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Vu de la place Victor-Hugo - Page 928

  • DSK ET RATKO MLADIC : DEUX ARRESTATIONS FORT DIFFERENTES

    DSK ET RATKO MLADIC : DEUX ARRESTATIONS FORT DIFFERENTES

    L’idée ne m’est pas venue comme ça, c’est l’une d’entre vous qui me l’a suggérée dans un commentaire bref et dense. Pourquoi donc un criminel de guerre, accusé de crime contre l’humanité, responsable de la mort de milliers de personnes, pourtant placées sous la protection des forces de l’ONU, n’a-t-il pas été exhibé (et c’est nettement mieux anis, malgré tout) comme une bête de cirque devant les télévisions du monde entier, menotté, mal mis, le regard vide et poil hirsute ? Cet homme aurait pu être traité de la sorte, surtout en considération de tradition du pays où il vit et des crimes qui lui sont reprochés… On chercherait désespérément des images, des photographies de l’homme rabaissé, menotté, humilié… On n’en trouvera pas. Pourquoi ? Parce que contrairement à la justice de NT, la Serbie, en dépit de tous se défauts, respecte la présomption d’innocence.

    Et agissant comme elle a agi, la justice de NY a condamné un homme avant de l’avoir entendu. Demandez aux gens, même informés dans les rues, ils vous diront que le 6 juin commence le procès de DSK alors qu’il s’agit tout juste d’une audience préliminaire, qui ne préjuge en rien de la tenue ou de la non tenue d’un procès digne de ce nom.

    Je reviens de nouveau sur les bizarreries de la démarche (je n’ose pas dire la procédure, ayant trop de respect pour celle-ci quand elle est menée selon les règles) : nous sommes un dimanche, jour férié dans tous les pays de l’Occident chrétien, une haute personnalité quitte sa chambre d’hôtel dans un palace, une femme articule contre lui des accusations graves, on le cherche, on le trouve, un trouve un juge qui délivre un mandat d’amener et ensuite un mandat de dépôt, on le met en garde à vue 36 heures, on ne se prive pas de l’exhiber autant de fois que l’on peut dans des positions humiliantes et dégradantes… Et ensuite, on met en avant la crainte de non-représentation pour lui refuser la liberté conditionnelle alors que c’est la règle aux USA lorsque le suspect dispose de garanties indiscutables… Et lorsque  l’on lui accorde cette liberté conditionnelle, c’est sous la forme d’arrêts domiciliaires draconiens. Et ce n’est pas tout : pour l’nfoncer toujours plus, on laisse circuler des résultats d’analyses biologiques le mettant prétendument en cause.  Si on voulait le condamner au plus vite aux yeux d’une opinion publique US haineuse envers les Français, on n’agirait pas autrement…
    Mais surtout, on oublie de souligner deux choses :
    a)    DSK ne fuyait pas, puisqu’il a payé sa chambre et qu’il a appelé de l’aéroport pour qu’on lui rapporte  son portable : c’est ainsi qu’il fut localisé si vite. Est-ce l’attitude d’un fuyard ?
    b)    Une fois installé dans l’avion, prête à décoller, DSK avait le droit de refuser de suivre les policiers. Or, de leur propre aveu, il les a suivis sans rechigner. Il n’aurait pas agir ainsi, il ignorait, le pauvre homme, le calvaire qui l’attendait.

    Je ne crois pas à la thèse du complot mais bien à celle de l’acharnement, mais je ne réussis pas à en discerner les raisons exactes ; en tout état de cause, jamais une telle procédure n’est allée aussi vite, un dimanche et pour une telle affaire. Sait-on combien de femmes sont victimes de viol ou de tentative de viol à NY chaque jour que D- fait ?

    Revenons un instant vers le criminel de Serbie. On le voit de dos, sans entraves, entouré de policiers qui se tiennent à distance, tous de dos, aucun visage n’est visible, ce qui estompe la violence des images dans l’esprit des téléspectateurs.

    Forcément, cette différence de traitement va frapper les esprits et alimenter les rumeurs. S’agit-il d’une vengeance anti-française, suite aux refus successifs de suivre la politique extérieure US ? La police de NY a-t-elle été manipulée dans une sombre affaire dont elle n’a pas idée des tenants et des aboutissants ? Franchement, je l’ignore, mais je suis sûr d’une chose : ce procès ne sera pas équitable. Les avocats posent déposer une requête en suspicion légitime car l’opinion publique dont les membres du grand jury sont issus ont déjà rendu  -inconsciemment- leur verdict.

    C’est une injustice criante : on n’a pas encore entendu l’accusé qui n’est qu’un suspect. Et un certain nombre de détails ne colle pas : cela fait des années que je fais des va-et-vient entre Heidelberg et Paris et Genève et Paris. Je dors toujours dans les mêmes hôtels : je n’ai jamais vu qu’une femme de ménage rentre dans une chambre alors que je me trouvais sur place, ou, pire, tout nu dans la salle de bain. Car les affaires traînent encore dans la pièce et cela sa voit…

  • Albert Camus

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    ALBERT CAMUS, NOCES (Editions Charlot, 1947)

     

    J’achève à l’instant la lecture passionnante de petit recueil de nouvelles d’Albert Camus qui m’a littéralement enchanté ! Quel livre, et syrout style, quelle langue française ! Camus n’a vraiment pas volé son prix Nobel de littérature. On lit dans ces quelques nouvelles d’où une rare profondeur philosophique, même si l’auteur se voulait avant un littérateur. On mesure aussi à la lecture de cette petite centaine de pages la différence entre les écrivains d’hier et ceux d’aujourd’hui. Et D- sait qu’à l’époque, il n’existait pas d’émissions littéraires à la télévision : mais que d’écrivains passés maintes à la télévision et dont plus personne n’entendra plus parler d’ici peu, alors que Camus…

    Camus se promène dans les des ruines ç Tipaza en Algérie, cette Algérie si aimée et souffrante comme l’écrivait Jacques Soustelle. Cet hymne au soleil que lui dédie l’auteur, cette côté inondée d’un soleil si fort, ces corps bruns de femmes gorgées d’envies comme les hommes l’étaient de désirs en les scrutant (ce n’est pas pour moi qui parle), cette végétation luxuriante aux fleurs démesurément ouvertes et exhalant leurs senteurs, c’était cela l’Algérie du temps de Camus ; cela a hélas changé depuis !

    Quelques citations de ces merveilleuses nouvelles :

    Les romanciers, ces peintres du corps

    Un temps pour vivre et un temps pour témoigner de vivre…

    Cette impassibilité et cette grande indifférence d’ l’homme, c’est cela précisément ce que les théologiens avertis nomment l’enfer

    Ce n’est pas souvent que l’homme se sent un cœur pur

    Le monde est beau et hors de lui point de bonheur

    Ety il faut savoir se prêter au rêve lorsque le rêve se prête à vous

  • DSK, un pestiféré ?

    DSK, un pestiféré ?

    Le traitement de DSK par la presse mais aussi par la justice américaine (dont on se demande si elle est vraiment juste) conduit à se poser quelques questions : cet homme a-t-il commis un meurtre ? A-t)il enfin droit à un procès équitable ? Ou relève, au contraire, d’une justice d’exception ? Un certain nombre d’éléments nous conduisent à cette analyse :

    a) le fait de l’avoir menotté et de l’avoir exhibé devant les caméras du monde entier alors qu’il venait tout juste d’être interrogé. Lui, l’homme le plus connu et puissant de la planète après le chef des USA était sorti sans ménagement d’un pouilleux commissariat de Harlem (quartier huppé de NT, comme chacun sait), l’imperméable mal mis, hagard, épuisé par une garde à vue de 36 heures.

    b) La divulgation de résultats d’analyses incomplètes, voire tronquées, pour accréditer dans l’opinion mondiale l’idée de sa culpabilité avant qu’il ait pu se défendre.

    c) La multiplication des mesures de sécurité comme s’il allait prendre la fuit ou, comme le dit en ricanant son avcat, se téléporter en France ou ailleurs. Enonçons ces mesures barbares : un bracelet électronique, des caméras vidéos dans tout l’appartement, des gardes armés à sa portes, la notification six heures à l’avance de tout déplacement (chez les avocats, le médecin, un lieu de culte), l’obligation de rester chez de 22 heures à 6 heures du matin, l’interdiction de recevoir plus de quatre personnes, d’aller dîner dehors, etc… bref un régime indigne d’un être humain non encore condamné et mis dans l’impossibilité physique d’assurer sereinement sa défense.

    d) La difficulté que DSK a eu pour trouver un toit du fait de l’ostracisme des habitants de NY qui l’ont déjà condamné.

    e) Et maintenant qu’il a enfin trouvé un toit, la dénonciation du prix du loyer : pas un être humain sur terre, pas un membre de la gent raisonnable bipède qui ne connaisse le prix vertigineux de cette somptueuse maison new yorkaise..

    f) la renforcement éhonté de l’équipe de défense de la victime présumée (qui a droit à notre considération, voire à notre compassion, si les faits étaient avérés), comme si l’on voulait être sûr que l’homme sera condamné…

    g) les tentatives de déconsidérer l’homme en lui faisant livrer, au vu et su de tout le monde, des présents symboliques destinés à le présenter comme un dangereux prédateur…

    h) Mais le plus grave reste la différence de traitement entre DSK et la victime présumée : on ne sait rien d’elle, elle est strictement protégée, elle bénéfice de relais irremplaçables dans la presse mondiale (comble de l’ironie : un comité de soutien pour elle à Sarcelles m’a même demandé mon adhésion sur mon mèl…)

    Mais toute cette affaire ne restera pas sans suite. Un certain nombre de personnes (qui ont droit, je le répète, à notre respect et à notre solidarité si elles ont vraiment été victimes) commence à se manifester et déjà une personnalité du gouvernement français se trouve en danger. Qui sait ? Des patrons, des directeurs, des responsables d’entreprises vont peut-être faire les frais de règlements de comptes.

    Quelle affaire ! Comment raison garder ? C’est très difficile. Car cela pose le problème de relations normales entre les hommes et les femmes qui sont sur terre pour se plaire, s’entendre et s’aimer