JUILLETTISTE OU AOUTIEN ?
Le billettiste du Figaro de ce lundi 12 juillet m’a bien amusé en comparant ceux des vacanciers qui font relâche soit le 7e ou, au contraire, le 8e mois de l’année… En effet, selon que l’on part en vacances au mois de juillet ou au mois d’août, cela change tout. Et pour soi-même et soit pour ceux qui vous regardent !
Celui qui part en juillet est assez curieux car il choisit de partir au moment où d’autres travaillent plus ou moins sérieusement, mais avant touit il est soupçonné de vouloir profiter deux fois plus : il part en juillet et surtout il prétend travailler au mois d’août, un mois réputé chômé, en tout état de cause… Pourtant, ce mois d’août n’a pas toujours été, historiquement, synonyme de farniente ! Après tout, la grande guerre a décrété la mobilisation générale en Août 14 ! Voir le livre du fameux Alexandre Soljenitsyne et son grand livre éponyme… Et puis il y a le mois d’août 40 ! Et tant d’autres choses. N’oubliez pas, non plus, que les grandes vacances scolaires coïncident avec les grandes moissons auxquelles les écoliers venant aider leurs parents agriculteurs. Donc, il y eut des mois dans l’Histoire pendant lesquels on travaillait, surtout en France où on ne travaille pas tant ! Et le Débarquement en Normandie eut lieu en juin et la livéeartion de Paris en août 44, ce qui signifie qu’on a guerroyé contre les Nazis durant tout le mois de juillet de la même année…
Au fond, ce x deux mois de l’année, le 7e et le 8e (pour nommer ces mois comme le fit la sainte Bible), ont beaucoup changé il faut le savoir.
Mais voyez vous, les juillettistes sont restés suspects. Pourquoi ? Mais les raisons invoqués ci-dessus…
Alors pourquoi prendre ses vacances en août ? Mais parce que tout le monde agit en fait ainsi, parce qu’il n’y a plus personne à Paris, que les restaurants, les coiffeurs et les administrations sont fermés ou tournent au ralenti.
Quand je pense, en revanche, aux prix des semaines de vacances ou aux locations, au encore aux prix des billets d’avions, c’est dramatique : du simple au triple. Louez une semaine à Cannes en mai et en août, surtout avant le 15 août, vous verrez la différence : un billet d’avion pour Israël avec une semaine passée dans palace d’Eilat (style Herod’s ou Royal Beach), vous sentirez la différence. C’est affreux.
Il faudrait changer tout cela et pouvoir partir en avril, en mai et en juin. Une vraie révolution.
Heureusement que l’été nous permet de reêver.
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STELE POUR JAMES JOYCE DE LOUIS GILLET
STELE POUR JAMES JOYCE DE LOUIS GILLET. PREFACE ET EDITION PAR OLIVIER CARIGUEL. AGORA, POCKET, 2010
Mon ami François Laurent, Directeur général Adjoint de Pocket m’a fait l’aubaine de ce petit livre Louis Gillet, de l’Académie Française, grand critique littéraire des années vingt et découvreur de James Joyce dont il critiqua (de manière plutôt amène) le célèbre ouvrage, Ulysse. C’est un petit livre excellent, sans prétention, et qui se lit avec plaisir. Surtout, il vous réconcilie avec l’Ulysse de Joyce que je n’ai jamais pu lire jusqu’au bout. Il faut dire qu’un tel purana où des centaines de pages peuvent être consacrées à un seul individu, en une seule journée, où il ne se passe presque rien… Je pense évidemment à ce pauvre juif errant Léopold Bloom…
Le sort de James Joyce fut scellé le jour où, encore enfant, il dut répondre à la question suivante de son maître : quel est votre héros préféré, lui demanda-t-il ? Ulysse, répondit le petit Joyce… Mais ce n’est pas un héros, rétorqua le pauvre curé… Peu importe ! Le mal était fait… On connaît la suite.
Louis Gillet a consacré pas moins de trois beaux essais à l’Ulysse de Joyce qu’il appris à connaître dès le début des années trente, lorsque ce dernier élut domicile (si l’on peut dire) à Paris. Je n’ai jamais pu lire ce livre en entier mais Gillet m’en a redonné envie de tenter le coup une nouvelle fois.
On n’a jamais compris comment cette ouevre est devenue un chef d’œuvre. Je n ‘ai jamais compris, non plus, pour quelles raisons, au juste, Joyce avait consacré tant de centaines de pages au sort de ce pauvre Bloom : préfigurait-il l’errance d’Irlandais catholiques à travers le monde ? Etait-il un miroir de la vie de l’auteur lui-même ? Dans ce cas, l’écrivain irlanais dont les œuvres furent interdites d’impression aux USA (en raison de ses obscénités) à dû être très malheureux…
Une autre chose m’a frappé : pourquoi tant de jeux de mots, de re-vocalisations de termes de maintes langues, un peu à l’image des kabbalistes…
Bref, ces critiques littéraires écrits d’une main de maître m’ont réconcilié avec la littérature. Je me remettrai à l’Ulysse de Joyce, grâce à Louis Gillet et à son préfacier, mais aussi et surtout grâce à son éditeur M. François Laurent, qui me fit l’aubaine de ce beau petit livre. -
L’AVENIR EST IL ECRIT QUELQUE PART ? DE LA PREVISIBILITE DES ACTIONS HUMAINES…
L’AVENIR EST IL ECRIT QUELQUE PART ? DE LA PREVISIBILITE DES ACTIONS HUMAINES…
Pourquoi un sujet aussi sérieux alors que l’été commence, que les gens sont en vacances et que nous pensons tous à nous détendre ? C’est le résultat du match de foot ball (Espagne / Pays Bas) qui m’y a fait penser.
Vous avez tous entendu parler du poulpe Paul et de l’autre perroquet, deux animaux censés nous prédire le résultat de matchs qui n’avaient pas encore été joués ? Comment ext-ce possible et quelle faculté auraient donc ces animaux pour prévoir l’imprévisible ?
Le fait n’est pas nouveau. Déjà dans l’Antiquité, on confiait aux prêtres et à certaines ordalies le soin de déterminer de quoi demain sera fait. Toutes sortes de consultations de types divinatoire ou prémonitoire avaient cours. Je pense aux prêtres grecs, polythéistes évidemment, qui observaient la réaction des coqs sacrés : le roi voulait savoir avant d’aller en guerre si le sort des armes lui serait favorable. Le prêtre, lui, faisait mine d’observer l ‘attitude des coqs et de poules : si ceux ci dévoraient les graines qu’on leur donnait, alors il fallait faire la guerre, sinon ikl valait mieux s’abstenir ou s’attendre au pire. Mais chacun comprendra que les prêtres n’avaient qu’à affamer la basse cour si l’on voulait la guerre ou la gaver la veille si l’on voulait rester en paix chez soi.
On voit dans la Bible la nécromancienne d’En-dor que Saül consulte en secret, sans se faire connaître : on voit arriver le prophète Samuel qui fait de sombres prédictions au roi Saül, prédictions qui hélas se réaliseront…
Mais si on laisse de côté les fraudes pieuses et les petits arrangements servant les intérêts de tel ou tel autre, l’avenir est-il vraiment écrit quelque part ? Et dans ce cas, quelle est la valeur de la liberté, du libre arbitre de l’homme ? A quoi servirait la peine que l’on se donne, si, en tout étatde cause, tout est décidé déjà par une nécessité aveugle et inflexible à la fois ? Pire : A quoi serviraient les prières si rien ne peut dévier le sort qui est suspendu au-dessus de nos tête, telle une loi d’airain ?
Nous pouvons préparer l’avenir, mais nous ne pouvons pas admettre qu’il nous soit pré-remis, pré-donné, pré-paré. Faute de quoi, le déterminisme absolu régnerait en maître incontesté et il ne servirait plus à rien de travailler, de fournir des efforts.
L’homme a pourtant toujours eu cette envie irrépressible de pré-voir, de pré-venir : après tout, c’est ce que fait le bulletin météorologique, chaque matin que Dieu fait… Il y a donc l’idée que temps ne dépend pas de nous, qu’il est donné d’avance et que nous pouvons, par notre science, prévoir ce qui nous attend.
Quel rôle jouait l’astrologie dans l’Antiquité et au surtout jusqu’à la Renaissance ? Nous dire ce qui était déjà prévu par les astres pour nous. Cela s’appelle le déterminisme astral auquel ont cru les hommes les plus religieux que la terre ait jamais portés… Dans cette même perspective, on prétendait prévoir la durée de vie d’un être, dès le jour même de sa naissance…
Paradoxalement, les hommes (comme dans le cas des Grecs) ont souvent confié à des animaux le soin de découvrir l’avenir. On l’a a vu pour la coupe du monde de foot ball… Vous rendez vous compte alors que nous envoyons des vaisseaux spatiaux sur Mars !!
Je ne parviens pas à me faire à l’idée que l’avenir est écrit quelque part car cela signifierait une hétéronomie du sujet moral. Si les astres ou une intelligence cosmique supra terrestre ou surhumaine a déjà prévu que je pourrai (ou ne pourrai pas) déployer tel ou tel effort pour aboutir à quelque chose, comment pourrais-je vivre avec cette idée ? Les hommes et les femmes ne se marieraient plus, on ne ferait plus d’enfants si l’on sait par avance qu’ils ne seront pas heureux, on n’entreprendrait plus rien si l’on savoir par avance le fin mot de l’Histoire.
En fait, c’est l(‘angoisse humaine qui explique ce comportement, la peur du lendemain. On demanda un jour à un président de la République quand donc il avait décidé de remanier son gouvernement. Il se refusa obstinément à répondre en expliquant ceci : si un gouvernement connaît la date de sa mort, comment voulez vous qu’il travaille ?
Tout est dit. Et l’aventure humaine, elle, continue… Jusqu’à quand ?