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Vu de la place Victor-Hugo - Page 929

  • DSK : La chute d’une étoile

    DSK : La chute d’une étoile

     

    Impossible de parler d’autre chose, ce matin, comme d’ailleurs tous les matins suivants tant que cette affaire absolument incroyable se maintiendra à la une de la presse internationale. Je crains aussi un retentissement sur le sentiment anti-américain en France car c’est une partie de l’Hexagone qui est jetée en pâture aux média outre-Atlantique.

    On peut vraiment parler de la chute d’une étoile, même si, au plus profond de lui-même, je souhaite que DSK soit relâché, qu’il se ressaisisse et, d’une certaine manière, fasse amende honorable. Il faut aussi avoir une pensée pour la jeune femme, mère célibataire de deux enfants, qui a dû, elle aussi, subir un choc.

    Comme l’écrivait Ernest Renan au milieu du XIXe siècle dans son œuvre de jeunesse, L’avenir de la science, publiée plus de quarante ans après sa rédaction, la Bible se situe au cœur de l’histoire humaine. On y trouve tout et notamment cette éloquente citation dans la bouche du prophète Isaïe (14 ;12) qui vivait au VIIIe siècle avant l’ère chrétienne : Comment est tu tombé du ciel, astre brillant, fils de l’aurore ?(Eykh nafalta mi-shamayim héllel ben shahar…)

    En effet, ce qui arrive à DSK, c’est la chute d’une étoile. Malheureusement, il y a peu de chances pour qu’il retrouve son lustre d’antan, qu’il renoue avec sa brillante carrière et qu’il accède aux fonctions éminentes qu’il ambitionnait d’occuper. Mais il se redressera, se sortira d’affaire et surmontera au plan humain cette terrible affaire.

    Mais la justice américaine a joué là une partition qu’elle risque fort de regretter sous peu. Même si les lois de ce pays l’autorisent à publier de telles images, si humiliantes et si dévastatrices pour un prévenu non encore condamné, elle devra rendre des comptes devant d’autres instances, internationales, celles-là, plus sensibles aux notions de dignité humaine et de protection de la vie privée : pas un homme, pas une femme, pas un enfant sur cette planète qui n’ait vu de telles images. Lorsque la sérénité reviendra, DSK et ses avocats pourraient très bien réclamer une compensation suite aux dommages subis.

    Il est temps de ramener cet incident fort regrettable en soi à des proportions plus justes : certes, l’acte ou plutôt la tentative d’un tel acte est inacceptable, inadmissible, mais les tribunaux sont saisis chaque jour que D- de telles accusations. Il ne faut plus exhiber le spectacle d’un homme déchu, hagard, mal mis, abandonné de tous ou presque…

    J’ai bien aimé la réaction fort sincère de M. Juncker du Luxembourg qui a publiquement exprimé sa grande tristesse de voir un ami à lui, DSK, dans de telles conditions.

    La juge et le procureur américains ont commis une lourde erreur en humiliant mondialement DSK et en le maintenant en détention. On commence à percevoir un frémissement dans l’opinion en sa faveur. Lui fait-on payer tout le contention France-USA, remontant au temps de J C (Jacques Chirac) quand le pays refusait de s’engager en Irak ? C’était l’époque du fameux France bashing

    Les dégâts causés sont irréparables. Il faut maintenant remettre DSK en liberté conditionnelle, comme c’est toujours le cas aux USA, sauf s’il y a eu mort d’homme.

    C’est la réputation de la justice américaine qui est en jeu. Pour le moment, on n’a eu droit qu’à des scènes apparentées à des feuilletons de série B. Ou une justice digne du Far West.

  • DSK : LA JUSTICE AMÉRICAINE EST ACCUSATOIRE

    DSK : LA JUSTICE AMÉRICAINE EST ACCUSATOIRE

     

    Je regrette d’avoir à l’écrire et à reprendre la plume ce même jour, mais la justice américaine dans l’Etat de New York est accusatoire et instruit exclusivement à charge. La justice est synonyme d’équité !

    Je ne cherche pas à défendre DSK (pour lequel je n’aurais de toute manière pas voté) mais le monde entier est choqué par ces images montrant un homme mondialement connu, entravé, les bras derrière le dos, hirsute, s’apprêtant à passer la nuit (ou ce qu’il en reste) dans une cellule du commissariat de Harlem, et puis sortant de ce poste de police, les yeux hagards, encadré par des policiers comme un vulgaire délinquant.

    Or, si nous comprenons bien, on en est à l’instruction qui suit immédiatement un flagrant délit, on n’en est pas au procès, loin de là. Mais voilà, les centaines de millions de gens qui ont vu ces images humiliantes pensent dans leur écrasante majorité que l’homme a été reconnu coupable, que les preuves de sa culpabilité ont été apportées et qu’il a vraiment commis le délit ou le crime dont on l’accuse.

    Sans esprit chauvin, je suis heureux de vivre en France où la présomption d’innocence (je sais comment cela se dit en allemand mais pas en anglais , Unschuldvermutung) n’est pas un vain mot et où l’on n’est pas contraint d’apporter la preuve de son innocence.

    D’ailleurs, un principe talmudique, datant du IVe siècle de notre ère, stipule que c’est aux accusateurs qu’incombe la charge de la preuve (ha-motsi mé-havéro ‘alaw ha-re’aya). Je veux bien que l’on prenne au sérieux le témoignage de la dame réellement ou prétendument agressée, mais pourquoi avoir permis aux caméras de télévision de diffuser de telles images qui portent atteinte à l’intégrité d’un homme, brisent à tout jamais sa carrière et ne lui permettront probablement jamais de restaurer son honneur ? La justice corrige, la justice répare, la justice compense, mais elle ne doit pas broyer…

    Mais pourquoi donc la justice américaine agit-elle de la sorte ? Pour diffuser de telles images, il faut avoir préalablement rendu un verdict. Or, l’homme n’a même pas encore été présenté à un juge d’instruction…  Les média ne sont pas innocents dans toute cette affaire.

    Je ne crois pas à la théorie du complot ou alors il faudrait avoir mis en œuvre tellement de complicités que cela me paraît hors de portée, même d’un Etat puissant… Il est vrai que DSK s’est fait quelques ennemis en raison de la potion amère infligée (pour leur bien) à certains pays comme la Grèce, le Portugal et l’Irlande ! Par ailleurs, il y a bien sûr les prochaines échéances électorales françaises. Mais je vois mal comment on aurait pu monter un tel traquenard.

    Enfin, il y a, ne le nions pas, les faiblesses, sinon les vulnérabilités, de l’homme : aimant les femmes, l’argent, le luxe et bien sûr le pouvoir. Mais est-ce un crime, même si, à mes yeux, un homme politique responsable est aussi grand par son génie d’homme d’Etat que par son respect absolu d’une conduite éthique.

    Je suis extrêmement troublé par ce que j’ai vu et je vous le dis à vous qui avez été des milliers à lire et à commenter mon article d’hier…

    Rendez vous compte : en une nuit, le destin d’un être bascule : un homme de réputation mondiale, ayant, dit-on, des chances de remporter la plus haute charge en France, qui passe d’une suite dans un palace new yorkais à une cellule dans un sordide commissariat de … Harlem qui, comme chacun sait, n’est pas le quartier le plus huppé de NY.

    Et puis, il y a cette pluie de commentaires dont les plus terribles s’acharnent sur un homme à terre. C’est indécent.

    Cela me fait penser à un autre adage talmudique, moi qui suis philosophe de formation mais juriste de tradition : c’est au moment où le taureau est à terre que les couteaux se multiplient au dessus de sa tête : nafla tourta istaguy sakkinayhou… C’est de l’araméen, la langue du Christ, c’est ancien, mais bien d’actualité.

    Evidemment, je ne défends pas les criminels, mais attendons au moins que les preuves soient apportées et que l’accusé ait pu se défendre. Cela dit, si notre homme avait su se tenir et se retenir, il ne lui serait rien arrivé. Une vénérable tradition, elle aussi connue de Jésus, affirme ceci : qui doit-on considérer comme un héros ? Celui qui sait dompter sa nature… (Ezé hou guibbor ha-kovesh et Ytsro)

     

     

  • DOMINIQUE STRAUSS-KAHN : UN CAS DECHIRANT MAIS DES IMAGES TROMPEUSES

    DOMINIQUE STRAUSS-KAHN : UN CAS DECHIRANT MAIS DES IMAGES TROMPEUSES

    Comme vous tous, je me suis précipité sur le poste de télévision pour apprendre les nouvelles de la nuit : et là, ce fut un choc insoutenable, un homme au visage défait après trente heures de garde à vue, les mains entravées derrière le dos, sans cravate, vieux de plus de dizaines ans en raison d’une nuit blanche et les traits fortement tirés ! Je m’attendais à une autre image de la justice américaine.
    Alors que s’est-il passé ? Petit à petit les amis de l’accusé s’organisent et commencement à pointer les invraisemblances de l’accusation : mais tous reconnaissent que la nouvelle les a littéralement assommés. Ils commencent tout juste à reprendre leurs esprits.
    Tout d’abor, une petite réflexion : les images peuvent être trompeuses : dans moins de deux jours, l’homme qu’ on a traîné dans une petite voiture encadré par des hommes à la mine patibulaire, aura revêtu ses plus beaux atours et apparaîtra sur les écrans de télévision, le visage reposé, la mine plus tranquille. La version des media qui nous ont harcelés hier et avant hier n’est pas nécessairement celle de la justice. Car, même si DSK, réussit à s’en sortir (je ne sais comment)  la justice américaine me déçoit et me fait peur. Souvenez vous des accusations lancées par des jeunes femmes contre des jeunes Kennedy un peu trop portés sur le sexe ! Rendez vous compte : si les choses se passaient ainsi en France, savez vous combien de centaines de jeunes hommes et de moins jeunes se retrouveraient le dimanche matin devant les tribunaux de flagrant délit ? Même le palais de justice de Paris n’y suffirait plus.
    Que l’on me comprenne bien : si cette jeune femme a subi le moindre dommage sur sa dignité ou son intégrité, il est normal que justice soit faite. Mais pour le moment, les images ont causé à DSK d’incomparables dommages que rien ne viendra jamais réparer ; Alors pourquoi tant d’images, d’éditions spéciales, de reportages, de rappels des faits etc… Un exemple : sur ce blog vous avez été près de 3000 à lire l’article sur DSK ! C’est incroyable.
    Comme les choses peuvent changer en un clin d’œil ! Mais le salut de Dieu peut lui aussi renverser des situations en l’espace d’un simple clin d’œil (u-teshu’at ha-Shem ké-héréf ‘ayin). Toutefois, dans ce cas précis, cela prendra du temps. Je suis saisi par la mise bout à bout de deux images à la télévision : DSK avec les grands de ce monde et DSK menotté, mal coiffé, hirsute…
    Que le destin est cruel !