaction fort sincère de M. Juncker du Luxembourg qui a publiquement exprimé sa grande tristesse de voir un ami à lui, DSK, dans de telles conditions.

    La juge et le procureur américains ont commis une lourde erreur en humiliant mondialement DSK et en le maintenant en détention. On commence à percevoir un frémissement dans l’opinion en sa faveur. Lui fait-on payer tout le contention France-USA, remontant au temps de J C (Jacques Chirac) quand le pays refusait de s’engager en Irak ? C’était l’époque du fameux France bashing

    Les dégâts causés sont irréparables. Il faut maintenant remettre DSK en liberté conditionnelle, comme c’est toujours le cas aux USA, sauf s’il y a eu mort d’homme.

    C’est la réputation de la justice américaine qui est en jeu. Pour le moment, on n’a eu droit qu’à des scènes apparentées à des feuilletons de série B. Ou une justice digne du Far West.