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Vu de la place Victor-Hugo - Page 938

  • Biographie de Léo Baeck

    Voici le discours que je dois (D- voulant) prononcer dans moins d’une heure au Palais Beauharnais, devant une assemblée d’amis et de diplomates, à l’occasion de la parution de ma biographie de Léo Baeck (Armand Colin, mai 2011)

     

    Excellence, Monsieur l’Ambassadeur Schäfers,

    Madame,

    Monsieur le Directeur Général des éditions Armand Colin,

    Mesdames, Messieurs

    Chers Amis,

    Permettez moi, je vous prie, de commencer par rendre un vibrant hommage à la générosité et à la noblesse d’âme de Monsieur l’Ambassadeur Reinhard SCHÄFERS qui a tout de suite accepté d’organiser dans sa résidence privée, le palais Beauharnais où nous nous trouvons, cette belle réception pour honorer la mémoire d’un grand citoyen allemand du XXe siècle, Léo Baeck, né à Lissa en 1873 et mort à Londres le 2 novembre 1956. Grâce à vous, Monsieur l’Ambassadeur, Léo Baeck se retrouve un peu chez lui, ramené à sa première adresse, à la fois politique et intellectuelle, l’Allemagne de la culture et de l’esprit (das geistige Deutschland).

    En quelques phrases succinctes, je dois vous dire qu’avant 1992, date de la publication de ma traduction de L’essence du judaïsme, très peu de gens en France avaient entendu parler de cet homme. En 2002, j’eus la joie de publier la traduction d’un autre livre marquant de Léo Baeck, publié en 1938 par le Jüdischer Verlag de Berlin et dont les rares exemplaires parus furent immédiatement saisis par la Gestapo. Il s’agit de l’Evangile une source juive (en fait la traduction littérale du titre allemand donne : L’Evangile en tant que document de l’histoire religieuse du judaïsme.) Véritable bouteille à la mer, pathétique appel au secours demeuré sans réponse, Léo Baeck, conscient des nuages noirs qui obscurcissaient l’horizon de son Allemagne natale, y souhaitait ardemment un geste significatif de la solidarité judéo-chrétienne qui demeura, hélas, lettre morte

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  • LA FRANCE NE SOUHAITE PAS ACCUEILLIR DE REFUGIES TUNISIENS

    LA FRANCE NE SOUHAITE PAS ACCUEILLIR DE REFUGIES TUNISIENS

    Le printemps arabe met du temps à porter ses fruits ou à réaliser ses promesses : pour l’instant, il a désorganisé les structures du passé sans les remplacer par des pratiques nouvelles, plus adaptées aux revendications démocratiques des masses. C’est ce que nous constatons avec cet afflux irrépressible de jeunes réfugiés tunisiens qui voient dans l’ancienne puissance coloniale un eldorado qui, pourtant, ne veut pas d’eux. Cela pose aussi un problème moral qui se surajoute à des considérations socio-économiques, sans même parler de la question religieuse.
    Nous vivons actuellement une situation de plus paradoxales : les puissances occidentales, jadis forces colonialistes qui furent chassées de tous ces pays, se voient rappelées pour faire respecter des idéaux si typiquement occidentaux et chrétiens. Pas une fois, ni en Libye ni au Yémen, les masses des manifestants n’en ont appelé à la solidarité inter arabe, comme si elles n’y croyaient guère. De même, au lieu de chercher dans des pays arabo-musulmans comme l’Algérie ou le Maroc, les Tunisiens préfèrent s’inviter en France qui, pour les raisons évoquées ci)dessus, ne souhaite pas les accueillir.
    Nul n’est insensible à ce spectacle d’hommes, de femmes, parfois même d ‘enfants qui risquent leur vie pour atteindre un rivage devenu inhospitalier. Cela fait penser aux réfugiés d’Ethiopie et d’ailleurs qui bravent les dangers de la traversée du désert égyptien pour atteindre l’elorado d’Israël où des voix se sont élevées pour plaider en leur faveur, rappelant le cas des juifs d’Allemagne cherchant désormais un  havre de paix (‘aré miqlat u-miflat).
    Pourquoi l’Europe judéo)chrétienne se ferme-t-elle ainsi ? Durant des décennies, le monde occidental a donné l’impression de se laisser aller, d’être assoupi, miné par le renoncement et ne croyant plus en rien. Certains en crut pouvoir en profiter. Le réveil est douloureux pour eux car ils ne s’attendaient pas à une telle réaction : même les pays nordiques, épargnés par la tentation colonialiste par le passé ne sont pas épargnés par cette réaction de rejet : Danemark, Hollande, Norvège, Suède, sans parler de la Belgique, de la France et de l’Allemagne. Et l’Angleterre de David Cameron n’est pas en reste. Tous ces puissance rejettent désormais le multiculturalisme. Pourquoi ? J’en ai une petite idée mais je n’imaginais pas que le refus et le rejet seraient aussi soudains et aussi catégoriques.

  • LES ERREURS, VOIRE L’ECHEC DES GENERAUX EGYPTIENS

    LES ERREURS, VOIRE L’ECHEC DES GENERAUX EGYPTIENS

    Les derniers événements tragique d’Egypte laissent augurer le pire : des affrontements sanglants, voire meurtriers (9 morts), commencent à nous inquiéter. Hier soir au Caire, des églises coptes sont parties en fumée, à la suite d’affrontements avec des musulmans. Le motif est sempiternel : une famille de coptes, ayant formé le désir de se convertir à l’islam, se serait menacé par leurs coreligionnaires et auraient trouvé refuge dans une église … La suite est bien connue : les musulmans seraient venus protéger ceux qui voulaient trouver asile et protection dans la communauté religieuse mahométane.
    Que cette version des faits soit avérée ou pure invention, importe peu. Ce que l’on retient ici, c’est les généraux qui font la loi au Caire et dans toute l’Egypte, n’ont pas maîtrisé l’art de gouverner et que sous peu on en viendra à regretter l’ère Moubarak. On le sait bien par les expériences du passé : les révolutions dégénèrent vite, les révolutionnaires s’essoufflent encore plus vite et le printemps donne souvent naissance à un hiver des plus rigoureux.
    L’armée prétend rétablir une certaine justice, respecter les traités internationaux et combattre la corruption. Or, qu’a-t-elle fait jusqu’ici ? Elle a fait condamner un jeune blogueur qui la critiquait, à trois années de prison. L’ancien ministre de l’intérieur, jadis redouté et immensément craint, a écopé d’une peine de douze ans de prison et risque même la peine de mort pour un chef d’accusation encore plus grave que celui d’avoir blanchi de l’argent. Pour ce qui est des traités internationaux, les relations avec Israël (et conséquemment avec les USA, principal bailleur de fonds) les généraux ne savent plus que faire : ils entendent rouvrir le terminal de Rafah, mais sous peu quand ils découvriront que le Hamas en profitera pour introduire des armes et déstabiliser l’Egypte en ranimant leurs amis, les Frères musulmans, ils s’en mordront les doigts… Venons en au combat mené contre corruption, une phrase suffit à nous éclairer : depuis 1952, date du renversement du régime royal au Caire, l’armée égyptienne est à plus de 90% le facteur économique du pays…
    Pour finir, j’attirerai l’attention sur le sort injuste réservé à Hosni Moubarak, l’ancien homme fort du régime, celui qui a accordé à son pays trois décennies pleines de stabilité et de paix.
    Vous connaissez comme moi les phrases fameuses : la justice militaire est à la justice ce que la musique militaire est à la musique classique…
    Un peuple en révolution est comme un bête fauve qui est insatiable : plus vous lui donnez des têtes et plus elle en réclame. Au point de vouloir aussi la vôtre.
    Les généraux dont aucun n’a encore adressé au peuple un discours de grande tenue devraient y réfléchir. La révolution finit par dévorer ses propres enfants.